Published online by Cambridge University Press: 07 December 2011
The subject of weavers has until recently received surprisingly little detailed attention from writers on Africa, given the importance of cloth in local and regional trade, particularly in West Africa. Yet, even here, cloth trading has received scholarly attention in the works of Hodder (1967, 1980) and of Johnson (1973, 1976, 1977, 1978, 1980). In addition crafts and craftsmen have been the subject matter of occasional papers and collected works (for example, d'Azevedo, 1973; Hallpike, 1968; Llovd, 1953; Murray, 1943), but few authors have concentrated on weavers alone. More specifically African cloth and textiles have received greater coverage in the works of Picton and Mack (1979) and of the Lambs (1975, 1980, 1981, 1984), though the actual organisation of production has by and large been overlooked. Before the publication of Esther Goody's collection From Craft to Industry in 1982, which has provided us with two examples of the development of cloth production for market in Nigeria and Ghana, possibly the only article to deal with the organisation of traditional weaving is Bray's (1968) contribution on weaving in Iseyin, Nigeria.
Les tisserands tukulor et l'organisation de leur artisanat en ville et dans les campagnes
Cet article retrace le développement de l'organisation de l'artisanat du tissage, d'une industrie locale et rurale vers une économie urbaine de marché parmi deux groupes de tisserands tukulor, les tisserands mabube traditionnellement prescrits et les tisserands serfs. La première partie de l'article étudie l'évolution de la position socioéconomique des deux groupes de tisserands dans un village du Sénégal septentrional et comment les changements dans l'organisation de cet artisanat ont entraîné une migration urbaine et des modifications dans les relations sociales et économiques entre les tisserands et les patrons. Dans un récit du système des statuts et de l'organisation de l'artisanat du tissage aux environs de 1900, des différences entre les serfs et les tisserands mabube dans les modes de production d'étoffes, des types variés de relations entre patrons et clients dans le village et les types de rémunérations pour les commissions de tissage font l'objet de discussions.
L'apparition des fils filés industriellement représente l'introduction d'un important investissement de capitaux dans la production d'étoffes et, comme l'économie du village ne possède aucune récolte principale destinée à le vente et pouvant être exportée, les tisserands se sont déplacés vers les villes de l'extrême sud où la production d'étoffes est orientée vers le marché. Un effondrement du système établi des relations de production dans l'économie du village s'est également produit.
La seconde partie de l'article étudie la réorganisation de l'artisanat du tissage dans les régions urbaines. On y considère la formation des groupes de tissage, les moyens d'acquisition des fils et la distribution finale des étoffes. Cependant, des différences apparaissent dans l'organisation des groupes de tissage des serfs et dans ceux des mabube, les premiers développant une spécialisation du travail dans la production d'étoffes et les derniers s'inspirant de modèles de patronage de village pour former des groupes dans lesquels le chef tisserand devient plus un gérant de capitaux qu'un vrai entrepreneur. Une analyse de l'économie de la production révèle que bien que la distribution des étoffes se soit orientée vers une économie de marché, le plein impact d'une économie de marché est limité par des institutions culturelles affectant la détermination des prix des étoffes et la conduite des relations entre producteurs et commerçants. La notion de hake, en particulier, qui a gouverné la réciprocité entre le patron du village et le tisserand client, existe maintenant entre les membres des groups tisserands et contrôle leurs relations de production.