La Société hongroise a eu, depuis l'année dernière, la douleur de perdre son protecteur l'archiduc Charles-Louis, qui lui avait rendu d'immenses services pour son organisation. L'assemblée générale, réunie à Budapest le 7 juin 1896, a décidé, pour lui rendre un dernier hommage, de faire faire son portrait et de le placer dans la grande salle de l'hôpital Elisabeth, ainsi que de créer un fonds de 20,000 florins, qui portera son nom et servira à l'entretien annuel, au dit hôpital, d'un malade nécessiteux.

Toute guerre doit être, pour la Croix-Rouge, une occasion d'avancement, sinon dans la hiérarchie morale des créations humanitaires et patriotiques, où elle occupe déjà un rang des plus élevés, du moins sur l'échelle du progrès. Improvisée de toutes pièces en trois jours, par la Conférence de 1863, elle a été dotée alors de quelques principes féconds, dont elle ne s'est pas écartée et auxquels il paraît toujours désirable qu'elle reste fidèle; mais son utililé peut s'accroître, si elle met à profit ses expériences, soit pour perfectionner et harmoniser ses procédés, soit pour se tracer une ligne de conduite applicable à des situations nouvelles ou insuffisamment réglées.

Nous lisons, dans le Moniteur Oriental, le compte rendu d'une séance tenue le 2 octobre 1897, par le Comité central du Croissant-Rouge. Il a été pourvu à l'acquisition, décidée au mois de juin, de 250 kilos de sulfate de quinine, fournis par la maison Dubosc, à Paris, et destinés à être expédiés au quartier général du corps d'armée de Thessalie, pour y combattre l'épidémie de fièvre intermittente qui y règnait. Une seconde commande de 200 kilos est décidée e pour faire face aux besoins actuels, et un crédit de 900 francs est voté à cet effet.

Une polémique s'est engagée dans les journaus anglais à propos de la manière dont avaient été traités les blessés après la bataille d'Omdurman, livrée récemment et qui a mis fin à la domination du Mahdi dans le Soudan. Les journaux de l'opposition ont nettement accusé les troupes anglo-égyptiennes d'avoir, à l'instigation de leurs chefs, systématiquement achevé les blessés de l'armée ennemie.

On lit dans la Tribuna du 12 mars 1895:

«Le projet de règlement du service de santé sanitaire militaire, actuellement à l'étude, contient, paraît-il, des dispositions qui, si elles étaient adoptées, violeraient non seulement le traité international de Genève de 1864, auquel a accédé la République Argentine, mais encore une loi postérieure du Congrès, qui sanctionne les attributions et privilèges de la Croix-Rouge.

Le secrétaire de la section de la Croix-Rouge de New-York proteste, dans le Medical Record, contre l'abus qui est fait de l'emblème de la Convention de Genève dans le but de collector des fonds pour les hôpitaux et pour d'autres occasions. « La Croix-Rouge, dit-il, est le symbole des hôpitaux de corps d'armée et des sociétés auxiliaires de la Croix-Rouge, symbole destiné à protéger les blessés et le personnel hospitalier contre les attaques en temps de guerre, et ce signe a été admis dans le monde entier comme représentant cet organisme officiel et spécial de protection des victimes de la guerre, des désastres et des épidémies. Son emploi en dehors de cet ordre de faits doit être sérieusement combattu. L'importance qu'il y a à fixer en un symbole et rappeler ainsi dans l'esprit public ce qui a été fait à cet égard et ce qui reste à faire est manifeste, et la Croix-Rouge juge nécessaire de protéger son emblème, dont l'abus a fait l'objet d'une mention dans les actes du Congrès du 5 janvier 1905. Le Département des œuvres de charité de la ville de New-York, de Bellevue et des hôpitaux alliés, ont donné à cet égard un bon exemple en substituant à l'emblème de la Croix-Rouge celui d'Esculape et cet exemple a été suivi autre part aussi. La Croix-Rouge nationale n'est pas une société privée; chacun peut en devenir membre et chacun y a sa voix; elle est publique et officielle et ses finances sont sous le contrôle du Département de la guerre. Elle est associée aux sociétés de la Croix-Rouge de quarante-deux autres nations, au nombre total de plus de cinq millions de membres.

Le Comité international, auquel les amis de la Croix-Rouge recourent de plus en plus pour des renseignements de toutenature, a eu récemment à répondre à la question suivante: «Quels sont les membres des families princières qui ont témoigné de la sollicitude pour la société de leur pays, en en acceptant à divers titres la tutelle?»

Notre bibliothèque consultée nous a fourni à cet égard des informations que nous avons pu transmettre à qui de droit, mais nous craignons de n'avoir dressé qu'une liste incomplète des membres des families souveraines qui couvrent maintenant deleur égide les Sociétés de la Croix-Rouge.

La Société autrichienne de la Croix-Rouge nous a fait part de la perte qu'elle a dernièrement éprouvée par la mort, survenue le 24 août 1903, de son second vice-président, S. E. le comte Hoyos-Sprinzenstein, qui était conseiller intime et chancelier de l'empereur. Sur notre demande, le Comité de Vienne a bien voulu nousdonner sur le défunt les détails biographiques suivants:

«Après avoir inauguré, pour ainsi dire, l'activité pratique de la Société patriotique de secours aux malades et blessés à la guerre, le comte Hoyos quitta Vienne immédiatement; en 1859, accompagné de médecins, de garde-malades, et muni de provisions, de médicaments, d'objets de pansement, etc., afin de porter des secours sur le champ de bataille en Italie.

Le dernier rapport anglais avait paru en décembre 1896 à la fin de la rébellion dans la Rhodesia. Celui qui vient d'être publié rend compte de l'intervention de la Croix-Rouge anglaise dans la guerre turco-grecque et au Soudan.

Au début des hostilités entre les Turcs et les Grecs, le Daily Chronicle ouvrit une souscription qui provoqua un tel élan de charité de la part du peuple anglais qu'on était en droit de se demander si les sommes ainsi recueillies et l'action des autres sociétés de la Croix-Rouge sur le champ de bataille ne suffiraient pas amplement à tous les besoins.

Nous sommes en mesure de rectifier et de compléter, sur quelques points, la liste publiée, dans notre dernier Bulletin (p. 5), des protecteurs princiers de la Croix-Rouge, et nous nous empressons d'iniprimer ces errata, quoiqu'ils ne soient probablement pas les derniers qu'on aura à nous signaler.

La Société genevoise d'utilité publique, bien connue des vétérans de notre œuvre, a publié récemment une brochure qui complète le tome huitième de son bulletin et rappelle tout le contenu de ce volume. Cette publication nous a amenés à y rechercher une page dont nous regrettions un peu de n'avoir pas parlé jadis dans notre périodique, mais sur laquelle nous nous permettrons de revenir maintenant.

Article premier. — Les militaires et les autres personnes officiellement attachées aux armées, qui seront blessés on malades, devront être respectés et soignés, sans distinction de nationalité, par le belligérant qui les aura en son pouvoir.

Toutefois, le belligérant, obligé d'abandonner des malades ou des blessés à son adversaire, laissera avec eux, autant que les circonstances militaires le permettront, une partie de son personnel et de son matériel sanitaires pour contribuer à les soigner.

Dans le dernier numéro du Bulletin international, nous annoncions la convocation prochaine des diverses sociétés allemandes. Aujourd'hui nous avons sous les yeux les riches et intéressants procès-verbaux de cette grande Assemblée, et nous croyons devoir sans tarder en donner à nos lecteurs une courte analyse.

La VIIe Conférence internationale de la Croix-Rouge s'est réunie à Saint-Pétersbourg, du 29 mai au 4 juin 1902. La plupart des Comités centraux et un grand nombre de gouvernements y étaient représentés, ainsi que le Comité international et divers ordres de chevalerie. Le Comité central russe avait préparé cette conférence avec le plus grand soin, d'abord en présentant sur un grand nombre de questions actuelles des rapports très complets et très étudiés, qui ont servi de base à d'intéressantes discussions et ont donné lieu à des vœux ou à des résolutions importantes, puis en offrant aux délégués qui avaient répondu fort nombreux à son invitation, un si bon accueil, que les souvenirs qu'ils ont remportés chez eux de l'hospitalité russe demeureront ineffaçables.

La guerre de 1866 qui, sans avoir pour théâtre la contrée avoisinant Eisenach, se déroula cependant dans les pays immédiatement environnants, suscita, par les misères qu'elle fit éclater à tous les yeux, la première idée de la constitution, à Eisenach, d'une branche de la Croix-Rouge. Fondée en 1868, par M. Coudray, avec vingt-quatre membres, la jeune Société se développa rapidement, et vit le nombre de ses membres, déjà plus que doublé à la fin de la première année, s'élever à cent trente-six en 1870.

Art, 1er. — Est interdit l'emploi dans le commerce, des insignes de la Société de la Croix-Rouge sans une préalable autorisation donnée par la Société de la Croix-Rouge Roumaine.

Art. 2. — Les contrevenants seront punis d'une amende de 100 à 1000 francs et les objets marqués de la croix rouge seront confisqués.

Pour faire suite à la communication de mon prédécesseur du 27 avril 1905, no 5429, Direction du Protocole, j'ai l'honneur de porter à votre connaissance que, par son office du 21 juin 1906, no 1523, le ministre des Affaires Etrangères d'Uruguay m'a notifié l'adhésion de cette République à la Convention de La Haye pour l'adaptation à la guerre maritime des principes de la Convention de Genève.

Parmi les dons reçus par le Comité central madrilène, il faut citer l'opulent envoi des dames de la colonie espagnole de Paris, se composant de pharmacies portatives, caisses de quinquina, chemises spéciales pour blessés et pour convalescents, bandages de toute espèce, etc.

La précieuse bienveillance qu'il vous a plu de nous témoigner en maintes circonstances nous donne le courage de recourir, encore aujourd'hui, à vos lumières pour le cas qui suit:

Quelques négotiants en denrées de la place de Constantinople se sont adressés dernièrement à notre Comité central, pour demander l'autorisation d'apposer, sur les articles qu'ils débitent en paquets, l'emblème du Croissant-Rouge, contre l'engagement de prélever une part quelconque sur le produit de leurs ventes, pour être versée au profit du Croissant-Rouge dans notre Caisse, à la Banque impériale ottomane. Les solliciteurs se déclarent, d'ailleurs, prêts à se conformer à toutes les conditions de contrôle que nous jugerions à propos de leur imposer, pour assurer le prélèvement intégral de cette redevance, car, ils pensent, non sans raison, que l'emblème du Croissant-Rouge contribuerait beaucoup, par l'attrait d'une œuvre philanthropique, au développement de leur négoce.