Introduction: Malgré les progrès au niveau des soins de réanimation lors des dernières années, le pronostic des patients souffrant d'un arrêt cardiorespiratoire (ACR) demeure abyssal et aucun médicament ne semble influencer leur devenir au long cours. Cependant, les résultats de quelques études évaluant l'impact des bêtabloqueurs chez cette population s'avèrent cependant très encourageants. L'objectif de cette revue systématique, est d’évaluer l’évidence disponible quant à l'impact des bêtabloqueurs sur le devenir des patients traités pour un ACR dont le rythme initial est défibrillable. Methods: La présente revue systématique a été préalablement enregistrée sur Prospero (CRD42018105453). Les moteurs de recherche Medline, Embase et CENTRAL ont été fouillés de leur création jusqu'au 17 octobre 2018. La recherche de littérature grise s'est faite via Web of Science et Google Scholar. Les références de tous les articles inclus ainsi que des méta-analyses existantes sur le sujet ont également été révisées. Tous les types de devis ont été considérés, sauf les études de cas et les séries de cas. Les études devaient inclure des adultes (16 ans et plus) en ACR dont le rythme initial était défibrillable, dont une partie avait reçu un médicament bêtabloquants par voie intraveineuse pendant leur ACR et l'autre un traitement standard, et présenter une mesure de résultat centrée sur le patient (retour de circulation spontanée [RCS], survie ou bon devenir neurologique). La qualité des articles a été évaluée à l'aide du ‘Newcastle Ottawa scale’. Results: Deux études observationnelles rétrospectives, menées auprès d'un total de 66 patients, ont été incluses. Il y avait une association positive entre l'administration de bêtabloquants et l'occurrence d'un RCS (rapport de cotes [RC] = 5.76 [intervalle de confiance {IC} à 95% = 1.79-18.52], p = 0.003), ainsi qu'avec la présence d'un bon devenir neurologique (RC = 4.42 [IC95% = 1.05 - 18.56], p = 0.04). Une telle association n'a cependant pas été observée par rapport à la survie au congé hospitalier. Conclusion: L'administration de bêtabloquants semble associé à un meilleur devenir chez les patients en ACR avec un rythme initial défibrillable. Étant donné la nature du devis de ces études et leur petite taille, une étude prospective de qualité serait nécessaire afin de déterminer l'efficacité de cette classe de médicament et de faire une recommandation forte à ce sujet.