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The Kalabari World-View: An Outline and Interpretation

Published online by Cambridge University Press:  23 January 2012

Extract

The Kalabari people live in twenty-two villages and three small towns in the tidal mangrove swamps of the eastern Niger Delta. Linguistically, they are part of the great bloc of Ijo-speaking peoples who fill the Delta; but they form a distinct subgroup both in dialect and in culture. The traditional economy of most of these communities is based on fishing, with surplus fish exported to the hinterland markets and vegetables brought down on the return trip. Over a long period, contact with the hinterland markets seems to have been more frequent than contact between any one village and its Kalabari neighbours; and as a result of this isolation, each village tended to develop certain distinctive variants of fishing technique and of culture generally. Although the general economic pattern was one of fishing, one community with a fortunate geographical position at the mouth of the Rio Real abandoned this occupation about 400 years ago for trade with European merchants, first in slaves and later in palm-oil brought down from the hinterland. Today, however, this trade has collapsed; and the descendants of those who developed it have largely returned to fishing and fish-trading.

Résumé

LA CONCEPTION DE LA VIE CHEZ LES KALABARI

La conception de la vie chez les Kalabari admet quatre niveaux principaux de la réalité. Tout d'abord, il y a le monde des objets matériels qui incarne la plupart de l'expérience de l'homme moyen. Les explications des événements dans ce monde ne procèdent pas bien loin, cependant, sans se référer au niveau suivant—le domaine des esprits. Chaque objet dans le monde matériel possède son esprit-guide et, en outre, il y a trois grandes catégories d'esprits ‘libres’, les ancêtres, les héros et les Gens d'Eau.

Les ancêtres sont les esprits trépassés des êtres humains qui sont morts. Ils s'occupent principalement du bien-être des descendants de leurs lignages et du maintien de la moralité lignagère. Les héros sont les esprits des personnes qui ont vécu autrefois avec les hommes dans leurs villages, mais qui ont disparu au lieu de mourir et nʼont laissé aucun descendant. Ils s'occupent du bien-être du village dans son ensemble, de la moralité du village et du maintien des techniques productives du village. Les Gens d'Eau s'occupent des cours d'eau et de leurs poissons, ainsi que de toute espèce de conduite humaine qui s'écarte des normes sociales établies. En somme, les Gens d'Eau contrôlent tout ce qui est extra-social, tant dans la nature que chez l'homme. Des mythes font le récit des incarnations humaines des Gens d'Eau, et la transformation des Gens d'Eau en héros fournit une explication de la manière dont ce qui est nouveau et qui dévie peut devenir établi et normal. Toutes les trois catégories d'esprits libres sont considérées par les Kalabari comme travaillant les unes en rapport avec les autres. Elles constituent un triangle des forces dont l'homme essaie d'influencer l'équilibre en sa faveur par l'utilisation des rites. On croit que les rites doivent leur efficacité à l'action de l'esprit même de l'adorateur. Et étant donné que la part décisive de l'adorateur est du même ordre d'existence que le sujet de l'adoration, il nʼest point surprenant quʼil existe une conception résolue du culte des esprits qui voit la puissance des esprits comme largement dépendante des soins de leurs adorateurs.

Le niveau suivant de la réalité Kalabari est aussi différent du domaine des esprits que celui-ci l'est du monde matériel. Ici, les concepts importants sont ceux de tamune—le principe créateur, et so—le destin. Chaque individu a son propre tamune qui le crée et qui est responsable de sa mort. Entre la naissance et la mort, le tamune détermine le cours de la vie de l'individu au moyen de son so ou destin. Bien qu'il n'ait aucun tamune chaque lignage, de même que chaque village, a son so collectif. Le so collectif détermine le cours de la vie de son groupe de la même façon que le so particulier détermine celui de l'individu. En tant que concepts explicatifs le tamune et le so fournissent une série d'interprétations d'ordre supérieur qui comprennent non seulement les rapports entre les personnes et autres choses dans le monde matériel, mais également les rapports entre les personnes et les divers esprits ‘libres’. Comme les esprits, les divers tamune et so sont des objets d'adoration. Mais puisque ceux-ci ne sont plus des êtres du même ordre que l'esprit de l'adorateur, la conception fondamentale est maintenant tout à fait différente. L'adoration sur ce niveau implique des idées de la sujétion humaine aux puissances supérieures qui s'opposent fortement aux idées concernant l'adoration des esprits.

Au plus haut niveau de la réalité Kalabari, tous les divers tamune et so sont perçus comme autant de manifestations d'un ‘Grand Tamune’ et d'un ‘Grand So’. Ces êtres unitaires constituent le niveau le plus élevé et le plus compréhensif d'explication qui fixe la vie Kalabari dans le contexte d'un monde plus vaste en dehors des confins du delta du Niger.

Jusqu'à quel point la conception de la vie chez les Kalabari fournit-elle des explications qui approchent celles pourvues par la théorie dans notre propre culture? Si nous adoptons une vue positiviste de la science, il est difficile de percevoir un lien quelconque. Mais si nous étudions des exemples concrets de la création des théories scientifiques qui impliquent le choix et le développement des modèles analogues, nous pouvons percevoir certains parallèles. En effet, bien que la conception de la vie chez les Kalabari soit — sous tous les rapports importants — pré-scientifique, la plupart des particularités problématiques des formes théoriques Kalabari surgissent à nouveau dans le domaine de la théorie scientifique du 2oéme siècle. Dans notre propre culture, la considération de la nature de la science a conduit à des réalisations considérables dans la détermination du rapport entre les formes théoriques et la fonction explicative qu'elles remplissent. En appliquant l'analogie scientifique au système moins conscient de pensées des Kalabari, on peut utiliser le résultat de ces réalisations afin de diriger l'attention sur les rapports entre la forme théorique et la fonction explicative dans une situation où ils sont cachés et implicites.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © International African Institute 1962

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