La faune d'un hydrosystème intègre la variabilité spatio-temporelle de l'environnement. Les espèces présentant les caractéristiques biologiques et les stratégies écologiques les plus appropriées à chaque type d'habitat de la mosaïque fluviale sont supposées sélectionnées. Certaines combinaisons d'adaptations sont donc susceptibles d'être plus particulièrement rencontrées dans certains habitats, compte-tenu de leurs caractéristiques environnementales. Par conséquent, une utilisation pertinente des informations autécologiques connues sur les différentes unités systématiques d'un peuplement, doit permettre la restitution et le suivi de certaines des caractéristiques environnementales d'un biotope à travers l'évolution qualitative et quantitative de son peuplement faunistique. Les mésohabitats les plus représentatifs de douze stations situées sur des cours d'eau d'ordre 1 à 4 appartenant à trois bassins versants du Nord-Est de la France et couvrant un large éventail de situations mésologiques ont été échantillonnés au filet-Surber au printemps et à l'automne 1993 et 1994. Les caractéristiques biologiques et les stratégies écologiques des organismes aquatiques rencontrés sont décrites par 13 variables s'exprimant selon différentes modalités. La confrontation des connaissances acquises sur l'autoécologie des taxons et de la dynamique spatio-temporelle du peuplement autochtone génère une information claire sur l'organisation et le fonctionnement de la communauté benthique, les caractéristiques de l'environnement et sur leurs modifications éventuelles, à différentes échelles spatiales (mésohabitat, station, bassin...). A chaque type de mésohabitat correspond une communauté benthique qui présente une combinaison originale de traits biologiques et de stratégies écologiques. Les taxons de cette communauté peuvent alors restituer une information pertinente sur les propriétés des mésohabitats qu'ils colonisent, que ce soit en terme de stabilité, de diversité et/ou de potentialités trophiques des niches écologiques proposées.