Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) sont à ce jour les antidépresseurs les plus prescrits dans le traitement de l’épisode dépressif caractérisé. Cependant de plus en plus d’études s’interrogent sur leurs risques de saignements dus à une inhibition de l’agrégation plaquettaire ainsi qu’à une augmentation de la sécrétion d’acide gastrique. Ces effets dépendent du degré d’inhibition de la recapture de la sérotonine de la molécule. Le risque hémorragique semble essentiellement situé au niveau gastro-intestinal haut, avec peu de micro saignements cérébraux en population générale. La co-prescription d’acide acétyl salicylique et/ou d’anti-inflammatoires non stéroïdiens majore le risque, alors que celui-ci semble atténué par la prescription d’inhibiteurs de la pompe à protons. Via l’inhibition du cytochrome P450, le risque est majoré lorsque l’antidépresseur est associé au Warfarin ou au Clopidogrel, plus particulièrement pour la Fluoxétine et la Fluoxamine, et de manière moins importante pour la Sertraline et le Citalopram. Il est également discuté l’arrêt du traitement ou, en fonction de l’évaluation clinique, du switch par une autre classe d’antidépresseurs 15 jours avant une chirurgie chez les patients à hauts risques de saignements. Ces données doivent être prises en considération dans l’évaluation de la balance/bénéfice risque lors de la prescription d’un traitement antidépresseur.