Published online by Cambridge University Press: 04 May 2017
On trouvera ici une étude sur la manière dont l’Empire romain a laissé sa marque en Orient, dans des zones souvent considérées en marge, Palmyre, Édesse et les villes de l’Euphrate. Il s’agissait peut-être plus d’hellénisation que de romanisation, et, surtout, les traditions locales jouaient un grand rôle, ce qui est particulièrement frappant à Palmyre. Doura- Eur opos, Zeugma ou Édesse sont profondément imprégnées de civilisations hellénique (Zeugma) et surtout sémitique (Édesse), malgré le poids de l’armée romaine et de la « civilisation impériale ». La présence d’élites cultivées ne doit pas dissimuler que la majeure partie de la population restait étrangère même à la culture hellénique, si ce n’est dans ses relations sans doute épisodiques avec l’administration romaine.
This study deals with the imprint left by the Roman Empire in the East, in areas often thought to be marginal (Palmyra, Edessa and the cities of the Euphrates). It is perhaps better to speak of Hellenization than of Romanization, but local traditions were very much alive, as it is striking in Palmyra. Dura- Europos, Zeugma or Edessa show the mark of Hellenic and mostly Semitic civilizations, despite the influence of the Roman army and of the “imperial civilization”. The Hellenic culture of an elite minority should not hide the deep adherence of the majority to local culture, except when in episodic contact with Roman administration.
1- Comme le fait remarquer Sartre, Maurice, D’Alexandre à Zénobie. Histoire du Levant antique, Paris, Fayard, 2001, p. 652,Google Scholar les habitants de la Syrie les plus tardivement intégrés (Hauran et Palmyre) ont adopté les habitudes gréco-romaines de l’écriture monumentale.
2- Sur ces problèmes de définition, voir ibid., pp. 267-269. Il s’agit là d’hellénisation plutôt que de romanisation, mais la difficulté est la même. Il faut différencier la signification politique du mot romanisation (i. e.« domination par Rome ») d’un sens culturel. Ce dernier sens (pour lequel on pourrait peut-être préférer le mot acculturation) est sans doute à utiliser comme un concept heuristique, un instrument de recherche.
3- Par exemple, Fergusmillar, , The Roman Near East, Cambridge, Harvard University Press, 1993, pp. 525–526 Google Scholar sur l’apport original de l’Empire.
4- Pour ces zones, Sartre, M., D’Alexandre à Zénobie…, op. cit., p. 701,Google Scholar établit une correspondance entre le partage royaume séleucide/États indigènes et les zones d’hellénisme déficitaire.
5- Une autre exception est Leptis Magna, mais la composante sémitique (néo-punique) de son épigraphie est de moindre ampleur qu’à Palmyre. Il en est de même à Édesse, où les sources épigraphiques locales sont rares.
6- Yon, Jean-Baptiste, Les notables de Palmyre, Beyrouth, IFAPO,CrossRefGoogle Scholar « Bibliothèque archéologique et historique-163 », 2002, chap. I. Le grec est la langue officielle principale, celle qui apparaît sur la face (et non les côtés) des consoles. Néanmoins, il arrive souvent que le texte araméen soit plus développé ou plus détaillé que le grec (cf. infra).
7- On trouvera dans J.-B. Yon, Les notables…, op. cit., pp. 250-251, la liste des textes latins de Palmyre (au nombre d’une trentaine : on y ajoutera l’inscription Supplementum Epigraphicum Graecum [SEG], 34, 1987, no 1456). La majorité concerne les empereurs et leurs familles et les militaires romains.
8- Cantineau, Jean, « Tadmorea », Syria, XIV, 1933, p. 175,Google Scholar no 2b, daté de 74 après J.-C. : le personnage (Haîran, fils de Bônnê dit Rabbel : Haeranem Bo[nnae f] qui et Rabbelumen latin) est bien connu, en particulier par une autre inscription trilingue (fondation de tombeau) de 52 après J.-C. Il a eu un rôle de premier plan à Palmyre pendant les années où se mettaient en place les institutions de la cité, d’où peut-être des liens privilégiés avec les autorités romaines et l’usage du latin.
9- Le texte était gravé sur un fût de colonne transformé ensuite en colonne cannelée. On peut seulement reconnaître le caractère trilingue du texte et le mot buleen latin.
10- J.-B. YON, Les notables…, op. cit., chap. I.
11- Le mot τιμή est courant aussi dans l’épigraphie funéraire de Palmyre.
12- Par exemple, Corpus Inscriptiorum Semiticarum [CIS], II, 3, 3952.
13- Ainsi Schlumberger, Daniel, « Les gentilices romains des Palmyréniens», Bulletin d’études orientales, 9, 1942-1943, pp. 56–57 Google Scholar: on trouvera dans cet article la liste presque exhaustive des Palmyréniens citoyens romains. Peu de découvertes récentes sont venues la modifier (cf. J.-B. YON, Les notables…, op. cit., p. 124, n. 211, ainsi que la liste des Palmyréniens à l’étranger, ibid., pp. 270-273, à laquelle on ajoutera un texte publié par MICHEL AVI YONAH, « Newly discovered Latin and Greek inscriptions », Quarterly of the department of Antiquity of Palestine, 12, 1946, p. 94, no 10).
14- On n’a pas, avant le milieu du IIIe siècle, d’exemple bien daté de Palmyréniens exerçant, au service des autorités romaines, de hautes fonctions administratives ou autres(avant Septimius Worod ou Septimius Odaînat). Les soldats font rarement partie de l’élite de l’armée, mais on connaît partiellement les carrières de plusieurs officiers équestres, ainsi que quelques centurions. Voir Herbert Devijver, « Equestrians officers from the East », inP. FREEMAN et D. KENNEDY (dir.), The defence of the Roman & Byzantine East, Oxford, BAR IS 297, 1986, pp. 109-225 (HERBERT DEVIJVER, The equestrians officers of the imperial army, MAVORS VI, Amsterdam, 1989, pp. 273-389) : en Orient, seule Beyrouth a donné plus d’officiers équestres à l’armée romaine. En ce qui concerne les généraux de Zénobie, Septimius Zabbaî et Septimius Zabdas (CIS, 3946- 3947) et Iulius Aurelius Septimius Malikû (CIS, 3941), l’épithète kra´tistoς en fait sans doute des chevaliers, mais l’interprétation n’est pas certaine. Voir FRANÇOIS CHAUSSON, « Note sur trois Clodiisénatoriaux de la seconde moitié du IIIe siècle », Cahiers du Centre Gustave-Glotz, IX, 1998, pp. 177-213, ici pp. 178-179.
15- CIS, 3959 (=Palmyrene Aramaic Texts [PAT], édité par Delbert R. Hillers et Eleonora Cussini, Baltimore, The Johns Hopkins University Press, 1996, no 0305.
16- Dans la liste de D. Schlumberger, « Les gentilices romains… », art. cit., les numéros 8-12 et peut-être 15-18. C’est de son règne que l’on date généralement l’ancrage définitif de la culture gréco-romaine à Palmyre.
17- SEG, VII, 135 (=PAT, 1062). Christiane Dunant, Le sanctuaire de Baalshamin. Les inscriptions, Rome, Institut suisse, 1971, no 45 (SEG, XV, 849=PAT, 0197).
18- On a par exemple MaËϰrko∼ Ou“lpio∼ Ai`rauou ui`o`∼ SergiÔa Iaraio∼ (Inv., X, 128).
19- Pflaum, Hans-Georg Les carrières procuratoriennes équestres, Paris, Geuthner,Google Scholar « BAHLVII », 1960, I, p. 458 : « Les commandants des troupes romaines d’occupation étaient d’ordinaire non seulement gratifiés du droit de cité du municipe qu’ils protégeaient, mais y remplissaient le plus souvent des honneurs municipaux. » Cf. Inv., IX, 22-23 et X, 128. On rappellera aussi les textes trilingues dans le cas de publicains qui ne sont visiblement pas originaires de Palmyre, mais qui s’y font construire des tombeaux : CIS, 4235 ; Michel Gawlikowski, « Deux publicains et leur tombeau », Syria, LXXV, 1998, pp. 145-151.
20- Sadurska, Anna et Bounni, Adnan, Sculptures funéraires de Palmyre, 1994 Google Scholar, « Rivista di archeologia-Suppl. 13 », pp. 122-136 ; J.-B. Yon, Les notables…, op. cit., chap. VI.
21- Yon, Jean-Baptiste, « Onomastique et influences culturelles », Mediterraneo Antico, 3, 2000 Google Scholar, pp. 77-93 sur l’emploi d’une onomastique non sémitique par les Palmyréniens.
22- Là, comme ailleurs, le hasard qui a fait conserver plus de deux mille textes épigraphiques à Palmyre fausse les données, en comparaison avec Antioche, Apamée ou d’autres cités : MAURICE SARTRE, « Les progrès de la citoyenneté romaine dans les provinces romaines de Syrie et d’Arabie », inA. D. Rizakis (dir.), Roman onomastics in the Greek East. Social and political aspects, Athènes, National Hellenic research foundation, « Meletemata-21 », 1996, pp. 239-250. Pour le nombre de citoyens romains, Palmyre vient en tête, avec d’autres cités qui ont laissé une épigraphie importante et variée (Antioche, Bosra, Gerasa). Il est possible néanmoins qu’en pourcentage des textes conservés, il y ait un peu moins de citoyens qu’ailleurs.
23- M. Sartre, D’Alexandre à Zénobie…, op. cit., p. 708. Pour l’origine sémitique de la formule, cf. NehmÉ, Laϊla et Villeneuve, François, Pétra, métropole de l’Arabie antique, Paris, Le Seuil, 1999, p. 36.Google Scholar
24- Ernestwill, « Les villes de la Syrie », inJ.-M.DENTZER (dir.), Archéologie et histoire de la Syrie, II, Sarrebruck, Saarbrücker Drückerei und Verlag, 1989, pp. 241-245 (=ERNEST WILL, De l’Euphrate au Rhin, Beyrouth, IFAPO, « BAH-CXXXV », 1995, pp. 487-491).
25- Excavations at Dura-Europos. Preliminary reports, New Haven, Yale University Press, 1929-1952 Google Scholar [Prel. Rep.], V, p. 207 pour la via principalis, et IX, 1, pp. 59-62 et fig. 78 et 84 pour l’agora.
26- Chronica minora, I, Corpus scriptorium christianorum orientalium, IV, Paris, Imprimerie nationale, 1903, p. 2 (éd. par Ignazio Guidi). On trouvera une traduction de ce passage dans JAVIER TEIXIDOR, Bardesane d’Édesse. La première philosophie syriaque, Paris, Le Cerf, 1992, p. 46.
27- Saliou, Catherine «Du portique à la rue à portiques », Annales archéologiques arabes syriennes, 42, « Palmyra and the silk road », 1996, pp. 319–330, ici p. 324.Google Scholar
28- Á Palmyre, le terme « basilique » désigne une colonnade. Khaled AS’AD etMichel GAWLIKOWSKI, «New honorific inscriptions in the Great colonnade of Palmyra », Annalesarchéologiques arabes syriennes, 36/37, 1986-1987 no 7-8 (SEG, 38, 1578-1579).A` Palmyre, le dieu arabe Arsû est appelé en grec Arès par un effet de proximité phonétique.
29- Selon l’expression de ANDREAS SCHMIDT-COLINET, Das Tempelgrab Nr. 36 in Palmyra, Mayence, Von Zabern, 1992, pp. 40-41.
30- Gros, Pierre, L’architecture romaine, II, Paris, Picard, 2001, pp. 464–466.Google Scholar Les différentes langues utilisées confirment cet état de fait.
31- A. Schmidt-Colinet, Das Tempelgrab Nr. 36…, op. cit., pp. 40-41 et 81.
32- Sirinelli, Jean, Les enfants d’Alexandre, Paris, Fayard, 1993, pp. 427–430.Google Scholar
33- Hesseling, Dirk Christiaan, « On waxen tablets with fables of Babrius », Journal of Hellenic studies, 13, 1892-1893, pp. 293–314 CrossRefGoogle Scholar: les tablettes auraient été achetées à Palmyre ; je ne sais pas à quel point cette origine est assurée. L’éditeur les date du IIIe siècle. Voir plus récemment, Babrii Mythiambi Aesopei(éd. par Maria Jagoda Luzzatto et Antonio La Penna), Leipzig, B.-G. Teubner, 1986, p. XXX. Les éditeurs acceptent la date proposée dans l’editio princeps.
34- Il faut néanmoins amputer la liste dressée par GLENN W. BOWERSOCK (” Roman Senators of the Near East », Epigrafia e Ordine Senatorio, II, Tituli, 5, 1982, pp. 651-668 =Studies on the Eastern Roman Empire, Goldbach, Keip Verlag, « Bibliotheca Eruditorum- 9 », 1994, pp. 141-159) d’un Haîran et d’un Odaînat, puisque des découvertes récentes ont prouvé qu’il n’y avait sans doute qu’un Odaînat auquel pouvaient se rapporter tous les textes connus, et qu’un seul Haîran, son fils (MICHEL GAWLIKOWSKI, « Les princes de Palmyre », Syria, LXII, 1985, pp. 251-261).
35- Cette richesse contraste avec les maigres renseignements que donnent d’autres.
36- Henri Seyrig, « Antiquités syriennes, 58, Inscriptions grecques », Syria, XXXI, 1954, pp. 212-214 (SEG, XIV, 829).
37- Le poste militaire romain de Becchuffrein (mentionné dans P. Dura46, 82, 100 et 101 ; la numérotation est celle de l’édition de CHARLES BRADFORDWELLES et alii, Dura Europos final reports, V, 1, The parchments and papyri, New Haven, Yale University Press, 1959) est sans doute à identifier avec Kifrin, fouillé par des archéologues italiens dans les années 1980. On connaît dans cette zone plusieurs postes occupés à un moment ou à un autre par l’armée romaine ou par les Palmyréniens : dernièrement,NIGEL POLLARD, Soldiers, cities and civilians in Roman Syria, Ann Arbor, The University of Michigan Press, 2001, pp. 57-58 et 269-272.
38- Jean Gascou, «Unités administratives locales et fonctionnaires romains », inW. ECK (dir.), Lokale Autonomie und römische Ordnungsmacht in den kaiserzeitlichen Provinzen vom 1. bis 3. Jahrhundert, Munich, R. Oldenbourg Verlag, 1999, p. 62 : parmi les éléments qui permettent de dire que « ce milieu […] paraît peut-être plus romanisé que l’Égypte », J. Gascou cite l’utilisation du denier, des dates consulaires, du calendrier romain, des gentilices et cognominalatins, des titres coloniaux et des institutions municipales ; à l’exception du système de datation, ce sont des éléments que l’on retrouve à Palmyre.
39- Millar, Fergus, « The Roman colony of the Near East: a study of cultural relations», in Solin, H. et Kajava, F. M. (dir.), Roman policy in the East and other studies in Roman history, Helsinki, Societas scientiarum Fennica, 1990, pp. 56–58.Google Scholar La date exacte de la transformation de Doura en colonie n’est pas connue (cf. n. 42).
40- Cette transformation en colonie peut, par exemple, compenser le poids représenté par la garnison dans les villes. De même, les titres de Doura en 254 Kolwnei´a Eu`rwp ai´wn ªoŸ Eu`rwpo∼º Seleu´kou Neika´toro∼ h´ i´era` kai` a”sulo∼ kai` au`to´nomo∼ : P. Dura32) ont été interprétés comme une récompense donnée par Valérien pour la résistance aux Perses et le retour à l’Empire après l’occupation en 253 (C. B. WELLES et alii, The parchments and papyri, op. cit., p. 5). sites. Elle est aussi un élément d’explication du nombre de citoyens connus. Le volume documentaire de Doura-Europos est d’ailleurs certainement sans commune mesure avec l’importance réelle de la ville dans la région.
41- La synthèse récente de N. Pollard, Soldiers, cities…, op. cit.(et l’article préliminaire « The Roman army as a “total institution” in the Near East? Dura-Europos as a case study », inD. Kennedy (dir.), The Roman army in the East, « Journal of Roman archaeology, Supplement 18 », 1996, pp. 211-227) permet de ne pas trop entrer dans les détails.
42- Appelé Septimius Lusias dans le texte Prel. Rep., op. cit., II, pp. 148-149 (=Année épigraphique, 1931, 177) et Septimius Aurelius Lysias dans le texte publié par EDMOND EL-AJI et PIERRE LERICHE, « Une nouvelle inscription dans la salle à gradins du temple d’Artémis », Comptes rendus de l’Académie des inscriptions et belles-lettres [CRAI], 1999, pp. 1309-1406, ici pp. 1322-1324. Il appartient à la famille qui a sans doute donné tous les stratèges et épistates connus à Doura. Il a visiblement reçu la citoyenneté de Septime Sévère avant d’adopter le gentilice Aurelius en l’honneur de Caracalla, ce qui fixe la date du texte. Mais l’inscription ne mentionne pas la colonie, tout comme un texte en l’honneur de Iulia Domna qui date du règne de Caracalla (Prel. Rep., op. cit., III, D 149 =SEG, VII, 332). La transformation en colonie est donc postérieure.
43- SEG, VII, 332.
44- N. Pollard, « The Roman army… », art. cit. L’étude de Lucinda Dirven, The Palmyrene of Dura-Europos, Leyde, E. J. Brill, 1999, sur la place des Palmyréniens montre que ceux-ci vivaient de même en groupe fermé.
45- Prel. Rep., op. cit., VI, no 630 =AE1937, 239.
46- Bradford Welles, Charles, « The population of Roman Dura », Studies in Roman economic and social history in honnour of Alan Chester Jones, Princeton, Princeton University Press, 1951, pp. 251-274,Google Scholar ici pp. 267-270. Toutefois, les vieux noms macédoniens se trouvent encore, mais se « démocratisent » : le document P. Dura31 est l’acte de divorce de Nabousamaus, fils de Conon et d’Acozzis, fille de Séleukos ; un fils d’Acozzis a pour père un Lysias.
47- M.Sartre, , D’Alexandre à Zénobie…, op. cit., p. 719 (cf. aussi F. Millar, The Roman Near East, op. cit., pp. 130-131).Google Scholar Mais il s’agit surtout, en ville, de soldats en tant que groupe constitué, et non en tant qu’individus. Tout tourne autour de la garnison, mais on voit peu de soldats effectuer des transactions pour leur propre compte à Doura même.
48- Par exemple la vente d’un bateau par un soldat à un civil en P. Euphr. 11. La transaction est néanmoins fort modeste. Les papyriet parchemins de l’Euphrate en grec [P. Euphr.]ont été publiés par DENIS FEISSEL et JEAN GASCOU, « Documents d’archives romains inédits du Moyen Euphrate », Journal des savants, 1995, pp. 65- 119 ; ibid., 1997, pp. 3-57 (avec Javier Teixidor) ; ibid., 2000, pp. 157-208. Les parchemins en syriaque [P. Euphr. Syr.]l’ont été par JAVIER TEIXIDOR, « Deux documents syriaques du IIIe siècle après J.-C. », CRAI, 1990, pp. 144-166, et «Un document syriaque de fermage de 242 après J.-C. », Semitica, 41/42, 1993, pp. 195- 208
49- D’où ce que N. POLLARD (Soldiers, cities…, op. cit., p. 162) appelle leur « higher degree of integration with civilians affairs ». L’omniprésence militaire tient aussi au hasard des découvertes dans lesquelles les documents d’origine militaire dominent en nombre. Ils prouvent également l’hétérogénéité du milieu militaire dont la « romanisation » devait être fort différente selon l’origine des soldats. Il n’en reste pas moins que tous devaient être considérés comme « Romains » par les populations locales.
50- M. Sartre, D’Alexandre à Zénobie…, op. cit., pp. 801 et 837.
51- Dernièrement, Michael A. Speidel, « Legio IIII Scythica, its movement and men », inD. Kennedy, et Graf, D., The twin towns of Zeugma on the Euphrates, Journal of Roman archaeology, Supplement 27, 1998, pp. 163–167.Google Scholar
52- Jőrgwagner, , Seleukeia am Euphrat/Zeugma, Wiesbaden, Reichert, L., 1976, pp. 117– 123.Google Scholar L’inscription a été publiée par CHARLES CROWTHER, « Inscriptions of Antiochus I of Commagene », in Zeugma interim reports. Rescue excavations (Packard Humanities Institute), « Journal of Roman archaeology, Suppl.-51 », 2003, pp. 57-67. Sur la force de l’identité royale commagénienne, M. SARTRE, D’Alexandre à Zénobie…, op. cit., p. 426.
53- En particulier Abadie-Reynal, Catherine et alii, « Chronique des fouilles en Anatolie » Anatolia Antiqua/Eski Anadolu, V sqq, depuis 1997.Google Scholar
54- Moretti, Luigi, Iscrizione agonistiche greche, Rome, A. Signorelli, 1953,Google Scholar no 72 et 85 (=Inscriptions grecques et latines de la Syrie [IGLS], IV, 1265). On ne sait ce qu’il en était avant l’intégration à l’Empire.
55- Liste onomastique de D. Kennedy et D. Graf, The twin towns…, op. cit., pp. 104- 108. On a, comme à Doura ou à Palmyre, des familles dans lesquelles se mélangent tous les types de noms ; ainsi IGLS, 94-105 pour la famille de Zénon : comme dans les familles de l’aristocratie douréenne, les hommes ont plutôt des noms gréco-latins, leurs épouses des noms sémitiques. La rareté des noms iraniens est remarquable à Zeugma, pourtant ancienne possession des rois de Commagène. Pour une famille de la région dans laquelle se mêlent noms latins, grecs et iraniens, GABY SCHMITZ, SENCER SAHIN et JO¨ RG WAGNER, « Ein Grabaltar mit einer genealogischen Inschrift aus Kommagene », Epigraphica Anatolica, 11, 1988, pp. 81-96. Les inscriptions de la garnison et des troupes de passage sont à peu d’exceptions près en latin.
56- Pour l’unité du point de vue de l’art funéraire de la région qui va du nord de Zeugma au coude de l’Euphrate : KLAUS PARLASCA, Syrische Grabreliefs hellenistischer und römischer Zeit, Mayence, Von Zabern, « Trierer Winckelmannsprogramm-Heft 3 », 1982 ; J. WAGNER, Seleukeia am Euphrat…, op. cit., pp. 173-175. On y retrouve d’ailleurs les mêmes caractéristiques onomastiques.
57- Toute conclusion sur une éventuelle stratification sociale dans la ville est par là même rendue difficile. Plusieurs types de tombes ont été repérés, mais, à la différence de Palmyre, il n’y en a pas dont on puisse dire avec certitude qu’elles sont le fait d’une aristocratie locale : on est loin des grandes sépultures royales de la dynastie de Commagène. On a plutôt l’impression d’une homogénéité assez grande de la société (ou au moins de ses couches supérieures) qui serait reflétée par les tombes et les reliefs funéraires. Seules les grandes villaeà mosaïques du IIIe siècle indiqueraient une image différente. Par ailleurs, la différence entre l’épigraphie militaire latine et l’épigraphie grecque de la ville montrerait comme à Doura-Europos une séparation entre la ville et le camp, bien que certains citoyens romains attestés dans l’épigraphie grecque de Zeugma soient peut-être liés au camp romain.
58- Ou en tout cas de l’auteur, quel qu’il soit, du De Dea Syria.
59- Alain Desreumaux, « Nouvelles découvertes à Apamée d’Osrhoène », CRAI, 1999, pp. 75-105. Vers l’ouest, les textes araméens les plus proches chronologiquement et géographiquement sont les légendes des monnaies de Hiérapolis au tout début de la période hellénistique (HENRI SEYRIG, « Monnaies hellénistiques XVIII-XXII », Revue Numismatique, 1971, pp. 11-21 =Scripta Numismatica, BAH, CXXVI, Paris, Geuthner, 1986, pp. 171-181), à moins que ce ne soit à l’extrême fin de la période achéménide (ANDRÉ LEMAIRE « Remarques sur certaines légendes monétaires ciliciennes (IVe-Ve s. av. J.-C.) », inO. CASABONNE (dir.) Mécanismes et innovations monétaires dans l’Anatolie achéménide. Numismatique et histoire, Paris, De Boccard, 2000, pp. 129-141 (sur Hiérapolis, plus particulièrement pp. 130-131 et 136-138). 60 - L’iconographie prouve qu’à Zeugma, comme à Hiérapolis, le costume (de type hellénique principalement) est différent de celui des Palmyréniens, mais aussi des Édesséniens. Alors qu’à Palmyre il n’est pas rare que les notables portent aussi bien le costume parthe que la tunique et le manteau grecs, là encore, la culture de Zeugma apparaît plus homogène.
61- L’existence de textes syriaques comme la Lettre de Mara bar Serapion, sans doute originaire de Samosate, donne un bon témoignage de la culture provinciale de cette région, dans laquelle les références à la culture grecque sont nombreuses. On pense bien sûr aussi à un personnage originaire de la même ville, Lucien (voir infra).
62- Sur les points communs avec Doura, Harran et d’autres villes de la région, voir Jeanbaptiste Yon, « Les villes de Haute-Mésopotanie et de l’Euphrate à la fin de l’époque hellénistique », Topoi, Suppl.-4, 2003, pp. 193-210 (vues semblables de M. SARTRE, D’Alexandre à Zénobie…, op. cit., p. 438).
63- Ainsi, à Doura, il est possible que la ville ait seulement eu, jusqu’à la conquête romaine, des magistrats appelés épistates et stratèges se succédant héréditairement. La boulèn’apparaît qu’à l’époque romaine. On voit qu’en fait la situation n’est peut-être pas très différente des villes gouvernées par des familles de dynastes, comme Édesse.
64- Chronica minora, I, Corpus Scriptorum Christianorum Orientalium, IV, pp. 1-3 (voir supran. 26). Traduction dans J. Teixidor, Bardesane d’Édesse…, op. cit., pp. 45-47. Sur les institutions d’Édesse royale, R. Bellinger, Alfred et BradfordwelleS, Charles, «A contract of sale from Edessa », Yale classical studies, V, 1935, pp. 125–127.Google Scholar
65- On sait qu’existait à Harran, au début de l’époque romaine, une population appelée « grecque » par les auteurs anciens (DION CASSIUS, XXXVII, 5, 5). Des documents officiels prouvent que, comme à Palmyre, des habitants d’Édesse sont devenus chevaliers : P. Dura28 (=A. R. BELLINGER et C. B. WELLES, « A contract… », art. cit., pp. 95-154 ; HAN J. W. DRIJVERS et JOHN F. HEALEY, Old Syriac inscriptions of Edessa and Osrhoene, Leyde, E. J. Brill, 1999, pp. 232-236). 66 - P. Dura28.
67- Au témoignage de P. Euphr.10 daté de 250. Le P. Dura47 cite une tribu Zebeina, peut-être une tribu civique de Doura. L’origine exacte de ces tribus n’est pas éclaircie, mais leur existence est normale dans toute cité de type grec.
68- Ainsi peut-on supposer qu’en P. Euphr.3-4, la mention par Abidsautas du gentilice Aurelius s’explique par le statut officiel de bouleute qu’il n’avait pas en P. Euphr, 1, quelques années plus tôt. Plusieurs fois, dans les listes de deux officiels, seul le premier est citoyen romain : P. Dura28, l, 5-6 ; P. Euphr. Syr.B, l - 5-6 ; P. Euphr.5, l - 5-6 : or, dans ce dernier cas, le vétéran Barsemaias est nécessairement un citoyen romain (voir D. FEISSEL et J. GASCOU, « Documents d’archives romains… », art. cit., Journal des savants, 1995, p. 112). A. R. BELLINGER et C. B. WELLES, « A contract… », art. cit., p. 141, n. 82, donnent un autre exemple. Le citoyen romain peut être mentionné en premier, en raison de son statut plus élevé, mais il est possible aussi qu’il s’agisse d’une maladresse de rédaction pour éviter la répétition du gentilice. A` Palmyre, dans certains exemples, la répétition n’est pas faite, mais le pluriel est marqué : ainsi Inv., VIII, 58 (PAT, 1216). Pour l’absence de noms romains dans le P. Euphr. Syr.A, voir infra.
69- Par exemple dans H. J. W. DRIJVERS et J. HEALEY, Old Syriac…, op. cit., pl. 47-57.
70- Voir JANINE BALTY et FRANÇOISE BRIQUEL-CHATONNET, « Nouvelles mosaïques inscrites d’Osrhoène », Monuments et mémoires publiés par l’Académie des inscriptions et belles-lettres (Fondation Eugène Piot), 79, 2000, pp. 31-72. 71 - Ibid., p. 71.
72- Voir J. Teixidor, Bardesane d’Édesse…, op. cit., pp. 65-114.
73- A. R. Bellinger et C. B. Welles, « A contract… », art. cit., p. 118.
74- D’où la signature grecque du duumvirAbgar et d’un responsable administratif, Aurelius Mannos. On notera une fois de plus que, comme à Palmyre, le latin n’apparaît pratiquement pas, y compris sur les monnaies coloniales. Seul Harran fait exception dans la région, et pour certaines émissions seulement. Voir M. SARTRE, D’Alexandre à Zénobie…, op. cit., p. 854.
75- Après la conquête par Aurélien, on trouve à Palmyre, dans le domaine religieux, des textes de caractère officiel en araméen. Les textes PAT, 1358 (Inv., IX, 28) et PAT, 2812 (M. GAWLIKOWSKI, « Inscriptions de Palmyre », Syria, XLVIII, 1971, p. 420) proviennent d’un milieu qui est apparemment resté loyal à Rome et à Aurélien pendant le règne de Zénobie. Le titulaire de la grande prêtrise de Bel et symposiarque des prêtres est « Septimius Haddûdan, sénateur romain […] qui a aidé l’armée d’Aurélien César notre maître ».
76- MicheL Gawlikowski, « The last kings of Edessa », inR. LAVENANT (dir.), VII Symposium Syriacum, « Orientalia Christiana Analecta, 256 », 1998, pp. 421-428 ; F. MILLAR, The Roman Near East, op. cit., pp. 144 et 476. On a peut-être moins remarqué que cette politique s’adressait seulement aux chefs, aux notables (oiÔ proe´conte∼) parmi les tribus alliées (twËυn oÔmoﺶu´lwn). La signification précise dans ce contexte de oÔmo´ïύ¶ulo∼ reste mystérieuse. Voir STEVEN K. ROSS, Roman Edessa, Londres-New York, Routledge, 2001, pp. 62-64. Sur la chronologie, complexe, des rois d’Édesse, voir dernièrement ANDREAS LUTHER, «Elias von Nisibis und die Chronologie der edessenischen Könige », Klio, 81, 1999, pp. 180-198, et TOMASO GNOLI, Roma, Edessa e Palmira nel III sec. D. C. Problemi istituzionali, Pise-Rome, Istituti editoriali e poligrafici internazionali, 2000, pp. 73-83.
77- Sur la dissociation des deux événements, voir K. Ross, Steven, « The last kings of Edessa», Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik, 97, 1993, pp. 187–296,Google Scholar ici p. 194, et ID., Roman Edessa…, op. cit., pp. 58-59.
78- Voir Sartre, M., D’Alexandre à Zénobie…, op. cit., pp. 631–634.Google Scholar
79- S. K. ROSS, « The last kings… », art. cit., pp. 197-199 (suivi par T. GNOLI, Roma, Edessa…, op. cit., pp. 84-86) émet l’hypothèse d’une prise de distance du roi d’Édesse (et de son aristocratie) par rapport à Rome au milieu du IIIe siècle, au moment de la restauration de la royauté. Il s’appuie pour cela sur le P. Euphr. Syr.A, daté de 240, dont l’intitulé est d’aspect beaucoup plus « local » que dans les deux autres textes syriaques postérieurs à la fin de la royauté (P. Euphr. Syr.B et P. Dura28, de 242 et 243) : ainsi Gordien ne reçoit pas les épithètes habituelles translittérées en syriaque, mais des traductions de ces termes. De même Aelius Septimius Abgar est le seul à porter un nom romain. T. Gnoli, quant à lui, rappelle que Jacques d’Édesse mettait en rapport la fin de la royauté avec la volonté du roi de faire défection (Chronica minora,III, Corpus Scriptorum Christianorum Orientalium, IV, Paris, Imprimerie nationale, 1905, p. 282 (éd. par Ernest-Walter-Brooks), p. 211 de la traduction latine par E.-W. Brooks, et traduction italienne de T. GNOLI, Roma, Edessa…, op. cit., pp. 78-79). L’imposition d’un tribut par les Romains à la suite de l’annexion a pu aussi contribuer à développer l’opposition à Rome.
80- Le banditisme est bien attesté en Judée et en Arabie, mais pas dans l’est de la Syrie ou en Mésopotamie : on sait que si les nomades menaçaient les voies commerciales de la vallée de l’Euphrate à la fin de l’époque hellénistique (STRABON, XVI, 1, 26-27), l’époque romaine semble plus calme. Sur la Judée et l’Arabie, voir BENJAMIN ISAAC, « Bandits in Judaea and Arabia », Harvard studies in classical philology, 88, 1984, pp. 171- 203 (=The Near East under Roman rule (selected papers), Mnemosyne, Bibliotheca Classica Batava, Supplement 177, 1998, pp. 122-158). Quelques cas de banditisme sont signalés en Syrie pendant l’Empire (voir par exemple DION CASSIUS, LXXV, 2, 4 à l’époque de Marc Aurèle) : ils sont rares, même si on peut imaginer sans peine qu’ils ne disparurent jamais. Pour Palmyre, voir en particulier le texte publié par HAN J. W. DRIJVERS, « Greek and Aramaic in Palmyrene inscriptions », inM. GELLER, J.GREENFIELD et M. WEITZMANN (dir.), Studia Aramaica, Journal of semitic studies, Supplement 4, 1995, pp. 31-42. On y trouve mentionné le nom d’un chef de brigand qui fut vaincu par un grand notable alors qu’il menaçait une caravane.
81- Voir ainsi D. Shaw, Brent, « Le bandit », in Giardina, A. (dir.) L’homme romain, Paris, Le Seuil, 2002, p. 407.Google Scholar
82- The Roman Near East, p. 20. Si, comme le dit J. GASCOU, « Unités administratives locales… », art. cit., p. 70, on a affaire à « un monde rural, peu urbanisé, sans structure d’auto-administration de droit public, encore moulé dans ses cantons préromains et porté à bout de bras par l’administration militaire romaine », on peut se demander quelle importance réelle avait dans la vie quotidienne (en dehors des problèmes administratifs) la présence de Rome.
83- Simon Swain, Hellenism and Empire. Language, classicism, and power in the Greek world, AD 50-250, Oxford, Clarendon Press, 1996, p. 300, remarque qu’on peut considérer l’usage du syriaque comme un phénomène de résistance, « given the central position of language in defining the Greek cultural heritage ». La force de la culture locale est telle que même l’adoption d’éléments de la culture grecque se fait en araméen.
84- Lightfoot, Chris et F. Healey, John, « A Roman veteran on the Tigris », Epigraphica Anatolica, 17, 1991, pp. 1-7.Google Scholar
85- Voir ainsi Pollard, N., Soldiers, cities…, op. cit., pp. 133–134.Google Scholar
86- Hellenism and Empire…, op. cit., pp. 312-329.
87- On notera pourtant que l’adhésion aux valeurs romaines de Lucien a un revers, et qu’il semble bien qu’il ait aussi considéré que les Romains étaient culturellement des Philistins et que, dans ce cas, il se soit plutôt situé du côté grec (je reprends l’expression de S. SWAIN, Hellenism and Empire…, op. cit., p. 329). Même l’adhésion au système romain, on le voit, avait des ambiguïtés et est à considérer dans le cadre plus large de l’influence hellénique.
88- Voir, à ce sujet, Sartre, Maurice, L’Orient romain, Paris, Le Seuil, 1991, pp. 348– 349.Google Scholar
89- Pour les textes littéraires découverts à Doura et leur contexte probable, se reporter à C. B. Welles et alii, Parchments and papyri, op. cit., pp. 69-70.
90- Pollard, N., Soldiers, cities…, op. cit., pp. 266–267.Google Scholar
91- Cureton, William, Spicilegium Syriacum, Londres, 1855, pp. 43–48 Google Scholar (texte) et 70-76 (traduction anglaise) ; on trouvera une traduction allemande dans FRIEDRIECH SCHULTESS, « Der Brief des Mara bar Sarapion », Zeitschrift der Deutschen Morgenländischen Gesellschaft, 51, 1897, pp. 365-391. Voir F. MILLAR, The Roman Near East, op. cit., pp. 460-462.
92- Dernièrement Hartmann, Udo, Das palmyrenische Teilreich, Stuttgart, Franz Steiner Verlag, « Oriens et Occidens-Bd 2 », 2001, pp. 315–323,Google Scholar qui fait le point de manière extrêmement détaillée sur les différentes théories.
93- Voir en particulier SEBASTIAN BROCK, « From antagonism to assimilation: Syriac attitudes to Greek learning », inN. GARSOIAN,T. F. MATHEWS et R. W. THOMSON (dir.), East of Byzantium, Syria and Armenia in the formative period, Dumbarton Oaks, Harvard University Press, 1982, pp. 17-34. 94 - La seule inscription latine postérieure à Zénobie date des dernières années du IIIe siècle ou des premières du IVe siècle (CIL, III, 133 et Suppl. I, no 6661), et l’épigraphie araméenne a disparu. Sur Palmyre après Zénobie, voir en particulier SLAWOMIR P. KOWALSKI, « Late Roman Palmyra in literature and epigraphy », Studia Palmyrenskie, X, 1997, pp. 39-62.
95- Voir S. Brock, « From antagonism to assimilation… », art. cit., pp. 17-34, et, dans le même volume, Robert Murray, « The characteristics of the earliest Syriac christianity », pp. 3-16 sur la manière dont le christianisme syriaque, après avoir rejeté l’influence grecque, l’a assimilée.
96- Tardieu, Michel, Les paysages reliques. Routes et haltes syriennes d’Isidore à Simplicius, Louvain-Paris, Peeters, 1990.Google Scholar
97- Ainsi R. Murray, « The characteristics… », art. cit., p. 6, met bien en évidence le caractère étonnant de l’isolement apparent de la première chrétienté syriaque vis-à-vis du monde grec, alors qu’Édesse se situe pourtant sur des routes importantes. Les querelles théologiques sur la nature du Christ correspondent aussi (mais pas seulement) à ces identités culturelles régionales.