Une analyse phylogéographique de quinze échantillons de
Dicentrarchus labrax dont cinq sont originaires de Méditerranée occidentale, sept de
Méditerranée orientale et trois échantillons d'élevage en
provenance de trois piscicultures françaises a été effectuée
à partir du polymorphisme de six locus microsatellites. Parmi les
échantillons orientaux, trois ne se regroupent pas en fonction de leur
origine géographique, mais plutôt avec le groupe occidental. Ces
échantillons présentent également une diversité
allélique légèrement réduite, indiquant qu'ils proviennent
d'un nombre limité de géniteurs d'origine occidentale. Parmi les
stocks d'élevage, un seul montre une réduction significative de la
variabilité génétique, ce qui indique que ces cheptels
sont ouverts et font largement appel à des géniteurs
sauvages. L'utilisation d'alevins d'origine occidentale pour ensemencer les
premières fermes d'élevage du bassin oriental remonte au plus tard
au début des années 80. Ceci soulève la question des
mécanismes biologiques expliquant le maintien de poissons d'origine
occidentale dans un contexte oriental pendant au moins deux ou trois
générations.