Published online by Cambridge University Press: 21 August 2012
The Kunda, a matrilineal Bantu people numbering about 20,000, occupy part of the Luangwa valley in the Eastern Province of Northern Rhodesia. Their country, located within the administrative district of Fort Jameson, stretches along the east bank of the Luangwa between the Lusangazi in the south and the Lukuzi in the north. Its western boundary is the Luangwa river proper; across the river a game reserve, stretching up from the Muchinga range, forms an uninhabited barrier between them and the tribes beyond the mountains. The eastern boundary is less clearly demarcated, but marches with the territory of the adjacent Cewa. To the south and north live the Nsenga and Bisa respectively. All these adjacent tribes are matrilineal.
LA PARENTÉ MATRILINÉAIRE PARMI LES KUNDA
Les Kunda, peuple bantou à affiliation matrilinéaire, qui habitent une partie de la vallée du Luangwa dans la Province Orientale de la Rhodésie du Nord, se réclament d'affinités ethniques avec le groupe de tribus Bemba-Bisa. Leur organisation sociale comporte trois niveaux: la tribu elle-même, avec à sa tête un chef suprême, le district ou sous-chefferie et le village ou unité locale. Le village est dirigé par un chef héréditaire, l'aîné des descendants mâles de la branche matrilinéaire qui l'a fondé. A l'intérieur du village chaque famille forme une unité d'auto-subsistance en grande partie indépendante. Les villages ne sont pas fixes, de nouvelles agglomérations se forment souvent, mais les frontières d'un district—gouverné par un sous-chef—restent fixes. L'organisation tribale est basée avant tout sur les rapports de parenté entre les différents sous-chefs, tous reconnaissant la suprématie du chef suprême.
La descendance matrilinéaire, fraction du clan matriarcal exogame, comprend tous ceux qui descendent par les femmes d'une ancêtre commune. La descendance d'un homme appartient au lignage de sa mère et par conséquent, suivant la règle exogamique du clan, à une filiation matrilinéaire ou matriclanique différente de celle de son père. Cependant, on désigne généralement une personne non pas par le nom de son propre matriclan mais par celui du matriclan auquel appartient le matrilignage de son père. La terminologie classificatoire de parenté distingue les membres du matrilignage des parents par alliance, indique les alliances entre matrilignages et de façon plus extensive entre matriclans. Les hommes ont le rôle principal dans toutes questions pratiques mais ils tiennent leur situation sociale des femmes: leur pouvoir et leurs responsabilités dépendent essentiellement de leur matrilignage. L'arbre généalogique d'un matrilignage dépasse rarement six générations—4 vivantes et 2 mortes—l'arrière-grand'père, quand il vit, étant reconnu comme son gardien. De façon générale l'unité de lignage comporte trois générations successives, dont le frère de la grand'mère est la figure centrale. De la même manière, dans la suite des générations cette position est occupée par l'aîné des membres mâles, bien qu'on ne puisse pas isoler la position de l'un par rapport à l'ensemble du matrilignage.
Un village Kunda comporte deux ou plusieurs branches de matrilignages différents, appartenant à des clans différents, mais liés par des alliances matrimoniales, qui ont tendance à former une unité locale endogame pratiquant le mariage préférentiel entre cousins-croisés. Les mariages constituent un échange des pouvoirs procréateurs des hommes entre matrilignages. Dans le cas où les époux appartiennent à des villages différents, qu'une femme suive son mari dans son village ou qu'il vienne vivre dans le sien, c'est toujours le matrilignage de la femme qui bénéficie du mariage. Mais le matrilignage du mari reçoit de la même manière, les pouvoirs procréateurs des hommes qui y entrent par alliance. Il n'y a donc pas de lobola. Le couplage des clans dans le mariage se manifeste par l'existence de parentés à plaisanterie entre ceux qui s'entrépousent. Les membres de tels clans sont aussi réciproquement chargés des enterrements.
page 207 note 1 The author is indebted to Professor I. Schapera and the Editor for useful discussions by correspondence concerning the data and presentation of this article.
page 207 note 2 A brief historical account of the Kunda is to be found in E. H. Lane Poole: The Native Tribes of the East Luangwa Province of Northern Rhodesia, Livingstone: Government Printer, 1934.
page 207 note 3 Population figures supplied by the District Commissioner, Fort Jameson, according to a census survey during 1950.