L'objet de cet article est d'analyser l'effet de la corruption sur la mobilisation des recettes publiques. Une analyse économétrique sur données de panel (125 pays et couvrant la période 1980-2002) permet de ne pas rejeter l'hypothèse d'un effet négatif de la corruption sur les recettes publiques. Cet effet négatif de la corruption n'affecte pas de manière identique les différentes composantes des recettes. En raison probablement des opportunités différentes de rente, la corruption modifie la structure du prélèvement public au profit des recettes tarifaires assises sur le commerce international et au détriment des impôts directs et indirects, dont en particulier la TVA. Il apparaît également qu'un canal de transmission important de la corruption sur le prélèvement public est celui transitant par un affaiblissement du civisme fiscal capté à travers des variables de l'action publique.