Published online by Cambridge University Press: 21 August 2012
Il faut sans doute compter les tribus du sud-ouest de l'Angola, c'est-à-dire les Ambo et puis toutes les petites peuplades qui habitent le pays qui s'étend de la mer jusqu'au Kunene à partir du 14° 30′ de latitude sud jusqu'à la frontière et au delà, parmi celles qui opposent le plus de résistance à la pénétration de la civilisation européenne. Encore y a-t-il sous ce rapport des différences assez notables entre elles. Tous ces peuples sont à la fois éleveurs de bétail et agriculteurs, sauf les Kuvale d'en bas des montagnes de la Chela, proches parents des Herero, qui se dédient uniquement à l'élevage. En laissant donc de côté cette dernière tribu, qui est du reste numériquement de peu d'importance, il nous reste pour l'ensemble de ces peuples au point de vue de la culture matérielle une homogénéité assez grande. Leur attitude différente en face de la civilisation européenne est d'autant plus curieuse. Les plus réfractaires sont sans doute les Nyaneka de la région de Huila et Gambos. Bien que, par endroits, leur pays soit occupé depuis des années par beaucoup de colons blancs, ils n'ont presque rien modifié dans leurs coutumes ancestrales. Les Ambo par contre, ayant été beaucoup moins soumis à l'influence directe des Blancs, ont cédé plus facilement sur certains points. Il serait certes intéressant d'étudier à ce point de vue ces divers peuples et de tâcher d'expliquer la raison de leur attitude — les raisons en seront surtout d'ordre psychologique — mais pour pouvoir donner des conclusions sérieuses, il faudrait une connaissance profonde puisée au contact direct de tous ces peuples. Comme cette condition préalable n'est pas réalisée pour le moment, le présent article ne comprend directement que les Ambo et plus particulièrement la tribu la plus importante de ce groupe, celle des Kwanyama.
page 431 note 1 v. Zeitschrift für Ethnologie, 63, pp. 40 ff.
page 432 note 1 H. Tönjes, Ovamboland.
page 435 note 1 Zeitschrift für Ethnologie, 63, p. 43
page 439 note 1 Il existe encore une quatrième classe, composée par quelques rares individus. Ce sont ceux qui ont bu le sang d'un bœuf. Ils sont les plus puissants et ont nom d'ovatikili. Tönjes a tort de vouloir les confiner dans la seule tribu Vale, il y en a aussi au Kwanyama.
page 440 note 1 Les Kwanyama appellent une personne accusée de ce soi-disant crime: omulodi, sorcier, du verbe okuloa. Comme il n'est pas rare de trouver une certaine confusion dans des descriptions ethnographiques à ce sujet, je tiens à dire ici que chez les Kwanyama la distinction est nette, ne laissant aucune place au doute: Ondudu est le féticheur tel que nous venons de le décrire, répondant au terme allemand Zauberer. Omulodi est un pauvre innocent accusé de posséder un pouvoir secret et imaginaire—ouanga—qui lui permet de ‘manger la vie’. Ce mot ouanga ne signifie jamais poison. Omulodi correspond done à l'allemand Hexe.
page 441 note 1 v. Zeitschrift für Eingeborenensprachen, xviii. 1927.