L’étude des mariages mixtes entre catholiques et protestants dans la ville d’Utrecht, au cours de la seconde moitié du XVIIe siècle, permet d’étudier les modalités de la coexistence confessionnelle dans un État connaissant alors un étonnant pluralisme religieux. À partir de sources diverses – actes consistoriaux côté réformé, correspondances côté catholique, documents administratifs et judiciaires –, l’enquête fait émerger une tendance à la confessionnalisation : les Églises tentaient d’empêcher les mariages mixtes, tandis que les autorités civiles se montraient soucieuses de défendre la position privilégiée de la confession réformée. On découvre toutefois une gamme d’attitudes très différentes au niveau des pratiques individuelles, qui vont du militantisme confessionnel au pragmatisme.