Published online by Cambridge University Press: 07 December 2011
Dans la littérature ethnographique, le sens des mots religion, magie et sorcellerie reste trés vague. Aucune définition n'a, jusqu'ici, résisté à l'épreuve comparatiste. Longtemps enlisée dans la spéculation sur les origines, l'évolution et la fonction des faits religieux, l'anthropologie se montre actuellement trés prudente à l'égard de toute tentative de théorie générate. L'emploi de méthodes fécondes et l'approfondissement du travail ethnographique ont permis de mieux connaitre les mécanismes mis en oeuvre par le pensee symbolique, mais les concepts de religion, de sacré, de magie, de sorcellerie restent à construire. Le chercheur se trouve done, sur le terrain, privé de référence decisive, qui puisse l'aider à opérer un découpage de la réalité sociale sans négliger une partie de celle-ci.
1 Il existe en France une tiès riche tradition de recherches relatives à ce propos (voir notamment les travaux de E. Durkheim et M. Mauss, de M. Griaule et G. Dieterlen, et de Cl. Lévi-Strauss).
2 Il semble done que la portee universelle qu'attribuaient Durkheim et Mauss à cette opposition doive être mise en cause.
3 Les Minyanka emploient souvent des mots bambara, nous nous conformons à l'usage le plus fr!equent.
4 Pour une présentation générate de ces cultes, voir J-P. Colleyn, Notes sur la pensée religieuse des Minyanka du Mali, dans Systémes de pensée en Afrique Noire, L.A. 221, 1975 (EPHE-CNRS), 19–34Google Scholar .
5 Notons qu'il est bienséant pour une femme d'afficher une ignorance (réelle ou non) et une faible mémoire devant ses beaux-parents. Par contre, on reconnaît aux femmes, surtout agées, une meilleure mémoire généalogique que celle des hommes.
6 Danielle Jonckers, Contribution a l'étude du sacrifice chez les , Minyanka, dans Systémes de pensée en Afrique Noire, L.A. 221, 1976 (EPHE-CNRS), 91–110Google Scholar .
7 Voir Philippe Jespers, Mythologie et signes graphiques chez les Minyanka,Journal de la Sociéte des Africanistes, à paraître.
8 Nom donné à Nya, entité religieuse patronne du culte le plus répandu.
9 A l'exception du Koro. Voir J-P. Colleyn, Sur le chemin du village: l'initiation au Koro Minyanka. Journal de la Société des Africanistes 45 (1-2), 1975, 115–126CrossRefGoogle Scholar .
10 C'est-à-dire se rendre maître de la personne.