Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
Jack Goody a mis en lumière l'importance, dans les élites de propriétaires fonciers, du phénomène familial consistant dans le manque d'enfants et d'héritiers directs. D'un point de vue démographique, c'est généralement environ un cinquième des couples qui restent sans enfants, et un autre cinquième qui n'ont que des filles : ce sont donc de l'ordre de 40 % des familles qui n'ont pas de fils. Il en résulte une discontinuité qui pouvait poser divers problèmes sociaux. Déjà les sociétés antiques avaient créé toute une gamme d'institutions et de pratiques permettant de suppléer les fils manquants. La première forme du problème est qu'il n'y ait pas d'enfant du tout. Si le mari était mort sans en laisser, en Israël le lévirat obligeait le frère du défunt à prendre la veuve pour épouse dans le but de relever le nom du premier.
The present article, a study of kinship within the nobility, offers a comparative analysis of the political events represented by the crisis in dynastie succession throughout the 14th and 15th centuries. The fact that noble lineages had no children and notably no sons, became even more frequent due to the demographic crisis and to a high masculine mortality rate caused by violent deaths. This phenomenon became an important total social fact. In order to compensate for the physical extinction of the lineages, noble society sought to achieve social perpetuation by transmitting to the female filiation the patrimony and lineage identity. A system became crystallized, comprising heraldic pratices, types of descent and types of alliances, homogamic and hypogamic. It is within the framework of this System that the crisis of dynastie succession were met. Notably in the Dauphine inheritance (1343), in that of the Brittany Dukedom (1499-1532) and in the two Burgundian inheritances (1363, 1477) we can see the devolution of patrimony and of the maternai identity to the youngest sister after a homogamous marriage.