Mobilité et enracinement : tel est le thème central de l'enquête dont on trouvera rassemblées ici les principales conclusions, et qui a cherché à mesurer, à partir des migrations (de faible comme de grande ampleur) et de la mobilité professionnelle, quels sont dans une société provinciale de l'extrême fin du XVIII e siècle, le poids relatif du mouvement et de la stabilité, les rapports entre ces deux tendances et leur influence réciproque. Pour essayer de répondre à ces questions, trois choix : celui d'un terrain d'observation, celui d'une source, celui d'une méthode.
Le territoire du Vendômois, dans le cadre duquel s'inscrit cette étude, peut apparaître restreint : constitué depuis le début de la Révolution des districts de Vendôme et de Mondoubleau réunis sous le Consulat pour former l'arrondissement de Vendôme, il ne couvre en effet que 1718 km 2 et ne compte en 1801 que 68 971 habitants. Mais il compense cette relative exiguïté par deux caractéristiques précieuses. En premier lieu, cette petite région présente une structure de population analogue à celle qui se retrouve alors en bien d'autres secteurs de la province française.