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Frege et les termes sans référence*

Published online by Cambridge University Press:  01 June 1975

Eike-Henner W. Kluge
Affiliation:
Université de Victoria

Extract

Une propriété décisive du langage quant à la fiabilité de l'expression des pensées, est sa disposition à créer des noms propres auxquels ne correspond aucun objet. Cela n'a pas de conséquences sérieuses quand cela arrive dans la fiction que tout le monde comprend comme telle. Il n'en est pas de même quand cela arrive dans un exposé qui se prétend strictement scientifique. Un exemple particulièrement singulier est ici la formation de noms propres sur le modèle de «l'extension du concept ‘a’», ainsi, «l'extension du concept d'étoile fixe». En vertu de l'article défini, cette expression semble désigner un objet. Linguistiquement parlant, cependant, il n'y a pas d'objet qui puisse être ainsi désigné.

Type
Articles
Copyright
Copyright © Canadian Philosophical Association 1975

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References

1 Le terme: Nachlass servira à indiquer cet ouvrage.

2 Zeitschrift für Philosophie und philosophische Kritik, N.F. vol. 100 (1892). pp. 25–50. Toutes les références renverront à cette édition de l'essai. Plusieurs traductions anglaises sont disponibles, par exemple, «On Sense and Reference» par M. Black (The Philosophical Review, LVII, 1948, pp. 207–230), «On Sense and Nominatum» par H. Feigl (Readings in Philosophical Analysis, Feigl and Sellars. eds, New York, 1949, pp. 85–102). Ce texte a été traduit en français sous le titre « Sens et denotation» par C. Imbert (Écrits logiques et philosophiques de Frege. éd. du Seuil, Paris 1971, pp. 102–126).

3 Ibid, p. 26. (Écrits logiques el philosophiques, p. 103) Voir aussi, «Uber die Begriffsschrift des Herrn Peano und meine Eigene», Berichte ü.d. Verhandlungen der Kömiglichen Sächischen Ges. d. Wissenchft — zu Leipzig, Math. — phys. Klasse. 1896, vol. 48, pp. 361–378, republié dans Gottlob Frege, Kleine Schriften, 1. Angelelli, edit. (Hildesheim. 1967). pp. 220–233, p. 226 de ce volume. Toutes les références des articles de Frege publiées — «Sens et dénotation» excepté — renverront à cet ouvrage.

4 «Sens et référence», p. 31: «Un nom propre (mot, signe, combinaison de signes. expression) exprime son sens, dénote ou désigne sa référence.» (Écrits logiqnes et philosophiques, p. 107).

5 Cf. Angelelli, pp. 344 et suivantes, 353 et suivantes, 362, 371 et passim., «Sens et reference», pp. 27–29, particulièrement p. 29; Nachlass, p. 7 — pour se limiter à quelques citations.

6 Voir Angelelli. p. 359.

7 Cf. Nachlass, pp. 135 et suivantes.

8 Ibid., pp. 209 et 234.

9 «Sens et référence», p. 27, cf. Nachlass, pp. 133 et suivantes, 208, 210, etc.

10 Loc. cit.: voir aussi Naclilass, pp. 136, 224, etc.

11 «Sens et references, pp. 26–27 (Ecrits logiques et philosophiqiws. 104): voir aussi ibid., p. 35; Angelelli, p. 350.

12 Ibid., p. 27.

13 Ibid, pp. 35–36; voir aussi Gottlob Frege: On the Foundations of Geometry and Formal Theories of Arithmetic, traduit et édité par E.W. Kluge (Yale, 1971). p. 60 (cité dans la suite sous l'abréviation Kluge).

14 Plusieurs passages des écrits de Frege traitent de cela. En voici simplement quelques-uns: «Sens et référence» pp. 32 et passim, Angelelli, p. 226, Nachlass, pp. 126 et suivantes etc.

15 Cf. «Sens et références», p. 32.

16 Ibid. pp. 34 et passim. II y a d'autres références (trop nombreuses pour être citées) dans presque tous les écrits de Frege ayant trait aux propositions.

17 Je remercie les éditeurs des archives Frege d'avoir mis à ma disposition un exemplaire du manuscrit dactylographié, et de m'avoir autorisé à le reproduire. La lettre elle-même va figurer dans un prochain volume de la correspondance de Frege.

18 Frege lui-même n'employait pas le terme «langage naturel» dans ce contexte.

19 Cf. Nachlass, pp. 288–89 et passim.

20 «Sens et référence», p. 41; diverses formules dans ce sens apparaissent in Angelelli. pp. 135, 205; Kluge, p. 108; Nachlass, pp. 128, 135, 272, etc.

21 Frege considère la copule comme une partie de l'expression prédicative. Cf. Angelelli, p. 169, Les Fondements de l'arithmétique, vol. II,§66, Nachlass, p. 106, etc.

22 Kluge, p. XIV, voir particulièrement notes 3 et 4 pour des références détaillées.

23 Voir ibid., pp. XV et suivantes, pp. 33 et suivantes: Angelelli pp. 126 et suivantes, 134 et suivantes, 177–178, etc.

24 Ibid., pp. 33–35.

25 Angelelli, pp. 128 et suivantes.

26 Je m'en tiens ici aux fonctions du premier niveau, et aux fonctions d'expressions ou noms.

27 Angelelli, p. 129.

28 Cf. «Sens et référence», pp. 33 et suivantes, oû tout le contexte implique cette distinction.

29 Frege insistait sur le fait qu'il n'y en a que deux: cf. «Sens et référence», p. 34 — Voir aussi Angelelli, pp. 128 et suivantes, pp. 133 et suivantes.

30 Voir partie I de ma thèse inédite, Functions and Things, a study of the metaphysics of Frege and Wittgenstein (Ann Arbor, 1968).

31 Cf. Les fondements de I'arithmétique, vol. 11 § § 56 et suivantes; Angelelli pp. 224, 235, 236; Kluge, pp. 61–69; Nachlass, pp. 168, 259 et suivantes, 262; etc.

32 Les fondements, vol. I, p. 45; Angelelli, pp. 167–168: etc.

33 Les fondements, vol. I, p. 45.

34 Cf. plus haut, note 31.

35 Cf. «Sens et référence», pp. 32 et suivantes.

36 Dans ce contexte, «nom» ne signifie pas nom propre majs expression à référence unique. Cet usage, comme il apparaitra bientôt, est propre à Frege. Voir aussi Les fondements, vol. 1, p. 45 et passim.

37 Nachlass, p. 45.

38 In loco citato.

39 Comme cela a été signalé plus haut (note 36) les deux sont employés de façon synonyme.

40 Loc. cit.

41 Il faut rappeler ici que pour Frege, une proposition est le nom propre d'une valeur de vérité.

42 À proprement parlé. la condition 2 est redondante. Notons aussi que les conditions relatives aux noms propres sont en fait plus compliquées. Pour notre objectif, cependant, cela suffira.

43 Nachiass, p. 135.

44 Ibid., p. 133.

45 Angelelli, p. 123.

46 Nachlaas, p. 194.

47 Cf. «Sens et référence», p. 34.

48 Ibid., p. 35 (Trad. Française C. Imbert. Écrits logiques et philosophiques, p. 111).

49 Et il y a autant de sens que de propositions distinctes — Cf. ibid., pp. 27 ainsi que 35.

50 Et il existait pour Frege, cela va sans dire, vu qu'il le considérait comme un objet.

51 Ainsi, ce qui est considéré comme simple dans un systéme ne Test pas nécessairement dans un autre.

52 Kluge, p. 59 (voir aussi ibid., pp. 8, 60, 61, 64 et passim. Nachlass, pp. 6, 254, etc., Les fondements, pp. 3–4 pour ne donner que quelques exemples).

53 Kluge, pp. 8, 9.

54 Nachlass, p. 227. Ce que j'ai dit des références découle de ce qui précède ainsi que de la thèse de Frege relative aux relations reciproques entre le sens et la reference, que j'ai également discutée ci-dessus.

55 Loc. cit.

56 Loc. cit.

57 Loc. cit.

58 Dans la suite de cet exposé, je suivrai l'usage de Frege et n'appellerai définitions que celles-ci.

59 Cf. ci-dessus pp. 262–263.

60 Cf. Kluge, pp. 35–36.

61 Dans le cadre de cet expose, j'ignorerai la théorie frégéenne des fonctions de même niveau.

62 Frege cite un cas bien connu qui ne remplit pas cette condition: l'argument ontologique dans la preuve de l'existence de Dieu. Cf. Kluge, pp. 32, 76–77.

63 Kluge, pp. 60–61.

64 Nachlass, pp. 225 et passim; Kluge p. 24.

65 Cf. Ibid., pp. 226 et suivantes et passim.

66 Remarquons en passant que la thèse de la transparence logique jointe à l'affirmation que les primitifs ne peuvent être définis (cf. Angelelli. pp. 162–168: Les Fondements, vol. II §147, note I) fournit un autre argument, si besoin est, en faveur de la thése que Frege acceptait la doctrine des simples absolus.

67 Cela découle de la polémique de Frege contre Thomae: cf. Kluge, pp. 121 et suivantes. Cela découle aussi du fait qu'ils ne peuvent être definis mais seulement explicités. Ce qui signifie que s'ils entrent jamais dans le système, ils doivent y entrer en tant que termes ayant une signification et une dénotation. Les explications, en définitive, sont présupposées par le système. Sur les explications, cf. Kluge, p. 59.

68 Pour plus de details sur les références complexes, voir ce que dit Frege des agregats. Cf. Nachlass, p. 196: «En fin de compte, nous pouvons dire que tout objet dans lequel nous pouvons distinguer des parties est un agrégat: par exemple, le système planétaire, un tas de sable, un grain de sable, un morceau de musique, une corporation. «Il étendait même cela aux molécules d'un grain de sable, etc. L'absence de co-exemplification est certainement évidente dans le quatrième exemple cité: le morceau de musique. Cependant, tous sont dits être des objets.

69 Cf. p. 263 ci-dessus.

70 Cf. p. 264 ci-dessus.

71 Pour une brève défense de cette thèse, cf. Kluge, «Introduction». Pour une analyse détaillée, voir ma thèse, partie 1, particulièremen t le chapitre III, et aussi mon étude «Freges Begriff des Logischeinfachen» qui paraitra dans un Frege-Festschrift édité par B. Kienzle & M. Schirn (Fromman, 1975).

72 «Sens et référence», p. 27. Cette thèse est tres ressemblante à celle de Wittgenstein sur les objets.

73 Ibid., pp. 35–36.

74 Cf. Nachlass, p. 19. Bien que Frege ne le dise pas explicitement. étant donné sa théorie de la transparence ontologique du langage, cette conséquence suit d'elle-même.

75 «Sens et référence», p. 27.

76 La discussion de ce point est assez longue. Elle implique une analyse de la prédication fausse, de la prédication négative et de la théorie frégéenne des objets. Un semblant de discussion en est donné ci-dessous.

77 Ibid., p. 35.

78 Cela ne devrait poser aucun problème, bien au contraire. Car cela s'accorde très bien avec la thèse de Frege selon laquelle ce sont les sens, les pensees — qui sont vrais ou faux, ceux-ci étant des entités incorporelles, et leur valeur de vérité ne changeant pas avec le temps.

79 Cf. Kluge. p. 62. Le contexte est ici celui des mathématiques, mais de ce que dit Frege par la suite au sujet de la référence (Cf. Les fondements, §§56 et suivants) il est clair que l'on peut sortir de ce cadre. Cf. Natchlass, pp. 224 et suivantes.