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Pratiques de la dot en France au XIXe siècle

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Florence Laroche-Gisserot*
Affiliation:
Université Paris XII

Extract

La dot n'est pas la seule forme de prestation matrimoniale. Comme chacun le sait, on observe, en gros, deux systèmes. Dans l'un, et on y range pour simplifier le cas du douaire, c'est le mari ou sa famille qui doivent apporter lors du mariage des biens ou des valeurs destinés à la femme ou à sa famille. Dans l'autre, c'est la femme qui, en se mariant, apporte un patrimoine. Dans le premier cas, il s'agit soit d'un douaire, soit de ce que les Anglo-Saxons appellent « bridewealth » ou « brideprice » et que l'on hésite à désigner comme « prix de la mariée » ou « dot à rebours » comme le font certains, pour préférer l'expression « compensation matrimoniale ».

Summary

Summary

The dowry-which was shaped by, though it antedated, Roman Law, and was distinct from, and perhaps even in contradiction with, matrimonial compensations paid by the husband in other cultures (it was, however, momentarily supplanted by such compensations in the West)—has often been considered by jurists to be an instrument of succession strategy which worked to women's disadvantage. But a dowry was also an instrument of matrimonial strategy benefitting the two families involved in any given marriage. The 19th century, with its Civil Code legislation, is a especially propitious period for studying the slippage which took place allowing one aspect to prevail over the other. During this same period, dowries became less and less frequent although the sums involved reached new highs.

Type
Usages du Droit
Copyright
Copyright © École des Hautes Études en Sciences Sociales, Paris, 1988

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References

Notes

1. On peut regretter que les travaux souvent remarquables des historiens du droit qui auraient pu, si on pense en particulier aux lumières apportées sur les origines du douaire d'Ancien Régime, nourrir le débat, commencent seulement à être exploités par les ethnologues. Voir en particulier l'oeuvre de l'ethnologue anglais J. Goody, et plus spécialement Inheritance, Property and Women dans Goody, J., Thirsk, J., Thompson, E. P., Family and Inheritance. Rural Society in Western Europe 1200-1800, Cambridge, Cambridge University Press, 1976, 421 p.Google Scholar, et Goody, J., L'évolution de la famille et du mariage en Europe, Paris, Armand Colin, 1985, 301 p.Google Scholar, ainsi que Histoire de la famille (sous la direction de A. Burguière, C. Klapisch-Zuber, M. Seqalen, F. Zonabend), Paris, Armand Colin, 1986. Sur l'histoire de la dot, voir Hugues, D., « From Brideprice to Dowry in Mediterranean Europe », Journal of Family History, 1978, n° 3, pp. 262296.Google Scholar

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21. Auteur de la brochure précitée Le droit d'aînesse, il y mêle la critique féministe — saintsimonienne — du système des dots et une anticipation sur les thèses de Le Play quant aux partages, mais s'avoue, dans sa correspondance, coureur de dot.

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65. On peut entrevoir dans le développement des dots en rente un indice supplémentaire de la réorientation matrimoniale de la dot au xixe siècle.

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71. J.-P. Chaline, op. cit., p. 263. Madame Lavignasse à Bordeaux a noté cette hausse en partant des années 1811-1812, d'abord pour les professions libérales et fonctionnaires (1856-1857), puis pour les officiers (1886-1887), op. cit., p. 347.

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