Les cinétiques de traçage isotopique des échanges entre les ions phosphates en solution et les sédiments en suspensionpermettent de définir des indices caractérisant les potentialités de transfert du P entre les sédiments et l'eau. L'utilisation de cette méthode nous a permis de déterminer une quantité de phosphore isotopiquement échangeable dans différents types de sédiments ; cette valeur est fonction de la durée d'échange, fixée ici à 24 heures (E24).La dilution du sédiment provoque le passage en solution d'une fraction croissante de ce pool d'ions échangeables selon une loi Q = a.E24.Sb qui permet de calculer la concentration (Q) de phosphore dans l'eau connaissant la masse(S) de sédiments en suspension. L'épuisement du P le plus mobile et l'allongement de la phase d'adsorption qui résultent de la dilution du sédiment entraînent une modification des cinétiques d'échange.

Une étude de la stabilité des peuplements interstitiels dans les niveaux supérieurs de la nappe alluviale du Rhône à l'est de Lyon, a été réalisée en relation avec la stabilité physique des milieux et l'action d'une perturbation. Deux stations ont été choisies sur le Haut-Rhône : l'une est sujette aux remontées de nappe et aux crues de l'Ain (station 8) ; la seconde, alimentée par voie phréatique, ne subit aucune turbulence hydrologique (station 10).La station la plus exposée à des mouvements hydrologiques présente une biocénose qualitativement et quantitativement très structurée dans un plan vertical, avec une variabilité temporelle négligeable.La seconde station, plus "calme", abrite une biocénose moins stratifiée et moins structurée dans l'espace, caractérisée par une importante variabilité temporelle.Une modification identique des conditions de milieu :

- ne produit pas de variations notables de la biocénose de la St. 8

- constitue une perturbation à laquelle la faune réagit de manière différente suivant son adaptation au domaine souterrain, dans la St. 10.

Les auteurs présentent une liste de Simuliidae récoltées par dérive, en été et en hiver, dans un torrent de moyenne altitude: la Neste d'Aure 1100-1600 m (Hautes-Pyrénées).La répartition des peuplements est analysée en fonction de huit stations de dérive, choisies entre l'amont et l'aval detrois retenues de prise d'eau. L'importance d'un débit réservé à l'aval d'une retenue est soulignée.

L'échantillonnage des rives aquatiques du Rhône, en amont de Lyon, fournit une approche faunistique nouvelle du milieulotique. Les rives sont définies avec précision : la zone prospectée correspond à la frange supérieure de la rive immergée.Une mosaïque complexe de microhabitats constitue la rive ; une liste non exhaustive en est proposée. Une descriptiondes techniques de prélèvement de chaque microhabitat est également fournie. Enfin une Analayse des Correspondancessur la matrice 35 relevés × 80 taxons montre que les microhabitats abritent des communautés faunistiques effectivement différentes et caractéristiques des trois milieux d'érosion, de sédimentation et de végétation. La définition a priori des microhabitats est donc validée par la distribution des macroinvertébrés. Quelques exemples de taxons caractéristiques des différents microhabitats sont donnés : Trichoptères Leptoceridae en microhabitats d'érosion, Hydropsyche sp. dans les racines ou Oligochètes en microhabitat de sédimentation.

La disparition des nitrates d'une nappe superficielle circulant sous un bois d'aulnes et la mesure directe de l'émission de N2O (méthode à l'acétylène) montrent la capacité de ce type de végétation à améliorer la qualité des eaux souterraines. L'activité de ce système semble atteindre une efficacité plus élevée que celle des eaux de surface en raison de la conjonction de facteurs favorables : fourniture de carbone organique dégradable, conditions d'anaérobiose, transport de masse des nitrates.Etant donné l'efficacité du processus, il est suggéré un réaménagement en aulnaie des lacs de gravières situés en amont des captages d'eau potable, afin d'en améliorer la qualité des eaux.

Les prélèvements de dérive en période de décrue réalisés conjointement dans le chenal principal et un chenal secondaire de la Durance ont mis en évidence l'importance de la dérive dans le repeuplement du lit principal. Une partie de cette dérive provient du champ d'inondation temporairement colonisé par les organismes benthiques dispersés, l'autre vient des chenaux latéraux.