Published online by Cambridge University Press: 21 August 2012
In this article I give a brief outline of Somali social organization and describe the constitution and aims of the main political parties as they existed in 1957. It is hoped in a second article to examine the activities of the parties in individual Somali territories in the light of particular events in these territories and in relation to recent constitutional changes already effected or proposed.
LES MOUVEMENTS POLITIQUES MODERNES EN SOMALILAND
Les Somali, peuple musulman doué d'une organisation politique très démocratique, sont au nombre d'environ trois millions. Ils se déclarent de descendance arabe, mais relèvent anthropologiquement du groupe Hamitique. L'ensemble de la population constitue une seule vaste généalogie comprenant sept groupes ou ‘familles claniques’, au niveau supérieur. La principale bifurcation généalogique se place entre les descendants de Samaale, qui sont presque tous pasteurs nomades, et les descendants de Sab, qui sont avant tout agriculteurs. En général, les Samaale habitent les régions septentrionales et centrales de Somaliland et les Sab les régions du Sud. Les groupes subsidiaires au-dessous de la ‘famille clanique’ sont les clans, les sous-clans, les lignages et les fractions de lignage jusqu'à l'ancêtre éponyme auquel chacun remonte en parenté agnate par l'intermédiaire d'ancêtres définis. L'affiliation des lignages et des fractions de lignages est, à chaque niveau, relative: ceux qui forment une unité peuvent à certaines occasions se trouver divisés par hostilité.
Les nomades Samaale sont un peuple guerrier: leurs unités sociales sont des hameaux composés de quelques noyaux familiaux de parenté proche et de leur bétail. Les campements temporaires installés pour le pâturage, aux points d'eau se désintègrent à l'épuisement du pâturage, bien que les gens de même lignage aient tendance à s'installer dans le même voisinage. Aucune unité territoriale bien définie n'existe chez les Samaale, mais souvent les lignages se groupent provisoirement pour se défendre ou se lient par des accords ou des contrats. Ces alliances forment les unités politiques les plus stables et les plus efficaces. Au niveau du clan et du sous-clan il existe parfois une certaine localisation et un attachement au territoire. La plupart des clans ont un chef titulaire portant le titre arabe de Sultan, mais sa fonction entraîne peu d'autorité. A chaque niveau, ce sont les aînés des hameaux nomades qui dirigent les relations politiques. Les seuls liens avec des pouvoirs juridiques effectifs sont ceux établis par les diverses administrations. Hors ceux-ci, l'emporte le principe de ‘puissance fait justice’.
La structure politique des Sab semble consister en une hiérarchie de sous-divisions territoriales. Il y a généralement deux types de peuplement agricole: dans l'un les unités politiques propriétaires des terres sont des lignages dont un petit noyau est descendu par les agnats des premiers propriétaires; dans l'autre les unités purement résidentielles ont emergé là où les droits fonciers ne dépendent pas de la descendance agnate et où les lignages n'ont guère de fonctions politiques. Les Sab sont moins guerriers et plus aimables que les Samaale, qui les méprisent.
La colonisation européenne a eu économiquement peu d'influence sur les Somali et il n'y a pas eu d'urbanisation à une grande échelle. Aujourd'hui se place un conflit d'intérêts issu de la notion naissante d'une unité nationale face aux valeurs traditionnelles des systèmes de clan et de parenté. On a tendance à associer le nationalisme à l'unité islamique par opposition au gouvernement chrétien. Seule une petite minorité de chefs, qui s'occupent de l'Administration Centrale des partis, comporte des politiciens professionnels. Il y a trois types de partis politiques. Le premier, basé sur les liens de clan, cherche à soutenir les intérêts d'un groupe agnat particulier, et se développe plus spécialement en Somalia. Le second cherche à établir un nationalisme Somali et à rompre tout lien de parenté et d'obéissance clanique; le plus ancien de ceux-ci est le National Somali League, relativement localisé dans le Protectorat Britannique. Son point de vue est surtout musulman; il est en contact avec l'Égypte et travaille pour l'unification des races et des territoires Somali, encourageant la diffusion de l'éducation et le développement économique et politique. Le troisième type de parti politique représente les intérêts territoriaux plutôt que claniques. Ces trois types reflètent, dans une certaine mesure, les variations régionales de l'organisation sociale traditionnelle et les différences traditionnelles. Dans un prochain article nous exposerons la situation constitututionnelle actuelle et les activités des partis dans les divers territoires Somali.