« Le glas a sonné à Toronto », telle est l'impression qu'a pu retirer un grand journal des dernières assises de la Croix-Rouge. Cette appréciation, pour n'avoir pas toujours été formulée en des termes aussi funèbres, n'est pas isolée. D'autres journaux ont laissé percer, dans leurs commentaires, de la tristesse et de l'inquiétude quant à l'avenir de la Croix-Rouge et notamment quant à son universalité. Et sans doute beaucoup, parmi les meilleurs amis de l'institution et parmi ses serviteurs, qui n'ont suivi les d'bats de Toronto qu'à travers la presse ou la radio, ont-ils été alarmés par la tournure que les débats leur paraissaient prendre. Il leur a semblé que la Conférence était accaparée par la politique et que la Croix-Rouge se divisait en deux camps hostiles. Ce sentiment ne pouvait qu'être renforcé par la manière dont certains journaux se plaisaient à compter les points marqués ou encaissés par les représentants de l'une ou de l'autre tendance, un peu à la manière dont les chroniqueurs sportifs rendent compte d'un combat de boxe.