La santé mentale ne se limite pas au seul champ de la psychiatrie, mais concerne autant tous les secteurs d’activité que la population générale elle-même.
Le champ des professionnels intervenant dans le champ de la santé mentale est cloisonné et dispersé. Organiser des niveaux cohérents de prise en charge, permettre la compréhension des troubles psychiques, fluidifier les parcours, lutter contre la stigmatisation, voici l’enjeu des conseils locaux de santé mentale (Clsm), exemple de démocratie sanitaire de territoire. C’est en effet un lieu de concertation et de coordination co-construit entre les élus locaux, la psychiatrie publique, les usagers, les aidants et tous les services sanitaires et sociaux. L’objectif est de définir en commun des politiques locales et des actions permettant l’amélioration de la santé mentale de la population.
La psychiatrie publique a un rôle essentiel mais pas unique, dans la participation pleine et active aux actions en faveur de la santé mentale des populations. C’est le changement de paradigme, passer des soins aux personnes aux actions de prévention pour un territoire pensé comme lieu de vie de citoyens. Le Clsm conduit les acteurs à penser une réponse collective aux problèmes de santé mentale, ce qui implique de :
– demander aux élus de piloter les actions pour leurs concitoyens;
– faire participer tous les acteurs (soins, social, éducation.) aux orientations de la politique locale de santé mentale;
– considérer l’hospitalisation comme une alternative aux soins dans la cité, en passant des services de psychiatrie publique hospitaliers, à des services territoriaux, organisant les soins au plus près des citoyens afin d’éviter les hospitalisations, par le déploiement systématique d’équipes mobiles et des hospitalisations à domicile;
– renforcer les actions de santé communautaire en reconnaissant l’expertise des usagers et leur participation effective et concrète à l’élaboration et à la mise en œuvre d’une politique de santé mentale.