Published online by Cambridge University Press: 07 December 2011
In this article we shall examine songs of the Rwenzururu movement of the Bakonzo and Baamba people in Western Uganda. We will be concerned with their different uses, as repositories of history and vehicles of exhortation, and also with their origins in time and space. The main interest in this paper, however, is to find explanations for the simultaneous expression of often strongly contrasted moods, viewpoints and styles in Rwenzururu songs.
Les chansons de protestation rwenzururu
Cet article traite d'un recueil de chansons fait au cours de l'annee 1966-67 par les Bakonzo qui habitent aux environs des montagnes ruwenzori dans l'ouest de l'Uganda. Les Konzo et leurs voisins, les Ba-amba, se trouvaient dépuis le debut de la décennie aux prises avec le gouvernement central de l'Uganda et avec celui du royaume toro. Le conflit avait pris naissance dans des protestations qu'avait faites tout d'abord pacifiquement le mouvement rwenzururu, organisation constituée pour exprimer la rancoeur ressentie contre le traitement discriminatoire réservé en deçà des frontières politiques de radministration toro aux minorités ethniques des Konzo et des Ba-amba. Les chansons nous fournissent d'une manière poignante un registre des perceptions diverses et des attitudes variées de différentes sections de la société konzo envers la rébellion et elles nous éclaircissent sur certaines orientations et certains sentiments politiques.
Pour quiconque voulait bien comprendre les textes une analyse de leur structure musicale et du contexte dans lequel on les chantait se montrait indispensable, et a cet égard ils se divisaient en trois catégories. Un groupe appartenait à un genre de chansons de nyamulere (flûte en bambou entaillé) traditionnelles que l'on chantait à des fètes de bière et à d'autres réunions sociales. De telles chansons exprimaient surtout la tristesse et souvent l'abasourdissement du paysan moyen dont la vie avait été bouleversée par le conflit prolonge et quelquefois sanglant. On avait écrit un second groupe de textes avec un but plus manifestement politique, à savoir celui d'instruire de jeunes Bakonzo (âgés de 8-15 ans) dans l'histoire) et dans les aspirations du mouvement rwenzururu et de les socialiser selon les principes de la vie rwenzururu. Ces chansons avaient été coulées dans un moule européen; divisées en strophes elles avaient invariablement de longs refrains destinés à être chantés par des classes entières dans les écoles inférieures établies dans leurs lieux de refuge montagnards par le ‘royaume-gouvernement’ rwenzururu. Puisqu'il n'y avait aucun modèle traditionnel konzo de cette sorte de poésie chantée, les compositeurs – souvent professeurs et étudiants – avaient tiré parti des mélodies européennes qu'ils connaissaient, ne faisant attention ni aux rythmes linguistiques traditionnels ni aux relations entre l'accent tonique du langage et les mélodies. Dans des exemples d'un troisième plus petit groupe de chansons chantées par de jeunes tribus guerrières rwenzururu on s'était servi de structures musicales hybrides pour exprimer des idées convenablement militantes.