Par hommage pour la Suisse, le signe héraldique de la croix rouge sur fond blanc, formé par interversion des couleurs fédérales, est maintenu comme emblème et signe distinctif du Service sanitaire des armèes.

Toutefois, pour les pays qui emploient déjà comme signe distinctif à la place de la croix rouge, le croissant rouge ou le lion et le soleil rouges sur fond blanc, ces emblèmes sont également admis dans le sens de la présente Convention.

Le premier dessein que poursuivit la Croix-Rouge — tant le Comité international de la Croix-Rouge que les Sociétés nationales — fut le secours aux victimes de la guerre. Ensuite, au cours des annees et des expériences, on l'étendit à la lutte contre la souffrance humaine sous tous ses aspects. Mais l'action en faveur de la paix n'est prévue ni dans les statuts du Comité international de la Croix-Rouge ni dans ceux de la Ligue des Sociétés de la Croix-Rouge, non plus que dans ceux de la Croix-Rouge internationale qui furent votés en 1928.

Parmi les dispositions communes aux quatre Conventions de Genève de 1949, figure la disposition suivante :

La présente Convention sera appliquée avec le concours et sous le contrôle des Puissances protectrices chargées de sauvegarder les intérêts des Parties au conflit. A cet effet, les Puissances protectrices pourront, en dehors de leur personnel diplomatique ou consulaire, désigner des délégués parmi leurs propres ressortissants ou parmi les ressortissants d'autres Puissances neutres. Ces délégués devront être soumis à l'agrément de la Puissance auprès de laquelle ils exerceront leur mission.

Si l'on désire étudier ce que la Croix-Rouge peut accomplir en faveur de la paix, il faut tout d'abord écarter un reproche qu'on lui adresse périodiquement et qu'on a répété encore lorsque la Conférence diplomatique de 1949 a établi le texte aes nouvelles Conventions de Genève. Bien que ces critiques soient dépourvues de tout fondement, elles reviennent avec une telle persistance qu'il nous a paru utile de les réfuter. Sous des formes diverses, elles peuvent se ramener à la m^me idée: l'œuvre de la Croix-Rouge, sur le plan pratique comme sur le plan juridique, nuit aux efforts qui tendent à proscrire la guerre.

Dans sa généreuse modestie, l'institution de la Croix-Rouge se conçoit comme l'expression d'une aspiration implicite chez la plupart des peuples. Ce fléau humain, la guerre, ne peut être, semble-t-il, qu'abominé par tous les hommes. Même si l'issue des conflits a pu s'interpréter comme jugement divin, la violence donne lieu à des crimes que devrait prohiber leur inutile stupidité. Quelque respect devrait limiter la destruction, quelque maîtrise de soi freiner les massacres. Achever des blessés, n'est-ce pas assassinat ? et tuer des êtres inoffensifs crime injustifiable ?