Une approche conjointe de l’Holocène tardif
Published online by Cambridge University Press: 22 November 2022
Avec l’efflorescence des approches paléoscientifiques du passé, les historiens ont été confrontés à une multitude de nouveaux indices sur des phénomènes tant humains que naturels, des maladies aux migrations en passant par les transformations du paysage et le climat. Ces données inédites exigent une réécriture des récits portant sur les périodes lointaines, remettant en cause à la fois les fondements de l’autorité des sources historiques traditionnelles et la légitimité des personnes habilitées à narrer le passé aux sociétés contemporaines. Les travaux d’histoire appuyés sur les sciences humaines doivent embrasser ces nouveaux types d’indices ; cependant, pour y parvenir, il est nécessaire pour les chercheurs de s’engager dans cette voie de manière critique, comme ils le font pour les sources textuelles et matérielles. Cet article souhaite mettre en lumière les questions méthodologiques les plus essentielles, qui vont des échelles spatio-temporelles et de l’hétérogénéité des nouvelles preuves au rôle à attribuer aux méthodes quantitatives et à la place des données scientifiques dans la construction narrative. Il examine les domaines d’étude où les paléosciences se sont « immiscées » dans des champs et des sujets auparavant réservés aux historiens, notamment l’histoire socio-économique, climatique et environnementale. Les auteurs soutiennent qu’il est urgent pour ces spécialistes d’explorer activement ces pistes novatrices, s’ils entendent contribuer à l’évolution de notre compréhension des défis de l’Anthropocène.
With the efflorescence of palaeoscientific approaches to the past, historians have been confronted with a wealth of new evidence on both human and natural phenomena, from human disease and migration through to landscape change and climate. These new data require a rewriting of our narratives of the past, questioning what constitutes an authoritative historical source and who is entitled to recount history to contemporary societies. Humanities-based historical inquiry must embrace this new evidence, but to do so historians need to engage with it in a critical manner, just as they engage critically with textual and material sources. This article highlights the most vital methodological issues, ranging from the spatiotemporal scales and heterogeneity of the new evidence to the new roles attributed to quantitative methods and the place of scientific data in narrative construction. It considers areas of study where the palaeosciences have “intruded” into fields and subjects previously reserved for historians, especially socioeconomic, climate, and environmental history. The authors argue that active engagement with new approaches is urgently needed if historians want to contribute to our evolving understanding of the challenges of the Anthropocene.
1 Sur l’ADN ancien, voir, par exemple, Carlos Eduardo G. Amorim et al., « Understanding 6th-Century Barbarian Social Organization and Migration through Paleogenomics », Nature Communications, 9-1, 2018, https://doi.org/10.1038/s41467-018-06024-4. Sur les sciences cognitives, voir en particulier le chapitre sur la neuro-histoire de Rob Boddice et Daniel Lord Smail, « Neurohistory », in M. Tamm et P. Burke (dir.), Debating New Approaches to History, Londres, Bloomsbury Academic, 2018, p. 313-318.
2 Sur l’avènement de l’Anthropocène et son utilisation en tant que concept par les historiens, voir le dossier « Anthropocène », Annales HSS, 72-2, 2017, p. 263-378.
3 Pour un travail récent et bien connu, voir Ulf Büntgen et al., « Cooling and Societal Change during the Late Antique Little Ice Age from 536 to around 660 A. D. », Nature Geoscience, 9-3, 2016, p. 231‑236.
4 Même s’il y a eu, par le passé, des phases pendant lesquelles la discipline historique a déjà manifesté un tel intérêt, notamment dans le contexte de l’école des Annales : voir par exemple le numéro spécial « History and Climate: Interdisciplinary Explorations », The Journal of Interdisciplinary History, 10-4, 1980. La « phase » contemporaine qui fait l’objet de cet article se distingue par les progrès considérables en matière de portée et de précision des données que les sciences de la nature sont capables de fournir aujourd’hui, mais aussi par l’accès sans précédent aux archives historiques rendu possible par la numérisation et le développement de nouvelles méthodes d’analyse du contenu.
5 Pour des exemples récents, voir notamment Nicholas P. Dunning, Timothy P. Beach et Sheryl Luzzadder-Beach, « Kax and Kol: Collapse and Resilience in Lowland Maya Civilization », Proceedings of the National Academy of Sciences, 109-10, 2012, p. 3652-3657 ; Steven Hartman et al., « Medieval Iceland, Greenland, and the New Human Condition: A Case Study in Integrated Environmental Humanities », Global and Planetary Change, 156, 2017, p. 123-139 ; C. E. G. Amorim et al., « Understanding 6th-Century Barbarian Social Organization… », art. cit. ; Joseph R. McConnell et al., « Lead Pollution Recorded in Greenland Ice Indicates European Emissions Tracked Plagues, Wars, and Imperial Expansion during Antiquity », Proceedings of the National Academy of Sciences, 115-22, 2018, p. 5726-5731 ; Dan Penny et al., « Geoarchaeological Evidence from Angkor, Cambodia, Reveals a Gradual Decline Rather than a Catastrophic 15th-Century Collapse », Proceedings of the National Academy of Sciences, 116-11, 2019, p. 4871-4876.
6 Grégory Quenet, Qu’est-ce que l’histoire environnementale ?, Seyssel, Champ Vallon, 2014.
7 L’une des applications les plus classiques du modèle d’histoire climatique se trouve dans l’article de Christian Pfister et Rudolf Brázdil, « Social Vulnerability to Climate in the ‘Little Ice Age’: An Example from Central Europe in the Early 1770s », Climate of the Past, 2-2, 2006, p. 115‑129. Pour l’approche de la « rétroaction », voir par exemple l’introduction de l’ouvrage de Richard C. Hoffmann, An Environmental History of Medieval Europe, Cambridge, Cambridge University Press, 2014, ainsi que Verena Winiwarter et Martin Knoll, Umweltgeschichte. Eine Einführung, Cologne, Böhlau, 2007.
8 On peut faire remonter cette tradition à Emmanuel Le Roy Ladurie, « Histoire et Climat », Annales ESC, 14-1, 1959, p. 3-34.
9 Dagomar Degroot et al., « Towards a Rigorous Understanding of Societal Responses to Climate Change », Nature, 591-7851, 2021, p. 539-550.
10 Adam Izdebski, « Palynology and Historical Research », in A. Izdebski et J. Preiser-Kapeller (dir.), A Companion to the Environmental History of Byzantium, Leyde, Brill, 2022 (à paraître).
11 Voir par exemple Robert M. D’Anjou et al., « Climate Impacts on Human Settlement and Agricultural Activities in Northern Norway Revealed through Sediment Biogeochemistry », Proceedings of the National Academy of Sciences, 109-50, 2012, p. 20332-20337.
12 Le coefficient de corrélation de Spearman estime à quel point la relation entre deux variables peut être décrite par une fonction monotone. Il s’agit d’un test de corrélation de rang qui ne nécessite aucune hypothèse sur la distribution des données, contrairement au coefficient de Pearson qui exige des variables normalement distribuées. Il est notamment approprié pour des variables ordinales. Le coefficient de Spearman prend des valeurs entre -1 et +1 et la relation entre les variables est d’autant plus forte que sa valeur est proche de -1 ou de 1. Par ailleurs, une corrélation positive signifie que lorsqu’une variable croît, l’autre variable a tendance à croître également tandis qu’une corrélation négative signifie que lorsqu’une variable croît, l’autre variable décroît.
13 Inga Labuhn et al., « Climatic Changes and their Impacts in the Mediterranean during the First Millennium A.D. », in A. Izdebski et M. Mulryan (dir.), Environment and Society in the Long Late Antiquity, Leyde, Brill, 2018, p. 65-88.
14 John Haldon et al., « Plagues, Climate Change, and the End of an Empire: A Response to Kyle Harper’s The Fate of Rome (1): Climate », History Compass, 16-12, 2018, https://doi.org/10.1111/hic3.12508 ; Timothy P. Newfield, « The Climate Downturn of 536-50 », in S. White, C. Pfister et F. Mauelshagen (dir.), The Palgrave Handbook of Climate History, Londres, Palgrave, 2018, p. 447-493, en particulier p. 467-474.
15 Relatives à l’étude des cernes annuels de croissance des arbres.
16 Ann England et al., « Historical Landscape Change in Cappadocia (Central Turkey): A Palaeoecological Investigation of Annually-Laminated Sediments from Nar Lake », The Holocene, 18-8, 2008, p. 1229‑1245.
17 Çetin Şenkul et al., « Late Holocene Environmental Changes in the Vicinity of Kültepe (Kayseri), Central Anatolia, Turkey », Quaternary International, 486, 2018, p. 107‑115.
18 Fernand Braudel, La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II, Paris, Armand Colin, 3 vol., 1949 ; id., « Histoire et Sciences sociales. La longue durée », Annales ESC, 13-4, 1958, p. 725‑753.
19 Terme employé pour la première fois dans un article publié il y a plus de cinquante ans : Emmanuel Le Roy Ladurie, « Aspects historiques de la nouvelle climatologie », Revue historique, 225-1, 1961, p. 1-20.
20 Christian Lamouroux, « Longue durée et profondeurs chronologiques », Annales HSS, 70-2, 2015, p. 359‑365.
21 La « question des échelles d’analyse » était l’une des préoccupations majeures au moment de la « crise » des Annales dans les années 1980 : « Histoire et sciences sociales. Un tournant critique ? », Annales HSS, 43-2, 1988, p. 291‑293. Pour un traitement plus complet du débat sur les niveaux « micro » et « macro » des échelles d’observation dans l’historiographie française, voir Jacques Revel, « Micro-analyse et construction du social », in J. Revel (dir.), Jeux d’échelles. La micro-analyse à l’expérience, Paris, Gallimard/Éd. du Seuil, 1996, p. 15‑36 ; id., « Paysage par gros temps », in A. Romano et S. Sebastiani (dir.), La forza delle incertezze. Dialoghi storiografici con Jacques Revel, Bologne, Il Mulino, 2016, p. 353‑369.
22 De telles approches ont également été proposées au sein de la tradition de l’école des Annales, si l’on pense au travail du laboratoire d’archéologie et d’histoire environnementale de Gênes, dirigé par Diego Moreno. Dans ce cas, un travail historique détaillé, en particulier dans le domaine de la géographie historique, constitue une nouvelle base pour l’interprétation de découvertes archéologiques et de données paléo-environnementales. Voir par exemple Giulia Beltrametti, Roberta Cevasco, Diego Moreno et Anna Maria Stagno, « Les cultures temporaires, entre longue durée et chronologie fine (Montagne ligure, Italie) », in C. Rendu et R. Viader (dir.), Cultures temporaires et féodalité. Les rotations culturales et l’appropriation du sol dans l’Europe médiévale et moderne, Toulouse, Presses universitaires du Midi, 2014, p. 235-258 ; Valentina Pescini, Carlo Alessandro Montanari et Diego Teodorico Moreno, « Multi-Proxy Record of Environmental Changes and Past Land Use Practices in a Mediterranean Landscape: The Punta Mesco Cape (Liguria – Italy) between the 15th and 20th Century », Quaternary International, 463, 2018, p. 376‑390.
23 Gérard Chouquer, L’étude des paysages. Essais sur leurs formes et leur histoire, Paris, Errance, 2000, p. 170-175.
24 Les plus exhaustives sont probablement deux études portant sur la fin de l’Antiquité : Michael McCormick et al., « Climate Change during and after the Roman Empire: Reconstructing the Past from Scientific and Historical Evidence », The Journal of Interdisciplinary History, 43-2, 2012, p. 169‑220 ; John Haldon et al., « The Climate and Environment of Byzantine Anatolia: Integrating Science, History and Archaeology », The Journal of Interdisciplinary History, 45-2, 2014, p. 113‑161. On peut aussi citer : U. Büntgen et al., « Cooling and Societal Change during the Late Antique Little Ice Age… », art. cit. L’étude de type enquête peut également être mise en œuvre sur une plus grande échelle, même au sein d’une monographie historique ; pour un exemple développé, voir Adam Izdebski, A Rural Economy in Transition: Asia Minor from Late Antiquity into the Early Middle Ages, Varsovie, Taubenschlag Foundation, 2013. Pour un exemple récent de l’application à grande échelle de cette approche, voir Lee Mordechai et al., « The Justinianic Plague: An Inconsequential Pandemic? », Proceedings of the National Academy of Sciences, 116-51, 2019, p. 25546‑25554.
25 Kristina Sessa, « The New Environmental Fall of Rome: A Methodological Consideration », The Journal of Late Antiquity, 12-1, 2019, p. 211-255.
26 De nombreux exemples existent, comme une étude relatant la présence de traces de pollution au plomb dans une carotte glaciaire du Groenland – très probablement liées à la production d’argent dans la péninsule Ibérique et en France durant l’Antiquité et le haut Moyen Âge – qui a servi à reconstituer le supposé PIB de Rome, bien que l’étude elle-même n’aille pas au-delà des inférences sur la croissance économique romaine (J. R. McConnell et al., « Lead Pollution Recorded in Greenland Ice… », art. cit.). Un autre exemple, encore plus parlant peut-être, est fourni par la base de données « Digitizing Historical Plague », mise en ligne en 2012 par une équipe formée majoritairement de scientifiques du climat : l’outil repose sur une lecture positiviste d’un catalogue incomplet et centré sur l’Europe occidentale d’épidémies de peste à la fin de la période médiévale et au début de l’époque moderne, publié dans les années 1970 et qui n’était pas destiné à être utilisé comme un jeu de données quantitatif complet sur la peste européenne à l’époque préindustrielle : voir l’article de Ulf Büntgen et al., « Digitizing Historical Plague », Clinical Infectious Diseases, 55-11, 2012, p. 1586‑1588, fondé sur l’ouvrage de Jean-Noël Biraben, Les hommes et la peste en France et dans les pays européens et méditerranéens, Paris/La Haye, Éd. de l’EHESS/Mouton, 2 vol., 1975. Depuis sa publication, et en particulier depuis mars 2020, ce jeu de données a servi de base à de nombreux articles sur l’épidémiologie, la démographie et les conséquences économiques de la peste noire et des épidémies de peste postérieures en Europe.
27 Laura Sadori et al., « Climate, Environment and Society in Southern Italy during the Last 2000 Years: A Review of the Environmental, Historical and Archaeological Evidence », Quaternary Science Reviews, 136, 2016, p. 173-188.
28 Ibid.
29 Une étude multi-indicateurs utilise différentes techniques analytiques pour examiner des matériaux de la même carotte de sédiments, ce qui permet de reconstituer un plus grand nombre de variables environnementales.
30 Philip Bes, Once Upon a Time in the East: The Chronological and Geographical Distribution of Terra Sigillata and Red Slip Ware in the Roman East, Oxford, Archaeopress, 2015 ; David K. Pettegrew, « Regional Survey and the Boom-and-Bust Countryside: Re-Reading the Archaeological Evidence for Episodic Abandonment in the Late Roman Corinthia », International Journal of Historical Archaeology, 14-2, 2010, p. 215‑229 ; Andrew Bevan et al., « Measuring Chronological Uncertainty in Intensive Survey Finds: A Case Study from Antikythera, Greece », Archaeometry, 55-2, 2013, p. 312-328.
31 Domenico Vera, « Fra Egitto ed Africa, fra Roma e Costantinopoli, fra annona e commercio. La Sicilia nel Mediterraneo tardoantico », Kokalos, 43/44, 1997, p. 33‑72.
32 Cela n’est cependant vrai que si l’on prend seulement en considération la chronologie de la mise en circulation des monnaies : certaines pièces peuvent être utilisées pendant des périodes bien plus longues et il est difficile d’estimer globalement la durée de leur circulation. Pour une discussion plus approfondie de cette question, voir Marcus Phillips, « Currency in Seventh-Century Syria as a Historical Source », Byzantine and Modern Greek Studies, 28-1, 2004, p. 13‑31.
33 Comme le font remarquer les auteurs, cela pourrait s’expliquer par la baisse de la productivité agricole de la Sicile, si cruciale pour le gouvernement impérial dans sa lutte pour se maintenir face au califat : L. Sadori et al., « Climate, Environment and Society in Southern Italy… », art. cit., p. 182. Voir également John Haldon, « Some Thoughts on Climate Change, Local Environment, and Grain Production in Byzantine Northern Anatolia », in A. Izdebski et M. Mulryan (dir.), Environment and Society in the Long Late Antiquity, op. cit., p. 200-206.
34 Christian Pfister et al., « Daily Weather Observations in Sixteenth-Century Europe », Climatic Change, 43, 1999, p. 111-150 ; Urs Gimmi et al., « A Method to Reconstruct Long Precipitation Series Using Systematic Descriptive Observations in Weather Diaries: The Example of the Precipitation Series for Bern, Switzerland (1760-2003) », Theoretical and Applied Climatology, 87, 2007, p. 185-199 ; Stephen O’Connor et al., « A Weather Diary from Donegal, Ireland 1846-1875 », Weather, 76-12, 2021, p. 385-391.
35 Joost Huijs, Reinhard Pirngruber et Bas van Leeuwen, « Climate, War and Economic Development: The Case of Second-Century BC Babylon », in R. J. van der Spek, B. van Leeuwen et J. L. van Zanden (dir.), A History of Market Performance: From Ancient Babylonia to the Modern World, Londres, Routledge, 2015, p. 128-148 ; Johannes Haubold, John Steele et Kathryn Stevens (dir.), Keeping Watch in Babylon: The Astronomical Diaries in Context, Leyde, Brill, 2019.
36 Elles ne sont néanmoins pas à l’abri d’éventuels biais. Par exemple, elles échouent souvent à saisir des changements de long terme dans des conditions climatiques ambiantes moyennes, en particulier si ces tendances se manifestent sur une période excédant la durée de vie d’observateurs individuels. Voir, sur ce point, l’introduction de Raymond Bradley et Philip D. Jones, « Climate since A.D. 1500 », in R. Bradley et P. D. Jones (dir.), Climate since A.D. 1500, Londres, Routledge, 1995, p. 1-16 ; M. J. Ingram, D. J. Underhill et G. Farmer, « The Use of Documentary Sources for the Study of Past Climates », in T. M. L. Wigley, M. J. Ingram et G. Farmer (dir.), Climate and History: Studies in Past Climates and Their Impact on Man, Cambridge, Cambridge University Press, 1981, p. 180-213. En effet, on rencontre la même difficulté pour reconstituer des changements de long terme à l’échelle de siècles ou de millénaires à partir d’échantillons de cernes d’arbres qui, pris individuellement, couvrent des périodes temporelles plus courtes : Edward R. Cook et al., « The ‘Segment Length Curse’ in Long Tree-Ring Chronology Development for Palaeoclimatic Studies », The Holocene, 5-2, 1995, p. 229-237.
37 Voir par exemple M. McCormick et al., « Climate Change during and after the Roman Empire », art. cit. ; Sébastian Guillet et al., « Climatic and Societal Impacts of a ‘Forgotten’ Cluster of Volcanic Eruptions in 1108-1110 CE », Scientific Reports, 10, 2020, https://doi.org/10.1038/s41598-020-63339-3 ; Günter Blöschl et al., « Current European Flood-Rich Period Exceptional Compared with Past 500 Years », Nature, 583-7817, 2020, p. 560-566.
38 Emmanuel Le Roy Ladurie, Histoire du climat depuis l’an mil, Paris, Flammarion, [1967] 2020, p. 474.
39 Cette rareté a été constatée depuis longtemps : Hubert H. Lamb, Climate, History and the Modern World, Londres, Routledge, 1995. Pour des exemples importants d’une telle utilisation, voir Michael McCormick, Paul E. Dutton et Paul A. Mayewski, « Volcanoes and the Climate Forcing of Carolingian Europe, A. D. 750-950 », Speculum, 82-4, 2007, p. 865-895 (ainsi que l’annexe statistique de Nick Patterson) ; Christian Pfister et al., « Winter Air Temperature Variations in Western Europe during the Early and High Middle Ages (AD 750-1300) », The Holocene, 8-5, 1998, p. 535-552.
40 Daniel McCarthy, The Irish Annals: Their Genesis, Evolution and History, Dublin, Four Courts Press, 2008.
41 Francis Ludlow et al., « Medieval Irish Chronicles Reveal Persistent Volcanic Forcing of Severe Winter Cold Events, 431-1649 CE », Environmental Research Letters, 8-2, 2013,http://dx.doi.org/10.1088/1748-9326/8/2/024035.
42 Voir Bruce M. S. Campbell et Francis Ludlow, « Climate, Disease and Society in Late-Medieval Ireland », Proceedings of the Royal Irish Academy, 120C, 2020, p. 159-249 ; Donnchadh Ó Corráin, « Ireland c.800: Aspects of Society », in D. Ó Cróinín (dir.), A New History of Ireland, vol. 1, Prehistoric and Early Ireland, Oxford, Oxford University Press, 2005, p. 549-608.
43 John Moreland, « AD536 – Back to Nature? », Acta Archaeologica, 89-1, 2018, p. 91-111.
44 Francis Ludlow, « Utility of the Irish Annals as a Source for the Reconstruction of Climate », thèse de doctorat, Trinity College Dublin, 2011 ; Daniel McCarthy et Aidan Breen, « Astronomical Observations in the Irish Annals and their Motivation », Peritia, 11, 1997, p. 1-43 ; Mark Williams, Fiery Shapes: Celestial Portents and Astrology in Ireland and Wales, 700-1700, Oxford, Oxford University Press, 2010.
45 De telles critiques ont souvent été formulées à l’encontre du travail d’Hubert H. Lamb et Gordon Manley (même si le caractère précurseur de leur travail a été souligné) : Astrid E. Ogilvie et Graham Farmer, « Documenting the Medieval Climate », in M. Hulme et E. Barrow (dir.), Climates of the British Isles: Past, Present and Future, Londres, Routledge, 1997, p. 112-134.
46 Rudolf Brázdil et al., « Historical Climatology in Europe: The State of the Art », Climatic Change, 70, 2005, p. 363-430.
47 Francis Ludlow et Charles Travis, « STEAM Approaches to Climate Change, Extreme Weather and Social-Political Conflict », in A. de la Garza et C. Travis (dir.), The STEAM Revolution: Transdisciplinary Approaches to Science, Technology, Engineering, Arts, Humanities and Mathematics, New York, Springer, 2019, p. 33-65.
48 Joseph G. Manning et al., « Volcanic Suppression of Nile Summer Flooding Triggers Revolt and Constrains Interstate Conflict in Ancient Egypt », Nature Communications, 8, 2017, https://doi.org/10.1038/s41467-017-00957-y.
49 Fekri A. Hassan, « Historical Nile Floods and Their Implications for Climatic Change », Science, 212, 1981, p. 1142-1145 ; Luke Oman et al., « High-Latitude Eruptions Cast Shadow over the African Monsoon and the Flow of the Nile », Geophysical Research Letters, 33-18, 2006, https://doi.org/10.1029/2006GL027665 ; Brian Zambri et Alan Robock, « Winter Warming and Summer Monsoon Reduction after Volcanic Eruptions in Coupled Model Intercomparison Project 5 (CMIP5) Simulations », Geophysical Research Letters, 43-20, 2016, p. 10920-10928.
50 Joseph G. Manning, The Last Pharaohs: Egypt Under the Ptolemies, 305-30 BC, Princeton, Princeton University Press, 2010, p. 117‑164.
51 Ibid.
52 John D. Grainger, The Syrian Wars, Leyde, Brill, 2010.
53 Ce classement a été adapté de Danielle Bonneau, Le fisc et le Nil. Incidences des irrégularités de la crue du Nil sur la fiscalité foncière dans l’Égypte grecque et romaine, Paris, Éd. Cujas, 1971.
54 Michael Sigl et al., « Timing and Climate Forcing of Volcanic Eruptions for the Past 2,500 Years », Nature, 523-7562, 2015, p. 543-549 ; Matthew Toohey et Michael Sigl, « Volcanic Stratospheric Sulfur Injections and Aerosol Optical Depth from 500 BCE to 1900 CE », Earth System Science Data, 9-2, 2017, p. 809‑831.
55 Ces dix dates de révoltes (ou plus précisément, ces dates de débuts de révolte potentiels) ont été choisies par J. G. Manning et al., « Volcanic Suppression of Nile Summer Flooding Triggers Revolt… », art. cit., d’après les travaux d’Anne-Emmanuelle Veïsse, Les révoltes égyptiennes. Recherches sur les troubles intérieurs en Égypte du règne de Ptolémée III à la conquête romaine, Louvain, Peeters, 2004.
56 Joseph G. Manning, Land and Power in Ptolemaic Egypt: The Structure of Land Tenure, Cambridge, Cambridge University Press, 2003.
57 On a trouvé la trace de 84 ventes datées avec suffisamment de précision. Pour plus de détails, voir J. G. Manning et al., « Volcanic Suppression of Nile Summer Flooding Triggers Revolt… », art. cit.
58 En tenant compte de quelques incertitudes mineures concernant les dates de déclenchement des révoltes et des éruptions. Un essai avec une liste plus complète (bien que potentiellement moins précise) de possibles déclenchements de révoltes a été effectué et il a été constaté qu’une association statistiquement significative s’observait encore. Voir Francis Ludlow et Joseph G. Manning, « Revolts under the Ptolemies: A Paleoclimatological Perspective », in J. J. Collins et J. G. Manning (dir.), Revolt and Resistance in the Ancient Classical World and the Near East: The Crucible of Empire, Leyde, Brill, 2016, p. 154‑171.
59 J. G. Manning et al., « Volcanic Suppression of Nile Summer Flooding Triggers Revolt… », art. cit.
60 Ibid., p. 7.
61 Ces conditions, qui peuvent également être considérées comme apportant une contribution « causale », ont pour effet de rendre l’association entre l’activité volcanique explosive et les révoltes « causale de manière probabiliste » plutôt que « de manière déterministe ».
62 Stefan Pfeiffer, Das Dekret von Kanopos (238 v. Chr.). Kommentar und historische Auswertung eines dreisprachigen Synodaldekretes der ägyptischen Priester zu Ehren Ptolemaios’ III. und seiner Familie, Munich, K. G. Saur, 2004.
63 F. Ludlow et J. G. Manning, « Revolts under the Ptolemies », art. cit.
64 Pour des aperçus récents d’études sur le lien entre climat et société prenant également en compte les préoccupations au sujet du déterminisme environnemental et des approches quantitatives et statistiques, voir Bas J. P. van Bavel et al., « Climate and Society in Long-Term Perspective: Opportunities and Pitfalls in the Use of Historical Datasets », WIREs Climate Change, 10-6, 2019, https://doi.org/10.1002/wcc.611 ; Fredrik Charpentier Ljungqvist, Andrea Seim et Heli Huhtamaa, « Climate and Society in European History », WIREs Climate Change, 12-2, 2021, https://doi.org/10.1002/wcc.691.
65 Aryn Martin et Michael Lynch, « Counting Things and People: The Practices and Politics of Counting », Social Problems, 56-2, 2009, p. 243-266, ici p. 243 (les auteurs soulignent).
66 Ce problème dépasse la climatologie historique. Par exemple, dans le contexte de la prolifération de l’histoire sérielle (ou histoire quantitative) dans l’historiographie française du xxe siècle, plusieurs figures majeures du mouvement ont souligné « l’impossibilité de conclure ». C’est le cas de Bernard Lepetit, qui employait cette expression dans un article de synthèse, paru en 1989, où il se référait à des historiens « quantitatifs », comme François Furet, ayant dressé le même constat deux décennies plus tôt : Bernard Lepetit, « L’histoire quantitative. Deux ou trois choses que je sais d’elle », Histoire & mesure, 4-3/4, 1989, p. 191‑199, ici p. 193. Cette observation rappelle les critiques, plus récentes, adressées à l’approche « cliométrique » en histoire économique (c’est-à-dire se cantonnant à l’analyse des données quantitatives du passé) : Francesco Boldizzoni, The Poverty of Clio: Resurrecting Economic History, Princeton, Princeton University Press, 2011. En effet, les cliométriciens ont été accusés de ne pas être concluants et parfois de « plaquer » des théories élaborées a priori sur les preuves historiques avant d’analyser les données elles-mêmes.
67 Il est quelquefois difficile de savoir quand un phénomène doit être considéré comme un « événement », par opposition à un « processus », et cela influe sur la manière de catégoriser et de quantifier le phénomène en question.
68 Pour un exemple de cette complémentarité entre la cliométrie et l’histoire économique, voir Joshua L. Rosenbloom, « The Good of Counting », in J. L. Rosenbloom (dir.), Quantitative Economic History: The Good of Counting, Londres, Routledge, 2008, p. 1-7, ici p. 2.
69 Voir Richard B. Stothers et Michael R. Rampino, « Volcanic Eruptions in the Mediterranean before AD 630 from Written and Archaeological Sources », Journal of Geophysical Research, 88-B8, 1983, p. 6357-6371. Les auteurs ont rassemblé et recontextualisé des textes de quatre auteurs de la Méditerranée antique tardive qui ont tous évoqué, de manière accessoire, des dérèglements climatiques et météorologiques étranges ; une fois rapprochées, ces références ont permis d’inférer une puissante éruption volcanique. Les traces d’un refroidissement post-éruption dans les données dendrologiques ont été trouvées par M. G. L. Baillie, « Dendrochronology Raises Questions about the Nature of the AD 536 Dust-Veil Event », The Holocene, 4-2, 1994, p. 212-217. Des différences de datation apparentes ont été résolues dans M. Sigl et al., « Timing and Climate Forcing of Volcanic Eruptions… », art. cit. Pour une synthèse récente, voir T. P. Newfield, « The Climate Downturn of 536-50 », art. cit., p. 452-463.
70 Ce point suscite une controverse : voir Joel D. Gunn (dir.), The Years without Summer: Tracing A.D. 536 and Its Aftermath, Oxford, Archaeopress, 2000 ; U. Büntgen et al., « Cooling and Societal Change during the Late Antique Little Ice Age… », art. cit. ; Kyle Harper, The Fate of Rome: Climate, Disease, and the End of an Empire, Princeton, Princeton University Press, 2017.
71 R. B. Stothers et M. R. Rampino, « Volcanic Eruptions in the Mediterranean before AD 630… », art. cit. Pour une perspective globale sur l’éruption, du Yucatán à la Chine, voir les articles rassemblés dans J. D. Gunn, The Years without Summer, op. cit. : sans le cadre volcanique, rien ne relierait des sujets aussi disparates que l’épistolographie romaine et l’hydraulique maya. Pour une discussion sur le contexte climatique et philosophique du récit par Cassiodore de l’événement de 536, voir K. Harper, The Fate of Rome, op. cit., p. 251-252 ; pour une discussion plus générale sur l’événement, ibid., p. 249-259. La bibliographie sur l’événement de 536 est importante et s’enrichit régulièrement : voir les travaux récents de K. Harper et de T. P. Newfield pour davantage de références.
72 Samuli Helama, Phil D. Jones et Keith R. Briffa, « Dark Ages Cold Period: A Literature Review and Directions for Future Research », The Holocene, 27-10, 2017, p. 1600-1606 ; Samuli Helama, Phil D. Jones et Keith R. Briffa, « Limited Late Antique Cooling », Nature Geoscience, 10-4, 2017, p. 242-243 ; J. Haldon et al., « Plagues, Climate Change, and the End of an Empire », art. cit.
73 Pour une exception, voir Antti Arjava, « The Mystery Cloud of 536 CE in the Mediterranean Sources », Dumbarton Oaks Papers, 59, 2005, p. 73-94.
74 Cassiodore, Variae, XII, 25 ; pour une traduction en anglais, voir Cassiodore, The Variae: The Complete Translation, trad. par M. S. Bjornlie, Oakland, University of California Press, 2019, p. 493-495. Sur le contexte historique et littéraire, voir M. Shane Bjornlie, Politics and Tradition between Rome, Ravenna and Constantinople: A Study of Cassiodorus and the Variae, 527-554, Cambridge, Cambridge University Press, 2013.
75 Cassiodore, Variae, XII, 25, 2.
76 Cassiodore, Variae, XII, 25, 3 ; Cassiodore, The Variae, op. cit., p. 494.
77 Cassiodore, Variae, XII, 25, 6.
78 Cassiodore, Variae, XII, 25, 2 ; Cassiodore, The Variae, op. cit., p. 494. Pline l’Ancien, Histoire naturelle, II, 98. La même expression se retrouve en latin chez Cassiodore (Quod non eclipsis momentaneo defectu, sed totius paene anni agi niholiminus constat excursu) et Pline (Fiunt prodigiosi et longiores solis defectus, qualis occiso dictatore Caesare et Antoniano bello totius paene anni pallore continuo).
79 Sur la comète de César, voir John T. Ramsey et A. Lewis Licht, The Comet of 44 B.C. and Caesar’s Funeral Games, Atlanta, Scholars Press, 1997. À l’image de l’événement de 536, les dérèglements climatiques constatés en 43 av. J.-C résultaient probablement d’une éruption volcanique, possiblement celle du volcan Okmok situé en Alaska, dans les îles Aléoutiennes : voir Joseph R. McConnell et al., « Extreme Climate after Massive Eruption of Alaska’s Okmok Volcano in 43 BCE and Effects on the Late Roman Republic and Ptolemaic Kingdom », Proceedings of the National Academy of Sciences, 117-27, 2020, p. 15443-15449.
80 Cassiodore, Variae, XII, 25, 5 ; Cassiodore, The Variae, op. cit., p. 494.
81 Plutarque, César, LXIX, 4 ; traduction française tirée de Plutarque, Vies parallèles, trad. par B. Latzarus, t. 4, Paris, Classiques Garnier, 1950, p. 276.
82 Archaeologiczne Zdjęcie Polski, http://www.nid.pl ; Ryszard Mazurowski, Metodyka archeologicznych badań powierzchniowych, Varsovie, Państ. Wydaw. Naukowe, 1980.
83 Jan M. Piskorski, « The Medieval Colonization of Central Europe as a Problem of World History and Historiography », in N. Berend (dir.), The Expansion of Central Europe in the Middle Ages, Londres, Routledge, 2017, p. 215-236.
84 Teodor Tyc, Początki kolonizacji wiejskiej na prawie niemieckim w Wielkopolsce (1200-1333), Poznań, Drukiem K. Miarki, 1924 ; Konstanty Jan Hładyłowicz, Zmiany krajobrazu i rozwój osadnictwa w Wielkopolsce od xiv do xix wieku, Lviv, Kasa im. Rektora J. Mianowskiego, 1932 ; Karol Stefański, « Wsie na prawie niemieckim w Wielkopolsce w latach 1333-1370 », Roczniki Historyczne, 37, 1971, p. 1-36.
85 Antoni Gąsiorowski, « Krajobraz naturalny i rozwój osadnictwa. Organizacja społeczna i rozwój gospodarstwa wiejskiego », in J. Topolski (dir.), Historia Wielkopolski do roku 1795, Poznań, Wydawnictwo Poznańskie, 1969, p. 254-261, ici p. 256.
86 Stanisław Kuraś, Przywileje prawa niemieckiego miast i wsi małopolskich xiv- xv wieku, Wrocław, Instytut Historii Polskiej Akademii Nauk, 1971, p. 111.
87 Sambor Czerwiński et al., « Environmental Implications of Past Socioeconomic Events in Greater Poland during the Last 1200 Years: Synthesis of Paleoecological and Historical Data », Quaternary Science Reviews, 259, 2021, https://doi.org/10.1016/j.quascirev.2021.106902.
88 S. Czerwiński et al., « Environmental Implications of Past Socioeconomic Events… », art. cit. Il faut noter que la même équipe de recherche a démontré qu’une colonisation à grande échelle aux retombées écologiques importantes pouvait avoir eu lieu en l’espace d’une génération dans des circonstances particulières, lorsque les capacités financières et institutionnelles existaient : voir Mariusz Lamentowicz et al., « How Joannites’ Economy Eradicated Primeval Forest and Created Anthroecosystems in Medieval Central Europe », Scientific Reports, 10-1, 2020, https://doi.org/10.1038/s41598-020-75692-4.
89 Pour un autre exemple récent d’une approche similaire, voir Martin Bauch, « Die Magdalenenflut 1342 am Schnittpunkt von Umwelt- und Infrastrukturgeschichte », NTM Zeitschrift für Geschichte der Wissenschaften, Technik und Medizin, 27-3, 2019, p. 273‑309.
90 E. Le Roy Ladurie, Histoire du climat depuis l’an mil, op. cit.
91 Id., Histoire humaine et comparée du climat, Paris, Fayard, 3 vol., 2004-2009.
92 Ellsworth Huntington, Civilization and Climate, New Haven, Yale University Press, [1915] 1924 ; Franciszek Bujak, Nauka, społeczeństwo, historia, Varsovie, Państ. Wydaw. Naukowe, 1976.
93 Voir à ce sujet Adam Izdebski et al., « Realising Consilience: How Better Communication between Archaeologists, Historians and Natural Scientists Can Transform the Study of Past Climate Change in the Mediterranean », Quaternary Science Reviews, 136, 2016, p. 5‑22.
94 Hayden White, Metahistory: The Historical Imagination in Nineteenth-Century Europe, Baltimore, Johns Hopkins University Press, 1973.
95 Ibid.
96 Bien entendu, ces approches ont désormais droit de cité dans la discipline historique et suscitent une attention considérable de la part du grand public. Voir en particulier Ronnie Ellenblum, The Collapse of the Eastern Mediterranean: Climate Change and the Decline of the East, 950-1072, Cambridge, Cambridge University Press, 2012, et K. Harper, The Fate of Rome, op. cit.
97 Sur les origines de la résilience dans le domaine de l’écologie, voir C. S. Holling, « Resilience and Stability of Ecological Systems », Annual Review of Ecology and Systematics, 4, 1973, p. 1-23. Sur l’utilité du concept appliqué aux sociétés humaines, voir Carl Folke, « Resilience: The Emergence of a Perspective for Social-Ecological Systems Analyses », Global Environmental Change, 16-3, 2006, p. 253-267.
98 Il existe de nombreuses définitions de la résilience, mais « la tendance à comprendre la résilience comme la résistance au changement est omniprésente dans la littérature » : Lennart Olsson et al., « Why Resilience Is Unappealing to Social Science: Theoretical and Empirical Investigations of the Scientific Use of Resilience », Science Advances, 1-4, 2015, http://dx.doi.org/10.1126/sciadv.1400217, ici p. 2.
99 Voir, entre autres, Adam Izdebski, Lee Mordechai et Sam White, « The Social Burden of Resilience: A Historical Perspective », Human Ecology, 46-3, 2018, p. 291-303 ; Elena Xoplaki et al., « Modelling Climate and Societal Resilience in the Eastern Mediterranean in the Last Millennium », Human Ecology, 46-3, 2018, p. 363-379 ; Elena Xoplaki et al., « The Medieval Climate Anomaly and Byzantium: A Review of Evidence on Climatic Fluctuations, Economic Performance and Societal Change », Quaternary Science Reviews, 136, 2016, p. 229-252 ; Elena Xoplaki et al., « Hydrological Changes in Late Antiquity: Spatio-Temporal Characteristics and Socio-Economic Impacts in the Eastern Mediterranean », in P. Erdkamp, J. G. Manning et K. Verboven (dir.), Climate Change and Ancient Societies in Europe and the Near East: Diversity in Collapse and Resilience, Cham, Palgrave Macmillan, 2021, p. 533-560 ; Tamara Lewit, « A Viewpoint on Eastern Mediterranean Villages in Late Antiquity: Applying the Lens of Community Resilience Theory », Studies in Late Antiquity, 4-1, 2020, p. 44-75. En 2018, la revue Human Ecology a consacré un numéro spécial à la question de la résilience historique vis-à-vis de la pression climatique : voir l’article introductif de John Haldon et Arlene Rosen, « Society and Environment in the East Mediterranean ca 300-1800 CE: Problems of Resilience, Adaptation and Transformation. Introductory Essay », Human Ecology, 46-3, 2018, p. 275-290.
100 E. Le Roy Ladurie, Histoire du climat depuis l’an mil, op. cit .
101 Pour des exemples les plus récents, voir B. J. P. van Bavel et al., « Climate and Society in Long-Term Perspective », art. cit. ; F. Charpentier Ljungqvist, A. Seim et H. Huhtamaa, « Climate and Society in European History », art. cit.