La qualité de vie des patients diabétiques est déterminée par un grand nombre de facteurs de type biologique, social et psychologique, qui interagissent ensemble. Le modèle biopsychosocial (BPS), élaboré par Engel dans les années 1980, est basé sur cette notion holistique et interactive. Plus récemment, cette conception a été opérationnalisée sous la forme d’un questionnaire hétéro-évaluatif qui comporte 20 items (outil INTERMED). Même si la notion de conception holistique du bien-être de l’individu diabétique est reconnue dans la pratique clinique, notamment hospitalière, peu de travaux s’intéressant, de manière expérimentale, au bénéfice de ce concept sont disponibles dans la littérature. L’étude présentée a inclus 28 patients diabétiques, hospitalisés en service d’endocrinologie. Chaque participant a donné son consentement écrit, s’est entretenu avec une investigatrice, et a rempli une échelle mesurant la qualité de vie (SF-36). 43 % d’entre eux présentent un haut niveau de complexité BPS, ce qui indique un besoin de prise en charge multidisciplinaire. À travers des analyses de corrélation, il a été démontré que chaque composante de la complexité est associée de manière négative, et statistiquement significative, à la qualité de vie perçue. De plus, la complexité globale permet de mieux expliquer la qualité de vie que la simple prise en compte de n’importe quel facteur local. En pratique, ces résultats soulignent la nécessité de prendre en charge les éléments psychosociaux auprès des patients afin d’assurer au mieux le vécu subjectif de leur état de santé. Des services, tels que la psychiatrie de liaison, deviennent ainsi essentiels dans l’offre de soin holistique et multidisciplinaire.