L'apprenant est aujourd'hui sinon toujours au centre des actions de formation, du moins au centre des discours didactiques dominants. Il va de soi, dans les cercles où se produit ce qu'il convient de dire et d'écrire pour être dans le vent de l'histoire pédagogique, que, par définition, tout apprentissage, quel qu'il soit, est d'abord l'affaire d'un apprenant et qu'il s'en suit que, dans un projet éducatif coherent, la figure centrale ne saurait plus être ni l'enseignant, ni la matière, ni la méthode ou le manuel, mais le “se formant”. Les stratégies, les productions, les progressions qui importent ne sont ni du maître, ni de la langue, ni du livre, mais bien du sujet qui apprend. Les motivations, les attentes et les besoins à prendre en compte, les objectifs à retenir sont avant tout ceux du sujet en formation, pilote, moteur et gouvernail d'une navigation dont il lui revient de déterminer l'itinéraire; les autres agents ayant essentiellement pour fonction d'établir les cartes marines, de baliser les routes possibles et d'aider à faire le point (tout ceci dans le mesure – faible – où ils en sont effectivement capables).