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Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
Le nationalisme n'est pas l'amour du sol natal. Il recèle sans doute plus de haine que d'amour. Et il n'est pas seulement la conscience prise par les citoyens d'appartenir à une communauté territoriale, politique et morale douée de caractères propres. Il est l'exaltation de ces particularités, l'affirmation qu'elles constituent une supériorité, la foi en une mission : celle d'offrir ou d'imposer au voisin ces qualités exceptionnelles et, en dernière analyse, de réformer le monde selon ces normes nationales.
Un tel programme suppose que la passion nationale soit populaire. Elle n'apparaît, en effet, dans son plein développement qu'aux temps modernes et s'affirme avec le progrès de l'instruction et des facilités de communication. Et, populaire, le nationalisme se place d'abord, politiquement, à gauche.