Sous le titre de «Chirurgiens et blessés à travers l'histoire, des origines à la Croix-Rouge», le Dr Cabanès vient de publier un beau volume de 624 pages in-quarto dans lequel il s'attache à démontrer que si l'art de tuer a été, de tous temps, en progrès sur l'art de guérir, et si les anciens ont omis le plus souvent de nous dire quel sort était réservé à ceux qui tombaient sur le champ de bataille, en s'étendant au contraire avec complaisance sur les faits d'armes, on peut néanmoins trouver dans l'histoire, à travers tous les siècles, la preuve de la sollicitude humaine en faveur des victimes de la guerre. Sans doute c'est de nos jours seulement que, dans un élan de solidarité dont aucune autre époque n'offre l'exemple, le soin des blessés est sorti de la période rudimentaire des époques qui l'ont précédée, mais dès l'antiquité et à travers toute l'histoire on retrouve la trace de l'existence d'un service d'assistance aux blessés.

De même que nous avions, à l'occasion de sa fin tragique et douloureuse, consacré, en 1908, quelques lignes à l'impératrice d'Autriche, protectrice de la Croix-Rouge autrichienne, de mçme nous sommes heureux de pouvoir insérer sur la reine Eléonore de Bulgarie, récemment décédée, la note suivante, que nous devons à l'obligeance de MM. Guéchoff, président de la Société bulgare de la Croix-Rouge et Mikoff, délégué de la Croix-Rouge bulgare à Genève:

« S. M. la reine Eléonore, fille du prince Henri IV de Reuss-Köstritz, née le 22 août 1860, à Trepchen près Tzwilickau, était la seconde épouse de S. M. Ferdinand 1er, roi des Bulgares. Leur mariage fut célébré le 17 février 1908, à Schloss Osterstein, près Géra. La grande duchesse Marie Pavlovna, épouse du grand due Vladimir Alexandrovitch, qui prit part à la guerre russo-turque de 1877–78, était sa cousine germaine.

Pendant la maladie dont il avait été atteint quelque temps avant sa mort, le Comte Della Somaglia, président de la Croix-Rouge Italienne, avait délégué ses fonctions au vice-président, M. l'avocat Jean Ciraolo. A la mort du président, survenue le 18 juillet 1918, les fonctions provisoires de M. Ciraolo avaient été confirmées, une solution de continuité dans la direction des affaires pouvart être préjudiciable à ces dernières.

A l'occasion du troisième anniversaire de la fondation de l'Agence des Prisonniers, la Croix-Rouge Française a organisé, le 16 décembre 1917, une réunion présidée par M. Louis Renault, son président, et où M. Louis Maurange, secrétaire général de l'Agence, retraça l'historique de l'Agence et présenta un compte rendu de la section des Renseignements, M. le baron d'Anthouard résuma l'œuvre de la section des Secours et M. de Witt donna un aperçu financier. Puis parcourant d'un regard toute l'œuvre accomplie, M. L. Renault fit en quelque sorte la synthèse de ces trois rapports pour décrire en traits rapides l'ensemble de l'œuvre accomplie.

A la séance du 11 janvier 1917, M. le député Léon Pascal a donné, à la Chambre française, lecture de l'appel lancé par le Comité International, le 26 avril 1917, en faveur du rapatriement des prisonniers de guerre. « Voilà l'appel, dit-il dans son discours, que l'homme de cœur qui s'appelle M. Ador, adressait à tous les belligérants. J'ai le droit de dire que sa voix puissante, solennelle, a dominé la voix du canon elle-même, parce que c'est la voix de l'huma-nité. » Plus loin, il dit avoir lu dans les rapports de la Croix-Rouge internationale qu'en matière de rapatriement de prisonniers, chaque gouvernement craint d'enrichir les armées de l'adversaire de ces épaves, et oublie qu'il conserverait des citoyens et des pères de famille à son pays. Ces rapports que M. Pascal cite, c'est le Bulletin international, et il emprunte à un article de M. le Dr Ferrière sur le rapatriement, cette phrase aussi lapidaire dans sa forme que tristement vraie dans le fonds: « Mais la préoccupation du mal qu'on espère faire à l'ennemi prime trop souvent la pensée du bien qu'on pourrait.se faire à soi-même. C'est la mentalité de la guerre, on en revient… après, parfois quand il est trop tard! »

La présidence de la Société nationale cubaine, qui était exercée par M. le colonel José Marti, ainsi que nous l'annonçait une lettre de La Havane du 30 mai, a passé de nouveau en d'autres mains, ainsi qu'il résulte de la communication suivante:

La Havane, le 12 septembre 1917.

«Monsieur le Président du Comité International de la Croix-Rouge.

«Monsieur le Président,

«Nous avons l'honneur de porter à votre connaissance que notre Président, M. le colonel José Marti y Zayas Bazan, a été désigné par S. Ex. M. le Major Général Mario G. Menocal, Honorable Président de la République de Cuba, pour occuper le ministère de la Guerre.

Pénétrée de la nécessité, d'intensifier la lutte contre, la tuberculose et les ravages qu'elle opère dans les rangs des militaires, la Croix-Rouge Italienne a, sur le vu d'un rapport documenté du Lieutenant-colonel Baduel, qui a étudié la question en parcourant les diverses circonscriptions territoriales, décidé, en mars 1918, la création d'une commission centrale spéciale pour coordonner tous les efforts qui sont faits dans ce sens et leur donner le maximum d'efficacité possible. On prévoit l'organisation de dispensaires, la construction de pavillons de 24–30 lits, facilement transportables, l'érection d'un grand sanatorium pour tuberculeux, avec l'aide de la Fondation Rockfeller, qui s'est rendu compte de l'importance et de l'urgence de l'œuvre à accomplir, La reine d'Italie s'intéresse personnellement à ce mouvement.

Le College of Nursing n'a de lien avec la Croix-Rouge, à vrai dire, que le fait que le président de l'un est en même temps président et fondateur de l'autre., Mais il lui est si apparenté par son but et par les membres de la Croix-Rouge qui s'y forment, que les quelques lignes que nous lui consacrons ici ne sont pas déplacées.

A la demande de M. le député Peano, M. G. Wagnière, Ministre de Suisse à Rome, nous a envoyé le compte-rendu de la séance de la Chambre des Députés, du 16 juin 1918, où l'éloge de la Croix-Rouge internationale a été prononcé.

Au sujet de la question des prisonniers de guerre, M. Peano a donné lecture de notre appel du 16 avril 1917, en vue du rapatriement des prisonniers, et demandé à la Chambre d'exprimer sa gratitude au Comité International pour ses efforts en faveur de ceux-ci.

Nous avons exprimé l'espoir, dans notre dernier Bulletin, de pouvoir publier le résultat des pourparlers qui avaient eu lieu à Berne en décembre 1917, entre les délégués des Gouvernements allemand et français, au sujet des prisonniers de guerre. Nous nous trouvons effectivement en mesure de le faire, cet accord ayant enfin été ratifié par les deux Gouvernements.

Si les conférences relatives aux prisonniers de guerre ne peuvent embrasser tous les Etats belligérants qui ont entre leurs mains des prisonniers militaires ou des internés civils d'autres nations, cependant les accords entre eux paraissent s'imposer de plus en plus, en raison de la nécessité toujours plus évidente d'améliorer le sort des prisonniers. C'est ainsi qu'alors que les précédentes conférences de Stockholm n'avaient eu lieu qu'entre des représentants des Croix-Rouges de l'Allemagne, de la Suède comme Etat neutre, de l'Autriche-Hongrie et de la Russie, celle de Copenhague, d'une part, s'est étendue aussi bien au Danemark et à la Suède comme Etats neutres qu'aux Etats belligérants de Roumanie et de Turquie, et, d'autre part, rassemblait les délégués des Gouvernements d'Allemagne, d'Autriche-Hongrie, de Roumanie et de Turquie, à côté des représentants des Croix-Rouges russe et suédoise.

Nous avons mentionné à deux reprises déjà l'Accord anglo-ottoman conclu à Berne en décembre 1917, en même temps què le premier accord franco-allemand, dont nous avons publié le texte dans notre dernier fascicule. La ratification du Gouvernement ottoman s'était un peu fait attendre. Actuellement elle est intervenue, et l'accord a pu entrer immédiatement en vigueur. Nous en donnons le texte d'après le livre blanc anglais d'avril 1918.

Le Journal officiel de la Croix-Rouge italienne, — qui reproduit nos circulaires, résume le Bulletin international et fournit mensuellement quantité de renseignements documentaires pu d'indications de fait sur les actes du Gouvernement, l'œuvre et l'organisation de la Croix-Rouge, — publie dans son numéro de janvier un résumé du travail accompli pendant les deux premières années de la guerre italienne. Nous lui empruntons les quelques traits suivants, qui complètent notre compte rendu antérieur, arrêté au 31 décembre 1916.

Le bulletin de la Croix-Rouge anglaise The Red Cross, qui commence avec le millésime 1918 sa cinquième année, donne les noms des organes dirigeant l'œuvre de l'assistance volontaire et des personnalités qui sont à leur tête. Le deuxième numéro de l'année (15 février) donne l'adresse de ces comités. Nous ne pouvons reproduire cette longue énumération, mais indiquons ci-dessous les noms des comités, de leurs présidents et parfois de leurs secrétaires.

Nous avons à plusieurs reprises renseigné nos lecteurs sur l'œuvre charitable et les actes de solidarité envers les autres belligérants accomplis par la Croix-Rouge Japonaise. Le rapport suivant, que nous recevons de Tokio, nous permet de résumer cette action pendant l'année 1917.

L'œuvre entreprise par la Croix-Rouge américaine est si formidable qu'il est malaisé de la décrire. Seule une série de chiffres, qu'il faudrait encore constamment tenir à jour, permettrait de l'embrasser d'un coup d'œil. Nous ne pouvons ici que donner quelques aperçus sur tel champ de travail déterminé ou telle organisation spéciale. Et c'est ce que nous fournit le bulletin hebdomadaire de la Croix-Rouge, ainsi que les copieux numéros du Red Cross Magazine.