Published online by Cambridge University Press: 21 August 2012
N'est-il pas oiseux de poser encore cette question? N'a-t-elle pas été résolue dès longtemps? La grande majorité des colons qui vivent près des indigènes, qui prétendent les connaître, ne déclaret-elle pas avec conviction que le noir est un être inférieur, incapable de s'élever au niveau du blanc, et qu'il doit rester dans la position qui lui convient, dans la position d'un subordonné? Un fait digne de remarque c'est que les nouveaux colons, les Européens qui vont se fixer aux Colonies, acceptent presque invariablement et très rapidement cette théorie. Lorsqu'ils demeuraient encore en Europe, dans la mère-patrie, ils partageaient les idées libérales qu'on y professe généralement à l'égard de la race noire. Au bout de trois mois, six peutêtre, leur conversion est complète. Ils ont adopté l'attitude de leurs confrères. Je parle d'une attitude. C'est en effet avant tout d'une attitude qu'il s'agit. Les deux races, quand elles entrent en contact, sont mises en demeure de déterminer comment elles se comporteront l'une envers l'autre dans les relations ordinaires de la vie! Le blanc prétend être et demeurer seigneur et maître. Pour justifier cette attitude, il prononce un jugement: Le noir est un être inférieur. Mais ce n'est pas là un jugement scientifique basé sur une étude objective de l'Africain. La plupart des colons se donnent en réalité fort peu de peine pour connaître les coutumes et la vie intérieure des indigènes.
page 332 note 1 Voir: Finot, Jean, Le Préjugé, des Races, pp. 110Google Scholarà 115.
page 333 note 1 Voir les trois exceptions mentionnées par Delafosse, M., Les Nègres, p. 67.Google Scholar
page 338 note 1 Voir par exemple ce qui concerne les rites thonga du veuvage: The Life of a South African Tribe, vol. i. 204-6.
page 341 note 1 South African Outlook. Février, 1930.Google Scholar