Published online by Cambridge University Press: 21 May 2020
The attention paid to the security threats hanging over Burkina Faso, while legitimate, has overshadowed the underlying transformations in Islamic associational life since the fall of President Blaise Compaoré in October 2014. This major political upheaval had a significant impact on the participation of Muslims in socio-political debates, the relations between generations and, more widely, the bases upon which religious authority is claimed. This article analyses the competition for religious leadership between Islamic actors in the public sphere in Burkina Faso by focusing mainly on francophone ‘Muslim intellectuals’. First, the study shows the gap between the gerontocracy at the helm of the main Islamic associations and the Burkinabe youth, which widened throughout the 1990s and 2000s and came strongly to the fore after the popular uprising of October 2014. Second, taking advantage of the space left vacant by traditional community leaders during the transition process, some young francophone ‘Muslim intellectuals’ actively sought to portray themselves as the vehicles of a ‘civil Islam’ and strove to promote new forms of civic engagement through religion. Other Muslim organizations have also tried to take advantage of the new political context to strengthen their presence in the socio-political arena.
L'attention portée sur les menaces sécuritaires qui planent sur le Burkina Faso a éclipsé les transformations sous-jacentes qui sont en train de s'opérer dans le paysage associatif islamique du pays depuis le départ du président Blaise Compaoré en octobre 2014. Ce bouleversement politique a eu des conséquences significatives sur la participation des musulmans dans les débats sociopolitiques, les dynamiques intergénérationnelles et, plus largement, les bases sur lesquelles l'autorité religieuse est revendiquée. Cet article propose donc d'analyser la concurrence que se livrent les acteurs islamiques dans la sphère publique pour le leadership religieux en se focalisant principalement sur la perspective des « intellectuels musulmans » francophones. L’étude montre, d'une part, que le fossé croissant entre la gérontocratie aux commandes des grandes associations musulmanes et les jeunes, qui était jusque-là demeuré à l’état latent, s'est révélé avec force suivant l'insurrection populaire. D'autre part, profitant de l'espace laissé vacant par les porte-paroles traditionnels de la communauté durant le processus de transition, certains jeunes « intellectuels musulmans » francophones ont cherché activement à se présenter comme les véhicules d'un « islam civil » en promouvant de nouvelles formes d'engagement citoyen par le religieux afin de se positionner plus avantageusement dans le champ islamique.