Bien que rédigées entre 539 et au plus tard 338 avant n. è., elles forment un corpus assez restreint ; mais ce n'est ni leur petit nombre, ni le caractère étrange de l'alphabet cunéiforme servant à noter le vieux perse, ni les formes presque abâtardies des versions akkadiennes et elamites qui les ont tenues à l'écart de la curiosité des historiens. De fait, à part la stèle de Suez faite pour commémorer le désensablement du canal au temps de Darius Ier et le texte de Bisotun sur lequel on reviendra, les inscriptions royales achéménides n'ont pas été conçues par les signataires comme des relations de leur histoire.
A longueur de lignes, ces inscriptions établissent et glorifient le statut du Grand Roi, son rôle héroïque et moral, dans son rapport avec le dieu « national » des Perses, face au peuple perse et sur l'étendue du territoire achéménide, le tout sans égard aux événements survenus dans l'histoire, mais comme au-dessus de la mêlée du temps.