Published online by Cambridge University Press: 21 August 2012
The peoples of the Western world, and not a few Africans who have adopted some Western ideas, are apt to think that in matters of hygiene and preventive medicine the peoples of Nigeria owe all their useful practices solely to Western civilization, while the traditional theories and practices are merely superstitions. But in fact, when one analyses these, one finds interwoven with them correct principles of hygiene and preventive medicine. It is true that Nigeria owes a great deal to modern medicine, but had it not been for an existing foundation of practical hygiene and preventive medicine among Nigerian peoples, it would not have been possible for them to derive full benefit from modern practices.
LE PROPHYLAXIE ET LA SUPERSTITION DANS LA NIGÉRIA
Les théories et les pratiques traditionnelles dans la Nigéria en ce qui concerne l'hygiène et la prophylaxie sont, à bien des égards, en accord avec les principes modernes. Le Nigérien est élevé à reconnaître l'importance de l'hygiène de sa personne et du milieu ambiant, tant par l'utilisation du bâtonnet à mâcher et le lavage de son corps, que par le balayage de l'aire autour des habitations. Les tabous ont également contribué à rendre cette éducation plus efficace. Diverses tisanes d'herbes (agbo) ont été utilisées depuis longtemps dans le traitement des maladies. Les infusions employées contre la fièvre paludéenne renferment des principes actifs qui ont remporté un succès tout particulier dans la lutte contre la mortalité infantile, due au paludisme cérébral. D'autres genres d'agbo destinés à fortifier les dents et la structure osseuse renferment les os ou les dents d'animaux puissants; le calcium contenu dans ceux-ci est dissout par les ingrédients acides de l'agbo et assimilé lorsque l'agbo est absorbé. La variole est connue depuis fort longtemps et dans la mythologie yoruba elle est représentée comme une divinité (Shopona), et c'est pour cette raison que toute personne atteinte de cette maladie est traitée avec respect et soignée uniquement par le prêtre de la variole. D'après la légende, Shopona a été banni de la présence des autres divinités et ses temples sont situés dans la brousse, loin de toute habitation; c'est pourquoi les personnes atteintes de la variole sont isolées dans la brousse. Mais, quel que soit l'arrière-plan mythologique ou superstitieux, la nature infectieuse de la maladie est reconnue et on la traite en conséquence par l'isolement, la désinfection et, dans certaines régions, par la variolisation. Cet arrière-plan indigène rend plus facile l'introduction de méthodes modernes, même lorsque l'ancienne croyance dans un dieu de la variole est retenue. La coutume fondamentale de la circoncision a influencé le bien-être physique et l'attitude mentale du peuple; bien qu'elle ne soit pas toujours associée avec les rites de la puberté, la circoncision est la règle parmi la plupart des tribus nigériennes. Il a été démontré que les circoncis sont moins prédisposés à la syphilis et sont pratiquement à l'abri du cancer du pénis. Parmi de nombreuses tribus, la circoncision des femmes est pratiquée dès la premiere enfance, où elle forme une partie des rites de la puberté. Ceux qui la font pensent que la circoncision empêche la mort des enfants en bas âge et rend les femmes moins susceptibles à la promiscuité. Cependant, il n'est pas improbable que des questions d'hygiène soient à la base de cette coutume. La difficulté éprouvée par des personnes analphabètes à comprendre les explications modernes des causes des diverses maladies peut être sensiblement diminuée s'il est possible de baser les mesures prophylactiques sur les croyances indigènes. Dans le cas de la tuberculose, par exemple, il a été constaté que plusieurs des superstitions indigènes concernant la nature infectieuse de la maladie et ses effets sont en conformité avec les idées actuelles et, par conséquent, il s'est avéré possible, en acceptant ces superstitions avec compréhension, de persuader un nombre bien plus important de personnes à se presenter pour un examen médical. En évitant de contredire certaines croyances indigènes, on peut amener les gens à écouter, ce qui fait naître la confiance, de sorte qu'ils sont bien mieux disposés à coopérer dans la mise en exécution de mesures prophylactiques modernes