Published online by Cambridge University Press: 14 May 2019
The formalization of ‘informal’ customary land rights is at the core of current rural land policies in Africa. The dubious impacts of such policies on agricultural production, and the recomposition of land rights and governance they cause, have been studied widely. But their territorial dimensions are hardly acknowledged. Studying the implementation of a rural land rights formalization project in central Benin, this article highlights the links between territorialization and plot-level land rights formalization. It first unpacks the notion of the village and presents a conceptual framework for analysing the superimposition of and contradiction between customary and administrative territories. Using two case studies, it then examines the conflicts that arise during formalization operations and their outcomes in terms of the mapping of land rights and political and administrative change. This article shows how the political organization of the territory and the socio-spatial inequalities resulting from the history of settlement shape the results of plot-level land rights registration (which explains why large parts of village territories have not been registered), and, in turn, how these registration operations lead to new territorialization processes and increase the heterogeneity of land tenure rights within the territory.
En Afrique, la formation de droits fonciers coutumiers ‘informels’ est au coeur des politiques foncières rurales contemporaines. L'impact discutable de ces politiques sur la production agricole, et les recompositions des droits et de la gouvernance foncières qu'elles induisent, ont été largement étudiés. Mais leurs dimensions territoriales n'ont été jusqu'ici que peu prises en compte. A partir de l’étude de la mise en œuvre d'un projet de formalisation des droits fonciers ruraux dans le centre du Bénin, cet article met en lumière les liens entre territorialisation et formalisation des droits fonciers. Il discute d'abord la notion de village et propose un cadre conceptuel pour analyser les superpositions et contradictions entre territoires coutumiers et administratifs. A partir de deux études de cas, il étudie ensuite les conflits qui ont scandé les opérations de formalisation et leurs impacts sur les levés parcellaires et les changements politiques et administratifs. Cet article montre que l'organisation politique du territoire et les inégalités socio-spatiales qui résultent de l'histoire du peuplement façonnent les résultats des opérations de levé de parcelles (expliquant pourquoi de larges parts du territoire villageois n'ont pas pu être enregistrées) et que ces opérations induisent en retour de nouveaux processus de territorialisation qui accroissent l'hétérogénéité des droits fonciers au sein des territoires.