Published online by Cambridge University Press: 03 March 2011
From 1986 to 1993 the Teso region of eastern Uganda experienced a violent insurgency. The insurgency was remembered as a time of brutality, when norms of respect and reciprocity were broken down. Younger men targeted and killed older men, and life retreated inwards. In the years since the insurgency a number of institutional developments have reflected on this experience. A growing number of Pentecostal churches have been established in the region, while charismatic forms of worship have been introduced in Anglican and Catholic churches. Burial societies have been set up and in the local courts the presentation of cases has undergone a change of emphasis. In all these different institutions there has been an attempt to draw a line under the violence of the recent past. A growing emphasis on notions of propriety and respectability – whether in church, in court, or at a burial – was a common theme in the life of Teso villages. In emphasizing new forms of sociality and obligation, churches and burial societies promoted a sense of fortunes restored; a belief that the past could be divorced from the present. At the same time, however, the attempt to draw a line under the past made the insurgency, or rather the memory of the insurgency, a powerful catalyst for change. The article examines the continuing influence the insurgency has over processes of social and political change in Teso.
Entre 1986 et 1993, la région de Teso, dans l'Est de l'Ouganda, a été le théâtre d'une insurgence violente. Le souvenir de cette insurgence est celui d'une période de brutalité caractérisée par une désintégration des normes de respect et de réciprocité. Des hommes jeunes visaient et tuaient des hommes âgés, et la vie se repliait vers l'intérieur. Au cours des années qui ont suivi l'insurgence, un certain nombre d'évolutions institutionnelles ont reflété cette expérience. Les églises pentecôtistes ont été de plus en plus nombreuses à s'établir dans la région, tandis que des formes de culte charismatiques étaient introduites dans les églises anglicanes et catholiques. Des sociétés de funérailles ont été mises en place et, dans les tribunaux locaux, la présentation des affaires a connu un changement d'orientation. Dans toutes ces diverses institutions, il y a eu une tentative de tirer un trait sur la violence du passé récent. Parmi les thèmes communs identifiés dans la vie des villages teso figurait l'importance croissante accordée aux notions de propriété et de respectabilité (que ce soit à l'église, au tribunal ou aux funérailles). En privilégiant de nouvelles formes de socialite et d'obligation, les églises et les sociétés de funérailles favorisaient le sens d'un retour à la prospérité; l'idée que le passé pouvait être dissocié du présent. Or, dans le même temps, la tentative de tirer un trait sur le passé faisait de l'insurgence, ou plutôt du souvenir de l'insurgence, un puissant catalyste de changement. L'article examine l'influence continue de l'insurgence sur les processus de changement social et politique à Teso.