M. le Dr Palasciano, dans une longue lettre adressée à M. Gustave Moynier, soulève un certain nombre de questions dont les unes sont plus ou moins personnelles, les autres sont davantage d'un intérêt général. Nous ne pouvons pas ici les reproduire toutes, ni même y répondre avec autant de détails que nous le désirerions, mais nous ne pouvons pas davantage les passer sous silence, el nous devons tout au moins à l'honorable auteur de les récapituler sommairement, et de lui donner acte de ses réclamations aussi bien que de ses observations.

Le Comité auxiliaire de Strasbourg, l'un des comités sectionnaires les plus importants de l'œuvre de secours aux blessés, n'a publié son rapport général que l'un des derniers. Comme l'a dit M. Alfred Walther, l'auteur de ce travail: «La marche rapide des événements, l'investissement, le bombardement de Strasbourg et les devoirs qui en résultèrent pour nous, — l'occupation de notre ville par les troupes allemandes, et l'évacuation successive de nos ambulances, — le passage continuel des blessés, malades et prisonniers, — enfin le départ de beaucoup de nos collaborateurs au plus fort de nos occupations,—nous imposèrent l'obligation de pourvoir à des services nombreux et de donner tout notre temps à l'action. Nous avons été empêchés, à notre grand regret, de publier des rapports périodiques.»

Parmi les Comités allemands qui ont publié des rapports sur leurs travaux récents, il en est quatre qui serattachent à l'Association, ou tout au moins à l'Organisation prussienne; ce sont: celui d'Altona, et ceux des duchés de Saxe-Altenbourg, d'Anhalt et de Mecklem-bourg-Schwerin. Nous allons en donner un court aperçu.

L'œuvre des ambulances néerlandaises dont on a beaucoup parlé pendant la guerre, ne rappelle pas à l'esprit quelque chose de bien net et de bien exactement défini. Cela s'explique par une certaine hésitation qui s'est produite au premier moment dans la Société elle-même, par la multiplicité des travaux auxquels elle a concouru, et par la variété des formes qu'a revêtues son activité.

La Société de secours de Padoue a publié, au commencement de l'année dernière, son rapport, que nous venons seulement de recevoir, et qui par suite de ce retard a perdu quelque chose de son actualité. Il embrasse d'ailleurs l'espace de trois années, et va du 1er janvier 1868 au 31 décembre 1870. Pendant ce temps, le Comité de Padoue a recueilli la somme de 20,918 fr. 38 cent, et beaucoup de dons en nature, dont la plus grande partie lui ont été envoyés à l'occasion de la dernière guerre.

M. le Dr Pirogoff, connu déjà par tant de travaux sur la chirurgie militaire, et notamment par son Rapport médical d'un royage au Caucase, publié en français, avait été chargé, par son gouvernement pendant la dernière guerre, de visiter les hôpitaux militaires de l'Allemagne et de la France. Il en a visité soixante et dix, et à la demande de l'impératrice de Russie, il a consigné par écrit les résultats de ses observations. Son mémoire, plein de faits, et abordant en quelque sorte tous les sujets relatifs aux souffrances de la guerre, a été traduit en allemand par M. le Dr N. Iwanoff.

M. le Dr P. Schmit, président de la Société des sciences médicales, et membre du Comité central de secours aux militaires blessés, a fait sur les Services rendus par le corps médical Luxembourgeois, un rapport (43 p. 80) auquel nous empruntons quelques détails.

D'abord simple médecin volontaire auprès de l'armée allemande, M. Schmit fut attaché le 10 août à l'hopital militaire de Saarlouis comme Hülfsarzt, médecin suppléant, et il y resta pendant cinq semaines, occupé surtout de soigner les dyssentériques. Après la capitulation de Metz, il fut désigné avec deux autres médecins pour soigner les prisonniers malades. Mais pendant le lugubre passage de ces 100,000 hommes, on en comptait au moins 12,000 qui étaient complètement incapables de marcher. C'est dans ces conditions qu'il a commencé son œuvre, ayant eu par conséquent beaucoup plus à faire à des malades qu'à des blessés.

L'assemblée générale de la Société a eu lieu le 15 février dernier, à sept heures du soir, en présence de tous les membres du Comité réunis et de 118 sociétaires. D'après le rapport, les recettes outre un matériel considérable en nature, instruments, lingerie, etc.

Vu son éloignement du théâtre de la guerre, le royaume de Portugal n'a pu intervenir que d'une manière indirecte, par des dons et des souscriptions, dans l'œuvre philanthropique de secours aux malades et aux blessés; mais il l'a fait de manière à ne laisser aucun doute sur ses intentions, ni sur les sympathies dont il était animé.

Nous avons sous les yeux deux rapports, qui ont été publiés l'un par le Comité local de Porto, l'autre par le Comité central portugais de Lisbonne.

Déjà connu par le dévouement, non moins que par l'habileté, dont il a donné tant de preuves pendant la guerre de Crimée, M. le Dr de Hubbenet, qui a eu l'occasion de visiter les champs de bataille, les hôpitaux et les ambulances françaises et allemandes pendant la dernière guerre, vient de publier le résultat de ses observations dans une forte brochure, qui fera certainement sensation dans le monde médical, et qui intéresse par plusieurs côtés l'œuvre de la Croix rouge. Elle est intitulée: La Société internationale russe pendant la campagne de 1870 et 1871.

Cette Section, importante par sa situation et par sa population, s'est montrée à la hauteur de la tâche qui lui était échue, et s'est distinguée entre toutes, moins peut-être encore par sa libéralité à donner que par son dévouement et son activité.

C'est avec regret que nous enregistrons la démission de M. le Dr Dubs, président du Comité central (exécutif) suisse. Il remplissait ces fonctions depuis l'origine de la Société, dont il avait été l'un des principaux fondateurs. Cette démission est la conséquence de celle qu'a donnée récemment M. Dubs de membre du Conseil fédéral, et du transfert de son domicile de Berne à Zurich, sa ville natale.

Dans le rapport final de notre Agence de Bâle, daté du 20 mai 1871, il s'est glissé une erreur de chiffres, dont nous ne nous sommes aperçus que tardivement, mais que nous tenons néanmoins à rectifier.

Le Comité de Porto (Relatorio da Commissao Philantropica portueuse), composé de neuf membres, a publié également son rapport au 30 septembre 1871, signé du secrétaire, M. Joâo Mendes Osorio, et du trésorier, M. Pedro Maria da Fonseca. Les dons en argent, pour cette seule province, se sont élevés a la somme de 3,180 reis (17,650 fr.). Les dons en nature se composent de 3372 bouteilles de Porto, plus de la lingerie, vêtements, chemises, bandes, etc. — La liste detaillée des dons n'occupe pas moins de vingt-deux pages.

Le Comité de secours aux victimes de la guerre, organisé à Saint-Pétersbourg par l'Association française de bienfaisance, a publié le second compte rendu de ses opérations Pendant l'année dernière. Ce rapport (de 40 pages in-80) embrasse l'espace de quatre mois, du 1er mars au 30 juin. C'est plutôt un appel de fonds qu'un compte rendu proprement dit, car à la distance où ils se trouvaient du théâtre de la guerre, les philanthropes de Saint-Pétersbourg ne pouvaient pas intervenir autrement en faveur des blessés et des malades.

Cet utile établissement, rejeton de notre Agence de Bâle et héritier de ses traditions, a lancé, au mois de novembre dernier, la circulaire suivante:

« Le Comité international de Bâle pour la confection de membres artificiels, se voit dans l'obligation de cesser ses fonctions à la fin de ce mois, et ne pourvoira, jusqu'à ce terme, que les invalides qui se trouvent déjà dans le local assigné aux patients. Il n'y aura done plus de nouvelle admission.

La Société de secours (Sanitäts Verein) s'est réunie le lundi 3 juin dernier en assemblée générale dans la grande salle du Musée de Stuttgart, pour entendre le rapport de son Comité sur les travaux des années 1870 et 1871.

Les Communications (Mittheilungen), de la Société sanitaire du Wurtemberg, sont presque toutes relatives, pendant les derniers trimestres, aux comptes rendus des sous-Comités du royaume, et ne sont guère susceptibles d'être analysées ou reproduites en extraits.

Service sanitaire des hôpitaux russes pendant la guerre de Crimée, dans les années 1854 à 1856. — Appendice à la description de la défense de Sébastopol, par le Dr Hubbenet, professeur à l'Université de Kiew. — Saint-Pétersbourg, 1870.—190 pages in-40.

Ce volume n'appartient à l'œuvre de la Convention de Genève ni par la date des expériences qu'il rappelle, ni même par son contenu. Mais, indépendamment de l'intérêt qu'il présente comme lecture, il touche à des sujets de médecine et de chirurgie d'un ordre général dont se préoccupent avec raison, depuis quelques années, tous ceux qui ont à cœur le soulagement des blessés et des malades, et sous ce rapport nous ne pouvions passer complètement sous silence un document qui vient s'ajouter à tant d'autres et qui concourra, sans doute, à hâter la solution des questions controversées sur l'encombrement des hôpitaux, sur certaines opérations chirurgicales, sur l'organisation des lazarets de campagne, etc.