Robert Schnerb n'est plus ! Pour ses élèves et ses amis, pour tous ceux qui aimaient en lui cette profonde vitalité, cette ardeur intellectuelle qui constituaient le fond de sa nature, la triste nouvelle, non seulement les frappait de stupeur, mais elle était, pour eux, incompréhensible : il leur avait toujours semblé que la mort ne pouvait atteindre une si riche nature, qui, à plus de soixante ans, leur laissait, à son contact, une perpétuelle impression de jeunesse. C'est cette jeunesse même de Robert Schnerb qui attirait, avec tout ce qu'elle comportait d'enthousiasme, de bouillonnement, de renouveau perpétuel, et, s'il est une consolation pour nous, c'est de ne l'avoir jamais vu diminué par l'âge.