Il faut savoir gré aux organisateurs de la présente Conférence d'avoir choisi pour thème une des préoccupations majeures de tout homme attaché à la Croix-Rouge: l'activité en faveur de la paix. Il convient en effet de ne jamais oublier que la raison d'être fondamentale de la Croix-Rouge est de travailler pour la paix. Mais il est bon de rappeler aussi ce que la Croix-Rouge entend par ce mot magnifique de paix.

Nous publions ci-après le texte d'un exposé présenté lors de la séance solennelle de célébration du Centenaire de la Déclaration de Bruxelles de 1874, concernant les his et coutumes de la guerre. Cet événement eut lieu à Bruxelles, le 12 décembre 1974.

Protéger l'homme contre les maux de la guerre n'est pas une idée nouvelle. Source d'eau vive jaillie dans la nuit des temps, elle a grandi sans cesse pour venir aujourd'hui, telle une vague immense, déferler à nos pieds. La somme d'efforts qu'elle a suscités suit la courbe ascendante de la civilisation, à laquelle elle est indissolublement liée.

Très peu de personnes ont été à même de connaître l'historique exact desorigines de la Conférence de Bruxelles, et des détails erronés ont été donnés, à l'époque, dans beaucoup de journaux européens.

Voilà ce qu'écrit Henry Dunant dans ses cahiers dont la plus grande partie demeurent inédits. C'est dire que nous sommes très heureux depublier une étude dont le dessein est d'éclairer le rôle joué par Dunantcomme promoteur de la protection des prisonniers de guerre.

Des cérémonies ont eu lieu récemment dans la capitale beige à l'occasion du centenaire de la Déclaration de Bruxelles. Le vice-président du CICR, M. J. Pictet, eut l'occasion, lors de la seance solennelle de commemoration, de rappeler le développement parallèle du droit de Genève et du droit de La Haye auquel cette Declaration donna un élan deécisif. Le moment est d'autant mieux choisi pour présenter l'étude qu'on va lire. Celle-ci, commede coutume, n'engage que ses auteurs.

Le professeur Etienne, membre du CICR, séest rendu en Angola, du 30 août au 13 septembre 1975. II était accompagné de M. F. Schmidt, délégué général pour l'Afrique et chef de la Division des secours du CICR.

Cette mission, qui avait pour dessein de procéder à une nouvelle évaluation de la situation, après trois mois d'activité du CICR en Angola, a permis une prise de contact officielle avec les dirigeants du Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA), du Front national de libération de l'Angola (FNLA), de l'Union pour l'independance totale de l'Angola (UNITA) ainsi qu'avec les autorités portugaises. Dans la capitale, les représentants du CICR ont été reçus par le président du MPLA et ont eu, en outre, des entretiens avec les premiers ministres du MPLA et de l'UNITA, avec le Haut-Commissaire du Portugal ainsi qu'avec les dirigeants de la Croix-Rouge régionale. A Carmona, enfin, ils ont vu le ministre de l'Intérieur et le secrétaire général du FNLA. De plus, indépendamment des séances de travail au siège de la délégation du CICR à Luanda, ils ont visité les délégations du CICR à Nova Lisboa et Carmona et se sont rendus à Dalatando et Sa da Bandeira.

Entre 1927 et aujourd'hui, un demi siècle s'est écoulé. Pendant ce temps, l'Ordre s'est efforcé de s'adapter à l'évolution de la vie internationale et du droit des gens. En effet, les expériences faites lors de la première guerre mondiale oú il a pu apporter son aide aux blessés, malades, prisonniers et réfugiés, grêce à ses unités sanitaires, ses ambulances, ses trains, ses aéronefs, ses bateaux, lui ont permis de mettre son appareil de travail au niveau des besoins nouveaux. D'autre part, le dialogue intervenu entre lui et l'Eglise catholique au milieu du siècle s'est conclu par l'adoption de la formule émise par la Commission cardinalice suivant laquelle le Saint-Siège reconnaît la Souveraineté fonctionnelle de l'Ordre dans le domaine de son activité internationale humanitaire. Enfin, le nombre accru de ses membres, qui se recrutent aujourd'hui tout particulièrement parmi les personnalités qui, à la fois, pratiquent la vie spirituelle et sont proches des milieux ministériels, offre à l'Ordre une remarquable réserve d'hommes de pensée et d'action mobilisables en cas de nécessité.

L'auteur de l'article qu'on va lire a publié, en 1973, dans une collection en langue néerlandaise destinée à rappeler les grandes figures de la Croix-Rouge, une brochure largement illustrée qu'il consacra à Constance Teichmann dont la vie fut un témoignage de service au prochain qui souffre. Il a Men voulu en résumer le contenu à l'intention de nos lecteurs. Nous l'en remercions, en mentionnant également qu'il prépare actuellement un ouvrage sur Henry Dunant qui paraîtra en langue néerlandaise (Réd.).

« Etudier les moyens de pourvoir à l'insuffisance du service sanitaire dans les armées en campagne ». Tel était le thème d'une conférence internationale réunie en octobre 1863 à Genève par un comité de cinq citoyens de cette ville, comité qui devait par la suite devenir le Comité international de la Croix-Rouge.

Un symposium international sur les soins médicaux et la protection des prisonniers et détenus a été organisé par la Fondation Ciba à Londres, du 27 au 30 novembre 1972. Les communications ainsi que les discussions qui ont suivi ont porté principalement sur les règies minima pour le traitement de toutes les personnes détenues, les dispositions prises par divers gouvernements en matiere d'hygiène, de soins, d'alimentation etc., et le rôle du médecin dans ce domaine. Les textes en ont été réunis, et Us constituent la manière d'un volume paru il y a quelque temps.

Nous y trouvons une étude qui s'inspire notamment des expériences des délégués du CICR, et qui sera lue sans mil doute avec grand intérêt par nos lecteurs. Elle est l'œuvre du regretté Pierre Boissier, et nous remercions très vivement la Fondation Ciba qui nous a autorisés à la reproduire (Réd.).

La communication dont nous publions ici le texte, et qui n'engage que son auteur, a été présentée lors du Colloque international de droit humanitaire organisé en décembre dernier, à l'occasion du centenaire de la Déclaration de Bruxelles, et dont on lira plus loin un compte rendu (Red.).

Il serait ambitieux de vouloir traiter ici tons les aspects et tous les problèmes qu'évoque le thème proposé pour ce colloque. En effet, les différentes formes qu'ont prises les conflits depuis la fin de la 2e guerre mondiale, et celles qu'ils pourraient prendre dans le futur, sont de vastes sujets qui nécessiteraient des études approfondies avant de se livrer à quelques réflexions d'ordre prospectif. De nombreux écrivains, diplomates, journalistes, publicistes pensent que les conflits armés généralisés sont peu vraisemblables: on assisterait plutôt à des conflits armés aux formes imprécises, et rarement à des luttes ouvertes entre forces armées régulières. Mais, en matière de conflit armé, c'est bien souvent l'imprévu qui arrive!

L'idée d'un Institut de la Croix-Rouge n'est pas nouvelle. Déjà au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, des voeux se sont exprimés en vue de créer à Genève un lieu de réflexion et de rencontres voué notamment à l'enrichissement du patrimoine spirituel de la Croix-Rouge.

Mais l'événement décisif allait être le Centenaire de la Croix-Rouge, en 1963. Ceux qui le préparaient, le Comité international de la Croix-Rouge, la Ligue des Sociétés de la Croix-Rouge et la Croix-Rouge suisse ont senti que l'on attendait d'eux un témoignage vivant et durable de leur étroite et amicale collaboration.