Les variations de la diversité spécifique entre les assemblages de
poissons démersaux du golfe de Gascogne (océan Atlantique) et du golfe du
Lion (mer Méditerranée) sont analysées à l'échelle d'une
décennie. L'objectif est d'interpréter la dynamique de ces peuplements dont
les niveaux d'exploitation par la pêche diffèrent. Les données
utilisées sont issues des campagnes de chalutages réalisées de 1983
à 1997 pour l'évaluation des stocks de poissons démersaux. Les
indicateurs de diversité analysés sont les indices N1 et
N2 de Hill, la richesse spécifique S, la régularité
J’, les courbes K-dominance et les stratégies
démographiques des principales espèces. Chacun des deux peuplements est
constitué de trois assemblages d'espèces (assemblage côtier, du
plateau et de la pente continentale). Il n'existe de différence significative ni
entre les assemblages du golfe de Gascogne, ni entre ceux du golfe du Lion. Il n'y a
pas non plus de différence significative entre les années. L'ensemble du
golfe du Lion est caractérisé par des valeurs N2 et des indices
S plus élevés que dans le golfe de Gascogne. Selon les
courbes K-dominance, le peuplement du golfe de Gascogne est caractérisé par
un plus petit nombre d'espèces dominantes que dans le golfe du Lion. Enfin, les
espèces dominantes du golfe du Lion sont caractérisées par une
longévité et/ou une taille maximale plus grande que celles du golfe de
Gascogne. Le golfe de Gascogne correspondrait à un système adapté
à l'existence de perturbations (mortalités imprévisibles), tandis que
le golfe du Lion correspondrait à un système adapté à un
environnement moins perturbé. Un impact de l'exploitation n'a pu être
interprété à partir des indices choisis, utilisés à cette
échelle. Toutefois, lorsque les indices de diversité sont mis en relation
avec la stratégie démographique des espèces, des éléments de
dynamique des peuplements sont mis en évidence.