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La Section de Langue Française de Londres

Published online by Cambridge University Press:  18 December 2008

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M. Molnar vient de nous dire quelles difficultés il y avait à étudier la proscription française à Londres, en Angleterre, combien peu de progrès – à notre connaissance – avaient été faits en ce sens, jusqu'à ce jour. Quel guêpier ici en effet! les témoignages de Marx, de Vermersch, qui pourtant ne s'aimaient guère, s'accordent sur ce point. II arrive quelquefois que la fortune se montre secourable à l'historien. Nous avons retrouvé égaré dans les Papiers Descaves de 1'I.I.S.G., un document qui ne nous semble pas de médiocre importance: la délégation donnée à B. Le Moussu par la «Section de Langue Française de Londres», pour la représenter au Congrès de La Haye. Nous le livrons au lecteur, et surtout au chercheur, sous sa forme brute avec le minimum de commentaires.

Type
«Diaspora» et Retour: I Proscriptions
Copyright
Copyright © Internationaal Instituut voor Sociale Geschiedenis 1972

References

page 318 note 1 Vermersch, lettre à Vuillaume du 12 août 1872, citée dans M. Vuillaume, Mes Cahiers rouges, X. – Proscrits, p. 35: «Ici c'est un pêle-mêle, un tohu-bohu, une confusion, une cour du roi Pétaud à faire se tordre de rire un caricaturiste […] Naturellement celui-ci exclut celui-là qui fulmine contre cet autre qui appelle ce quatrième mouchard qui traite le cinquième de traître qui demande des comptes à ce sixième qui ayant emporté la caisse boit, mange, rigole et se fout des cinq autres comme de l'an quarante…’ Rangera-t-on déjà parmi les membres de cette «cour du roi Pétaud’ les adhérents de notre Section de Langue Française?

page 318 note 2 Dossier Bourdeille.

page 318 note 3 Sur cette section et la querelle qui l'opposa au Conseil général, voir tout particulièrement Leaning, A., Archives Bakounine, t. II, Michel Bakounine et les conflits dans l'lnternationale, 1872, pp. 442451, notes 297 à 300.Google Scholar

page 319 note 1 Minutes 1871–1872, pp. 77–78. Voir aussi la séance du 21 novembre 1871, p. 41.

page 319 note 2 Ibid., p. 96. C'est à tort, me paraît-il, que les éditeurs russes des Minutes considèrent les statuts dont il est fait ici mention, comme ceux d'une nouvelle, d'une troisième section française. De Wolffers, qui n'est pas porté sur la liste de la section a démissionné du Conseil général le 27 juillet 1872: ibid., p. 314.

page 319 note 3 Freymond, J., Recueil, t. II, p. 280.Google Scholar

page 319 note 4 Correspondance F., Engels – P. et L. Lafargue, Editions Sociales, Paris 1956, t. I, p. 20.Google Scholar

page 319 note 5 A.H.G., pièce non cotée: Correspondance du journal La Marseillaise.

page 320 note 1 Voir la liste des noms des adhérents de celle-ci dans A. Lehning, op. cit.: Avoine fils, Avrial, A. Barré, Bastelica (Marseille), V. Bonneaure, Bossens, Cirode (section de Vaugirard), Chalain (Vaugirard puis Batignolles), J.-B. Chau-tard (Sociale des Ecoles), Davoust (Batignolles), Doby (Batignolles), A. Dupont (Batignolles?), G. Durand (Chambre syndicate des Bijoutiers), Gobert (XIIIe arrondissement), Husson, B. Landeck (Sociale des Ecoles), Laroque, E. Lever-days, Lohay, A. Lonclas, Magdonel (Faubourg-du-Temple), Maréchal, L. A. Moreau (Batignolles), Neveux (XIIIe), Ch. Niémers (Sociale des Ecoles), J. Olivier (Batignolles), H. Piednoir (Gravilliers), E. Roullier (Sociale des Ecoles), Schmeltz (Malesherbes), L. Sornet, Tanguy (Gravilliers), Theisz (Bronziers et Chambre fédérale), E. Vermersch, Wauthier, I. Wolff.

page 320 note 2 On doit pouvoir aussi compter G. Bertin (n° 44), qui est selon toute probabilité l'ancien secrétaire de la Commission du Travail et de l'Echange (mais il est dit ici peintre, alors que – s'il s'agit du même – sa profession en 1871 était celle de lithographe), Alexis Dardelle, colonel d'Etat-major. On trouvera dans J. Maitron, D.B.M.O.F., les biographies de: E. Bauche, Beucher, Th. Blond, Brignolas, E. Bourdeille, Bugnon, G. Carnovale, G. Chaboud, Chol (militant lyonnais bien connu), A. Dardelle, L.-J. Delhaye, Fondeville, Gourlet, L. de Kuksz, D. Lapie, Le Moussu, Lebas fils, Marguerittes, N. Maujean, D. Parigot, J. Rinck, Valeille, sans compter naturellement Frankel, Rochat et Serraillier. Avaient assisté, au titre de «visiteurs», aux séances du Conseil général de juin et juillet 1871 un de Baufort, qui pourrait bien être le n° 32, Beaufort, Légé, peut-être le même que le n° 55 Léger, et Rovart, n° 33. Selon J. Maitron, D.B.M.O.F., Rovart serait le pseudonyme ou le surnom de J. Pauvert, Directeur de la Télégraphie pendant la Commune; mais ce dernier était employé au télégraphe de son métier, alors qu'ici Rovart est désigné comme étudiant en droit.

page 320 note 3 Freymond, Voir J., Recueil, t. II, pp. 329330Google Scholar, la liste de délégués au Congrés, et, passim, les interventions de ceux qui nous intéressent: en effet parmi les membres de la Section de Langue Française sont, outre Le Moussu, délégués au Congrès Frankel, «pour une section française», et Serraillier, «pour le Conseil général». On a pu prétendre que Marx avait «fabriqué» sa majorité au Congrès. Ne demandait-il pas à Sorge, le 21 juin 1872, des mandats, en blanc en somme, pour les Allemands, les Irlandais, «Les Français […] G. Ranvier, Auguste Serraillier, Le Moussu, Ed. Vaillant, F. Cournet, Ant. Arnaud»? (Correspondance Fr. Engels – K. Marx et divers. Publiée par F. A. Sorge, Costes, Paris 1950, t. I, p. 87). II faut souligner que dans le cas de Le Moussu au moins, il y a délégation régulière d'une section. Au Congrès, Le Moussu s'est fait violent accusateur des «Jurassiens»; il s'est prononcé pour l'exclusion de Bakounine, de Guillaume et de Schwitzguébel; il a signé la motion contre l'abstention en matière politique, voté les articles 2 et 7a, voté également le déplacement du Conseil général à New York; bref, et en tous points, 1'orthodoxie incarnée. La suite va montrer qu'elle fut mal récompensée.

page 321 note 1 Correspondance Fr. Engels – K. Marx et divers, op. cit., t. I, p. 200. Dans sa lettre à Sorge des 12–17 septembre 1874, ibid., p. 207, Engels est plus explicite encore et éetend le réquisitoire átoute l'émigration française: «L'émigration française est tout à fait divisée; ils se sont tous brouillés entre eux, et avec tout le monde du reste, pour des motifs purement personnels, affaires d'argent presque toujours, et nous sommes à peu près débarrassés d'eux. Ces gens voudraient tous vivre sans travailler réellement, ont la tête pleine de prétendues inventions qui doivent produire des millions […]. Mais si quelqu'un est assez simple pour marcher, il est refait de son argent et par-dessus le marché traité de bourgeois. Celui qui s'est comporté le moins proprement est Le Moussu, qui s'est révélé escroc. La vie de bohême menée durant la guerre, la Commune et l'exil, a cruellement démoralisé ces gens…» Belle ressemblance avec l'appréciation de Vermersch, citée plus haut!

page 322 note 1 Ibid., t. I, p. 227. Il y a là probablement encore une affaire d'argent, qui semble née des difficultés qu'on rencontra à rembourser à Serraillier ses frais lorsqu'on l'envoya au Congrès de Genève de 1873. L'argent toujours! Et, semble-t-il, dès 1871: on ne peut s'empêcher de penser à ce passage de la réponse d'E. Teulière, membre de la section française de 1871 (la première) en réponse aux «Pretendues scissions»: «Après le grand désastre, nous arrivons à Londres meurtris, mais pleins d'espoir. Nous espérions y trouver des amis comme nous en avions trouvé en Belgique. Notre espoir fut de courte durée. Notre réception à Holborn fut mauvaise. Le mot de mendiant fut même prononcé par K. Marx et vivement relevé par l'un de nous, Roullier…», reproduit in J. Freymond, Re-cueil, t. II, p. 297. – En ce qui concerne cependant Serraillier plus précisément, peut-être ses difficultés avec Marx ont-elles commencé dès La Haye, où, si l'on en croit J. Guillaume, quelques heurts auraient déjà eu lieu en coulisse entre les deux hommes (J. Guillaume, L'Internationale.…, t. II, p. 327). Selon ce dernier, Serraillier aurait forcé Marx, par des moyens qui n'étaient peut-être pas très loyaux, à accepter un départ de Londres du Conseil général. Cela ne Concorde guère avec ce que nous savons de l'attitude de Marx sur ce point. Mais n'est-il pas possible que Guillaume ait interprété de travers une querelle qui déjà s'amorçait?