Published online by Cambridge University Press: 07 December 2011
Until quite recently little was known about the output of traditional ironworking centres in sub-Saharan Africa. Although some estimates were made for a few centres by colonial administrators and agents, the reliability of many of these figures is doubtful (see Pole, 1983; de Barros, 1985: 270–71) and some of the more interesting data still lie buried in colonial archives. The first serious scholarly attempt at quantification of precolonial African iron production was made by Warnier and Fowler (1979) who investigated iron production in the Iron Belt of the Cameroon grasslands, particularly that associated with the nineteenthcentury Babungo chiefdom. Since then Goucher (1981, 1984) and Pole (1983), and to a lesser extent Haaland (1980), have provided some important quantitative data regarding both large and small iron working centres in West Africa.
Bassari: une étude régionale quantifiée et contrôlée chronologiquement d'un centre traditionnel de production de fer en Afrique occidentale
Cet article présente les résultats d'une étude régionale quantifiée et contrôlée chronologiquement d'un centre de production de fer dans la région de Bassari au Togo septentrional. Grâce à une variété d'outils déterminés chronologiquement, l'auteur décrit l'évolution de la production de fer bassari à la fois à un niveau régional et sous-régional. Cette étude est effectuée d'une manière relative en utilisant le volume des scories comme mesure de la production de fer et d'une manière absolue en convertissant le volume des scories en évaluations du rendement effectif de fer. Quatre périodes fondamentales sont déterminées: Période 1: Moitié-deuxième moitié du premier millénaire après jc à 1300/1350 après jc, production pour les besoins fondamentaux locaux; Période 2: 1300/1350–1550/1600 après jc, production régionale de fer importante; Période 3: 1550/1600–1800, production production de fer à grande échelle pour l'exportation supra-régionale; et Période 4: 1800–1929/25, production en expansion, perturbation et déclin éventuel.
La production de fer bassari est alors comparée à celle des autres grands centres africains: Mema (Mali), Meroe (Soudan) et Babungo (Cameroun). L'industrie du fer bassari avec sa production totale de fer entre 14 000 et 32 500 tonnes (laissant au moins 82 000 m3 de scories) et son rendement annuel de fer de 150–200 tonnes à la ventre representait peut-être la production la plus élevée de l'histoire de l'Afrique sub-saharienne. Cependant, le rendement de la région de Bassari ne réussit pas à égaler les niveaux atteints par les grandes industries de fonderie de la période romaine en France.
Le fer de la région de Bassari a commencé à faire l'objet d'échanges commerciaux avec les régions voisines dès le XIVème siecle. A la fin du XIXème siècle, son commerce s'était répandu dans tout le Togo, vers la plus grande partie du Ghana oriental et probablement vers une partie du Benin occidental, soit une superficie totale d'environ 100 000 km2. Bassari a dû satisfaire les besoins en charbon de 600 000 à 700 000 personnes.
Les raisons qui expliquent l'essor de l'industrie du fer bassari sont supposées comprendre: (1) la haute qualité et la facilité d'accès de ses minerals de fer; (2) la montée des états voisins de Dagomba, Mamprusi et Gonja dans le Bassin de la Moyenne Volta (ainsi que le Bono-Mansu et son état successeur achanti au sud) qui a accru la demande en armes de fer et stimulé le développement du commerce de longue distance, qui, à son tour, a élargi la distribution des produits de fer bassari; (3) la situation favorable de la région de Bassari sur la route la plus courte entre Hausaland et le Bassin de la Moyenne Volta qui a entraîné le passage d'une importante route Hausa kola traversant directement la région de Bassari; (4) l'introduction des récoltes alimentaires américaines qui a résulté en une hausse générale des densités demographiques, ce qui aurait accru le demande en binettes de fer pour la production alimentaire; et (5) l'épuisement des ressources de bois comme combustible dans les régions situées les plus au nord.