Quoique subissant profondément l'influence du présent, la civilisation musulmane, longtemps retardée dans son développement, porte davantage encore l'empreinte du passé. La nécessité de bien connaître celui-ci a justifié jusqu'à maintenant la tendance des orientalistes à se désintéresser un peu trop des événements qui se déroulent sous nos yeux. Mais, inversement, nos hommes politiques et nos administrateurs manquent souvent des notions substantielles qui leur permettraient de mieux interpréter ou de mieux contrôler à la lueur de l'histoire les phénomènes de transformation rapide auxquels nous assistons.
Diverses études récentes nous donnent l'occasion de compléter utilement nos renseignements, soit sur des faits anciens, soit sur des faits actuels de la vie des pays qui firent partie de l'Empire ottoman. Dans la première catégorie, signalons d'abord l'ouvrage de Mr R. Tresse sur le Hadj Chami, pèlerinage officiel à La Mecque, dont l'organisation fut confiée par le califat de Stamboul à la ville de Damas, du XVIe au XXe siècle.