Published online by Cambridge University Press: 23 January 2012
In January to March 1975 I visited certain Fante food-growing villages near Cape Coast, in southern Ghana, with the intention of investigating the organisation of food-farming, with special reference to the position of women farmers. In the event, as I shall relate, much of my time was spent studying the outward migration which involved nearly all young men and women. In this short article I shall deal with the main sociological factors which account for what I can only assume to be the extreme inefficiency of most food-farmers in these villages in terms of crop yields per cultivator.
AGRICULTURE VIVRIÈRE ET MIGRATION DANS LES VILLAGES FANTE
Dans les villages Fante à cultures vivrières situés au sud de la zone du cacao dans la partie méridionale du Ghana, et dans lesquels le maïs et le manioc represéntent les cultures principales qui sont destinées à fois à la vente et à la consommation locale, l'agriculteur ne doit pas être considéré comme un simple individu, homme ou femme: plus exactement il faut considérer le couple, mari et femme, qui travaille en symbiose avec répartition des tâches. Le mari se charge toujours des travaux de défrichage et fait peu de travaux de culture proprement dite; la femme se charge du sarclage, du transport et de la commercialisation de la récolte, activités en fonction desquelles elle sera rétribuée. Comme hommes et femmes s'entr'aident peu à moins d'être conjoints ou ouvriers agricoles, comme d'autre part on fait rarement appel à une main-d'oeuvre commerciale et que les ouvriers agricoles sont peu nombreux et représentent une dépense supplémentaire importante, il s'ensuit que les agriculteurs homines ou femmes qui n'ont pas de conjoint pour les aider sont très handicapés.
On pourrait done s'attendre à une forte proportion des manages dans de telles communautés mais il n'en est rien. Plus de la moitié des femmes ayant déjà été mariées dans deux communautés villageoises pratiquement monogames (Taido et Kwaman, au nord d'Anomabu) n'ont pas d'époux résidant, la proportion correspondante des hommes étant d'un tiers. Un grand nombre d'hommes et de femmes plus âgés ayant deja été mariés mais ayant divorcé ou étant veufs préfèrent demeurer indépendants et la proportion du célibat (de même que l'âge moyen des agriculteurs) se voit accrue par la migration de la quasi-totalité des jeunes gens (qui seront tous maries au moins une fois) ainsi que par le taux plus élevé de femmes qui reviennent au lieu d'origine. Dans ces sociétés exogames et matrilinéaires, la proportion assez forte de conjoints vivant chacun dans un village différent (quoique la grande majorité d'entre eux cohabitent s'ils sont dans le même village) rend bien difficile la possibilité d'un travail agricole efficace qui serait effectué en commun.
Les membres de la vieille génération, dont la plupart sont des migrants qui sont revenus, encouragent très nettement les jeunes à émigrer: la raison en est la rareté d'un travail non agricole rémunérateur au village, car les terres agricoles ne manquent pas et les récoltes se vendent facilement. Sur un échantillon de 140 migrants hommes, environ la moitié se trouvait répartie dans les villes en développement, Accra, Tema, Kumasi et Sekondi-Takoradi; un cinquième environ dans les zones minières surtout en qualité d'ouvriers et de techniciens, et un autre cinquième se trouvait dans les zones à cacao du sud du Ghana. Deux cinquièmes à peu près des migrants travaillaient comme ouvriers spécialisés ou comme techniciens et un cinquième environ était employé par l'administration. Il semble que le pourcentage des villageois Fante ayant émigré et réussi était assez faible et que peu d'entre eux appartenaient au ‘secteur libre’ des économies urbaines qui regroupe négociants, porteurs, manoeuvres d'emploi intermittent, etc …
On peut en déduire que les villages Fante ne représentent pas des cas isolés et qu'il y a probablement de nombreux autres villages en pays Akan à tradition matrilinéaire où les agriculteurs se trouvent dans la situation désavantageuse de ne pas avoir de conjoint pour les aider dans leur travail et où le nombre des jeunes agriculteurs est restreint. On peut aussi en déduire que les communautés d'Afrique Occidental prospèrent peu à moins que ne soit pratiquée une agriculture perennielle ou qu'il soit possible d'exercer des activités non agricoles d'une manière satisfaisante. Une recherche s'impose ici sur les causes sociologiques de la médiocrité qui caractérise l'organisation de l'agriculture vivrière.