Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
Voici un ouvrage qui se présente comme une réflexion conduite à partir du marxisme sur les rapports complexes qui unissent les classes moyennes, la propriété et la mort. De la confrontation entre ces trois concepts naît une interprétation originale de l'évolution de notre société depuis deux siècles. Cette réflexion est alimentée par un constat et une interrogation.
Un constat banal assorti d'une hypothèse simple. Dans la France actuelle, les classes moyennes, bien loin d'avoir été phagocytées par les deux classes phares de l'idéologie marxiste (la bourgeoisie et le prolétariat), occupent un espace toujours élargi. Qu'est-ce qui représente le fondement de ces classes moyennes et détermine l'unité d'une masse aussi disparate ? Réponse : la détention d'un patrimoine ; c'est elle qui justifie que l'on parle de la classe moyenne.
1. Attali, J., AU propre et au figuré, une histoire de la propriété, Paris, 1988, 554 pGoogle Scholar. L'ouvrage de J. Capdevielle ne figure pas dans la bibliographie.
2. Siegfried, A., Tableau politique de la France de l'Ouest sous la IIIe République, Paris, 1913 Google Scholar. La petite propriété aurait des effets ambigus. Elle communique à ses détenteurs une mentalité démocratique ; elle les « leste » d'un poids conservateur.
3. Bois, P., Paysans de l'Ouest. Des structures économiques et sociales aux options politiques depuis l'époque révolutionnaire, Paris, 1960.Google Scholar
4. Cf. les travaux du Centre d'étude sur les revenus et les coûts, et notamment le numéro 49 des Documents du CERC intitulé Le patrimoine des Français.
5. Cf. le rapport rédigé par MM. Kessler et Masson sur les Tests de l'hypothèse des cycles de vie. Il s'agit d'une enquête dirigée par M. Strauss-Kahn dans le cadre des Recherches quantitatives sur l'économie française menées entre 1980 et 1985. Je m'inspire ici d'un résumé de ce rapport.
6. Ibid.
7. Il s'agit d'une enquête du Bureau d'Information et de Prévision économiques menée à partir des données accumulées par l'Insee, et de l'Institut français de démoscopie qui s'appuie sur un sondage auprès de 1 200 personnes. Le journal Le Monde en a rendu compte le 8 avril 1988.