Le processus d'autonomisation des patient.es qui s'opéra en France au cours du XXe siècle peut, artificiellement, être divisé en trois grandes périodes marquées par les principes de solidarité, d'agentivité et d'autorité. Cette tripartition permet de mieux saisir les enjeux de ce mouvement et de comprendre en quoi l'avènement de la démocratie sanitaire, auquel il a abouti au début du XXIe siècle, consiste, par sa dépolitisation des enjeux d'autonomie, au renvoi des patient.es vers une forme de subalternité qu'incarnent, paradoxalement, les nouvelles figures de patient expert ou partenaire.