Introduction. Deux espèces de pitaya coexistent à la Réunion : Hylocereus undatus et H. costaricensis. Ces deux espèces, introduites, s'y reproduisent végétativement et, bien qu'elles fleurissent, ne produisent que rarement des fruits. Une étude a donc été menée pour vérifier les causes de l’improductivité de ces espèces et apprécier le rôle d’éventuels agents pollinisateurs. Matériel et méthodes. Deux modes de pollinisation libre (nocturne ou diurne) et deux modes de pollinisation contrôlée (croisement interspécifique manuel et autopollinisation) ont été comparés sur une parcelle plantée avec les deux espèces H. undatus et H. costaricensis intercalées. Les observations ont porté sur la viabilité du pollen, la nature des agents pollinisateurs, les conditions de pollinisation et la fructification. Résultats. Nous avons vérifié que l’absence de productivité des deux clones d’Hylocereus en conditions naturelles était due à leur auto-incompatibilité. En effet, aucune fécondation n’a été observée sur les 200 autopollinisations effectuées en 1999. Cette auto-incompatibilité n’est pas liée à une stérilité du pollen dont la viabilité in vitro s’est révélée satisfaisante. D'autre part, si les abeilles jouent un rôle dans la fécondation des deux clones, les fruits résultant de ces pollinisations libres sont significativement moins lourds que ceux issus d’une pollinisation manuelle croisée. Discussion et recommandations. Seule une pollinisation croisée et manuelle peut donc permettre aux deux clones d’Hylocereus présents sur l’île de la Réunion de produire des fruits de qualité. Un itinéraire technique de fécondation est proposé.