En France, le suivi sanitaire des sujets condamnés pour des infractions sexuelles en milieu ouvert ambulatoire s’effectue généralement dans le cadre des soins pénalement ordonnés.
Les prises en charge de ces auteurs se heurtent régulièrement à des difficultés diverses comme la question sensible de la formulation de la demande de suivi par les patients a partie de la laquelle émergent les dimensions de volonté de changement et de motivation au traitement. Considérant le modèle motivationnel de Miller et Rollnick [1], il est fréquent de constater que les auteurs de violences sexuelles se situent généralement aux stades de pré-contemplation et de contemplation de leurs difficultés et que les facteurs motivationnels au changement sont surtout extrinsèques.
La motivation étant un phénomène complexe divers facteurs semblent impliqués dans l’amorce du changement. La littérature reconnaît la présence de facteurs sociodémographiques, liés à l’individu et liés à l’environnement.
Parmi les solutions proposées à l’accès au changement la thérapie sous contrainte semble être privilégiée. On attend de celle-ci qu’elle soit le moteur d’une évolution du fonctionnement du patient qui se traduirait par exemple par une modification du discours les faits, la considération de la victime par l’auteur… [2].
L’adaptation des techniques d’entretien motivationnel apporterait des bénéfices dans le suivi de ces patients, en termes d’adaptation aux rythmes individuels, d’engagement et de responsabilisation [3]. Cela proposerait un outil thérapeutique pertinent, et resituerait l’approche motivationnelle dans le mouvement d’approches dites « positives » développées depuis quelques années.
Ce poster se propose d’aborder la question de la motivation au changement des auteurs de violences sexuelles à travers des rappels théoriques de la théorie du changement, des facteurs impliqués dans le changement des AVS et une application clinique de cette méthode du changement.