Contrairement au trouble cyclothymique qui est défini par une labilité affective ayant un impact fonctionnel mais d’intensité et d’une durée insuffisantes pour répondre aux critères d’épisodes thymiques [2], le tempérament cyclothymique se caractérise par les mêmes variations thymiques en l’absence de répercussions [1]. Malgré la prévalence – trouble et tempérament confondus – estimée à 0,4 et 2,5 % de la population générale [3], les études concernant la cyclothymie restent négligées. Dans une revue épidémiologique des troubles bipolaires, parmi une centaine d’études, seules huit concernent la cyclothymie [4]. Peut-on expliquer cette négligence par des difficultés de recrutement de sujets cyclothymiques ? Nous présentons, ici, notre procédure de recrutement de huit sujets avec tempérament ou trouble cyclothymique dans le contexte du projet PSYCHE. Ce projet vise à évaluer un système personnalisé et interactif permettant la surveillance et l’évaluation de variables physiologiques afin de prédire des changements d’humeur. Une annonce a été publiée sur le site Internet et Intranet des hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS). La version brève de la sous-échelle de cyclothymie du TEMPS-A y était proposée. Les coordonnées des sujets dont le score était supérieur ou égal à 9/12 nous étaient envoyées automatiquement. En onze jours, 95 personnes ont eu un score supérieur à 9/12. Des scores de 12, 11, 10 et 9 ont été obtenus respectivement par 19, 15, 24 et 42 % au sein de cette sous-population. Huit sujets ont été recrutés dont sept étaient des collaborateurs des HUS (à rapporter au nombre de collaborateurs en 2011:11962). Notre démarche témoigne de la rapidité et de la facilité d’accessibilité de ce type de population – notamment au sein même des HUS – pour participer à des études cliniques.